AU-HON301117-Élections-Lettre à Chrystia Freeland
À Mme Chrystia Freeland,
Ministre des affaires étrangères,
Action urgente: Élections frauduleuses au Honduras
Le Comité pour les droits humains en Amérique latine (CDHAL) est une organisation de solidarité qui travaille à la défense et à la promotion des droits humains en réciprocité avec les mouvements sociaux et les communautés d’Amérique latine dans la lutte en faveur d’une justice sociale, environnementale, économique et culturelle. Par la présente nous tenons à exprimer notre profonde préoccupation en ce qui a trait à la situation au Honduras suite aux élections présidentielles de dimanche dernier.
Nous vous écrivons afin de vous demander de vous prononcer sur la question. La situation est très grave, ces élections ont été entachées d’irrégularités et la présence militaire et policière dans les rues a été soulignée par plusieurs groupes locaux ainsi que par les observateur-trice-s internationaux.
Nous craignons que l’ancien président Juan Orlando Hernandez, impose sa réélection par la militarisation et la répression. Les organisations de la société civile, mouvements sociaux et des personnes de tout le pays sortent aujourd’hui à la rue pour protester contre les irrégularités du processus électoral et pour défendre le candidat de l’opposition qui, selon les premiers résultats communiqués par le Tribunal Suprême électoral au cours des journées de lundi et mardi, semblait gagner cette élection.
Considérant l’historique du Honduras en matière de violations aux droits humains et de répression aux mouvements sociaux, nous craignons les conséquences que pourraient avoir une intervention de l’armée et des forces de l’État face à la population qui proteste contre ces élections vraisemblablement frauduleuses.
Nous partageons avec vous les suivantes observations soulevées par une délégation présente en ce moment au Honduras:
-La mission d’observation électorale de l’Union européenne a critiqué le tribunal électoral du Honduras pour son silence sur les résultats des élections
-Depuis les jours qui ont précédé les élections, le Honduras a connu un état de militarisation et d’intimidation incessant, destiné à faire peur à ceux et celles qui sont prêts à voter contre Juan Orlando Hernandez et le Parti national.
-Deux membres du Tribunal électoral suprême (TSE), Marco Lobo et Eric Mejia, ont partagé des déclarations comme quoi l’avance du candidat de l’Alliance d’opposition, Salvador Nasralla, était irréversible. Malgré cela, il y a eu un retard sans précédent dans l’annonce officielle du vainqueur de l’élection.
-Alors que le retard persiste, les médias signalent des cas de fraude électorale au profit de Juan Orlando Hernandez du Parti national. Ceci inclut une vidéo de tas de bulletins blancs timbrés en masse pour Juan Orlando Hernandez, et des incidents de violence ont lieu dans tout le pays alors que les forces du Parti National essaient de prendre le contrôle des urnes (coups de couteaux, fusillades, enlèvements, intimidations et autres formes de menaces)
-Selon les médias sociaux, le bâtiment de diffusion du canal de télévision UNE TV, qui a reconnu Salvador Nasralla de l’Alliance de l’opposition en tant que président désigné, a été encerclé par des militaires et des policiers.
Ces observations ne font pas état d’élections justes et démocratiques. La militarisation et les armes de guerre que la délégation a observées le jour des élections et depuis lors, donnent du poids aux sonnettes d’alarme qui retentissent.
À l’heure actuelle, des organisations et des gens de tout le Honduras se mobilisent pour se rendre à Tegucigalpa afin de reconnaître et de défendre Salvador Nasralla et l’Alliance d’opposition pour mettre fin à la dictature subie sous le gouvernement de Juan Orlando Hernandez.
Considérant les observations mentionnées ainsi que l’escalade de violence qui a lieu en ce moment au Honduras, nous vous exhortons à soutenir le peuple hondurien dans ses efforts pour faire face à la fraude électorale, à l’intimidation et à la dictature de Juan Orlando Hernandez en contactant l’ambassade canadienne afin que celle-ci retire tout appui à Juan Orlando Hernandez.
Nous annexons à ce message la déclaration de Cheryl Hardcastle, du Sous-comité des droits internationaux de la personne, face au contexte politique critique au Honduras.
Merci de nous tenir informées des démarches que vous entreprendrez à ce sujet,
Cordialement,
L’équipe du Comité pour les droits humains en Amérique latine (CDHAL)
solidared@cdhal.org
C.C. Bureau de l’Ambassade canadienne au Honduras
Michael Levitt, député libéral, Président du Sous-comité des droits internationaux de la personne
Marc Miller, député libéral de Ville-Marie, Sud-Ouest, Île-des-Soeurs
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Contact: Ministre des affaires étrangères, Chrystia Freeland: Chrystia.Freeland@parl.gc.ca
www.chrystiafreeland.ca, T: 613-992-5234, 416-928-1451 afin de faire cesser tout appui à Juan Orlando Hernandez.
Dites NON à la « réélection » frauduleuse de Juan Orlando Hernandez (JOH), chef du gouvernement hondurien soutenu par l’armée. Des mesures urgentes s’imposent aux États-Unis et au Canada: Dites NON à la fraude électorale et aux quatre années de répression gouvernementale, de corruption et d’impunité soutenues par le Canada au Honduras. Si JOH et son parti national « gagnent » frauduleusement les élections présidentielles qui se sont tenues dimanche dernier au Honduras, le gouvernement utilisera assurément la répression militaire et policière pour mettre en œuvre une élection volée.
L’action urgente a été préparée par La Voz de los Abajo, le CODEPINK et le Réseau de Solidarité du Honduras, et elle invite les citoyens américains et canadiens à contacter leur gouvernement et leurs représentants. Après les États-Unis, le Canada est le pays qui a le plus soutenu les gouvernements répressifs et corrompus au pouvoir au Honduras depuis le coup d’État militaire de 2009.
N’hésitez pas à utiliser les observations suivantes de la délégation, qui se trouve actuellement au Honduras, comme points de discussion:
• La mission d’observation électorale de l’Union européenne a critiqué le tribunal électoral du Honduras pour son silence sur les résultats des élections
• Depuis les jours qui ont précédé les élections, le Honduras a connu un état de militarisation et d’intimidation sans cesse, destiné à faire peur à ceux qui sont prêts à voter contre Juan Orlando Hernandez et le Parti national.
• Deux membres du Tribunal électoral suprême (TSE), Marco Lobo et Eric Mejia, ont partagé les déclarations du candidat de l’Alliance d’opposition, Salvador Nasralla. Malgré cela, il y a eu un retard sans précédent dans l’annonce officielle du vainqueur de l’élection.
• Alors que le retard persiste, les médias signalent des cas de fraude électorale au profit de Juan Orlando Hernandez et du Parti national. Ceci inclut une vidéo de tas de bulletins blancs estampillés en masse pour Juan Orlando Hernandez, et des incidents de violence dans le pays alors que les forces du Parti National essaient de prendre le contrôle des urnes (coups de couteau, fusillades, enlèvements, l’intimidation et d’autres formes de menaces).
• Selon les médias sociaux, le bâtiment de diffusion de UNE TV (qui a reconnu Salvador Nasralla de l’Alliance d’opposition en tant que président désigné du Honduras) a été encerclé par des militaires ou des policiers.
Dans toutes les réunions que nous avons eues avec les dirigeants du mouvement social depuis la première annonce de la NSE de Nasralla (et de la victoire apparente), ils ont tous dit que Juan Orlando Hernandez est probablement très surpris par ce résultat et averti qu’il ne veut pas abandonner pouvoir et fera tout ce qu’il peut faire pour rester au pouvoir. La militarisation et les armes de guerre que notre délégation a observées le jour des élections donnent du poids aux alarmes qui retentissent. En outre, à l’heure actuelle, des organisations et des gens de tout le Honduras se mobilisent pour se rendre à Tegucigalpa afin de reconnaître et de défendre Salvador Nasralla et l’Alliance pour mettre fin à la dictature en tant que vainqueur légitime des élections.
Ambassade canadienne à San José
+011 (506) 2242-4400
Parlementaires qui siègent au Sous-comité pour les droits humains internationaux :
Chair Michael Levitt (Parti Libéral) pour le York Centre:
613-941-6339 ou 416-638-3700
Cheryl Hardcastle (NPD) pour Windsor Tecumseh:
613-947-3445 ou 519-979-2707
David Sweet (Conservateur) pour Flamborough – Glanbrook
613-996-4984 ou 905-574-0474
Autres membres du Comité: https://www.ourcommons.ca/Committees/en/SDIR/Members?parl=42&session=1
Trouver votre propre parlementaire en entrant votre code postal sur cette page:
http://www.ourcommons.ca/Parliamentarians/en/members
Pour plus d’informations et de communiqués à ce sujet:
En anglais: Communiqué du COPINH
En anglais: Communiqué de Common Frontiers
En espagnol: Communiqué de la Plataforma del Movimiento Social y Popular en Honduras
En espagnol: Communiqué de la REMA
Couverture des élections en espagnol