HomeCommuniquéMobilisation d’organisations québécoises et canadiennes pour les 43 étudiants disparus

Mobilisation d’organisations québécoises et canadiennes pour les 43 étudiants disparus

Le 6 novembre dernier,  le CDHAL a participé à la tenue d’une conférence à l’UQAM portant sur les événements survenus récemment à Ayotzinapa et Tlatlaya au Mexique. La conférence fut suivie de deux tables-rondes traitant plus amplement de la situation alarmante au Mexique. La mobilisation de la communauté mexicaine et latino-américaine, conjointement à la solidarité québécoise, ont permis la réussite de l’événement.

Les réflexions qui s’en sont dégagées se sont soldées par la proclamation d’une déclaration publique de solidarité, envoyée par la suite aux médias.

À cet effet, le CDHAL et le comité d’organisatrices de l’événement ont remis la déclaration (disponible ci-dessous) au Consul général mexicain à Montréal le 13 novembre 2014.   

* La déclaration remise au consulat le 13 novembre comptait 25 signatures. Nous continuons de recueillir les signatures et ferons parvenir les nouveaux appuis au consulat prochainement. Veuillez écrire à  declarationmexique@gmail.com pour confirmer un appui. Merci !

……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………

Montréal, le 12 novembre 2014

DÉCLARATION PUBLIQUE SUR LES VIOLATIONS GRAVES DES DROITS HUMAINS À IGUALA ET TLATLAYA, MEXIQUE

À Enrique Peña Nieto, Président de la République Mexicaine

À Murillo Karam, Procureur Général de la République

Aux autorités politiques fédérales, régionales et locales du Mexique

 

Nous sommes profondément indignés-es par les évènements survenus récemment au Mexique. Le 30 juin 2014 à Tlatlaya, État du Mexique, 22 personnes sont mortes, dont 15 exécutées par l’armée, qui fait actuellement l’objet de poursuites judiciaires. Les 26 et 27 septembre 2014, un véritable massacre a été commis par la police municipale et des hommes armés qui selon les témoins ayant survécu appartiendraient au groupe Guerreros Unidos. Ces derniers évènements ont fait 6 morts, dont trois étudiants de l’École normale rurale Raúl Isidro Burgos d’Ayotzinapa. Depuis, 43 étudiants de l’école normale sont portés disparus après avoir été détenus par la police. Le maire de Iguala est accusé d’être l’auteur intellectuel du massacre. De plus, le gouverneur de l’État de Guerrero a démissionné suite aux allégations de complicité dans les activités délictueuses du maire. Selon des témoins, l’armée serait également impliquée.

Les crimes d’Ayotzinapa et Tlatlaya ne sont pas des évènements isolés et s’ajoutent à une série de violations graves des droits humains ayant cours au pays. Depuis 2006, nous comptons plus de 90 mille morts, plus de 25 mille disparus-es et plus de 250 mille déplacés-es sous prétexte de la dite guerre au narcotrafic, qui a été décrétée par le gouvernement de Felipe Calderón et qui a été reprise comme stratégie centrale de sécurité du gouvernement de Enrique Peña Nieto. Ces chiffres pourraient être plus élevés dépendamment des sources. Cette guerre au narcotrafic a été dénoncée par des organisations de défense de droits comme étant avant tout une stratégie de criminalisation et de répression de la part de l’État.

Dans ce contexte de répression et de criminalisation de la mobilisation sociale, l’État porte atteinte à l’éducation publique et en particulier aux écoles normales rurales. Ces écoles ont comme objectif la formation d’enseignants pour les zones les plus défavorisées du pays. Toutefois, elles doivent lutter depuis quarante ans pour assurer leur survie face aux actions récurrentes de l’État visant à les faire disparaître. La répression de l’État mexicain envers les écoles normales rurales du pays a été systémique et constante, surtout dans les États de Guerrero, de Oaxaca et du Chiapas, où les niveaux de pauvreté sont parmi les plus élevés au pays. Nous nous solidarisons avec ces écoles reconnues comme des lieux de mobilisation et de contestation historiques.

Ces crimes portent aussi atteinte contre le droit à la contestation et répriment toute forme d’opposition politique et de libre expression. Cette répression systématique et violente sont des atteintes contre les droits humains de toutes et tous les Mexicains-es et en particulier des franges les plus vulnérables de la population. Nous condamnons catégoriquement l’utilisation arbitraire de la force par le gouvernement et sa collusion avec le crime organisé.

Nous considérons que ces évènements sont inacceptables et extrêmement graves, c’est pourquoi nous demandons aux organismes gouvernementaux compétents au Mexique :

1. Effectuer les enquêtes et les actions de recherche pour retrouver les 43 étudiants disparus en toute transparence considérant que les résultats  jusqu’à ce jour sont insatisfaisants.

 

2. Mener une enquête indépendante, rapide et efficace se rapportant aux évènements survenus le 30 juin à Tlatlaya et le 26 et 27 septembre 2014 à Iguala.

 

3. Amorcer des procédures administratives et judiciaires contre les autorités étatiques et fédérales qui ont manqué à leur devoir de prévenir raisonnablement ces graves violations des droits humains afin qu’ils rendent compte devant la justice.

 

4. Assurer la sécurité et l’intégrité physique et psychologique des témoins et des étudiants qui ont dénoncé les évènements, ainsi que des défenseurs-es qui accompagnent les élèves de l’école normale rurale d’Ayotzinapa. Cela doit être fait conformément aux dispositions de la Déclaration de l’ONU sur le droit et la responsabilité des individus, groupes et organes de la société de promouvoir et protéger les droits de l’homme et les libertés fondamentales universellement reconnues.

 

5. Mettre fin à la persécution systématique de toute voix dissidente et de toute forme de contestation et de mobilisation politique.

 

Nous vous demandons de nous tenir informés-es des actions que vous mènerez afin d’établir les responsabilités pénales entourant ces faits. Les crimes d’Ayotzinapa et Tlatlaya sont des crimes contre l’humanité, comme l’ont déjà dénoncé différentes organisations de droits humains au Mexique, parmi lesquelles le Centre de droits humains Miguel Agustín Pro Juárez A.C. (Centro Prodh) et Amnistie Internationale.

¡Vivos se los llevaron y vivos los queremos!

Vous les avez pris vivants, rendez-les nous vivants!

Association des juristes progressistes

Association québécoise des organismes de coopération internationale (AQOCI)

Bloc d’artistes du CTI (Centre des Travailleurs et Travailleuses Immigrantes à Montréal)

CA du Comité de Solidarité/Trois-Rivières (CS3R)

Centrale des syndicats du Québec (CSQ) 

Centre international de solidarité ouvrière (CISO)

Chaire Nycole Turmel sur les espaces publics et les innovations politiques, UQAM

Chaire de recherche du Canada en histoire de l’Amérique latine de l’Université de Montréal

Coalition québécoise sur les impacts socio-environnementaux des transnationales en Amérique latine (QUISETAL)

Comité pour les droits humains en Amérique latine (CDHAL)

Comité régional d’éducation pour le développement international de Lanaudière (CRÉDIL)

Comité Justice et Solidarité de la Paroisse Notre-Dame de Grâce

Common Frontiers

Confédération des syndicats nationaux – CSN

Costureras de sueños-Teatro independiente

Diversitas Coop

Femmes de diverses origines

Groupe d’entraide internationale Spirale (Conseil d’Administration)

Horizons of Friendship

Illusion Emploi

Institut Polaris

InterPares             

Jesuit Forum for Social Faith and Justice

L’Église Unie du Canadá – Ministères en français

L’Entraide missionnaire

Ligue des droits et libertés

Maquila Solidarity Network/Red de Solidaridad de la Maquila (RSM)

Mexicanxs unidxs por la regularización

MigrantWorkersRights/DroitsTravailleursMigrants

Mining Watch Canada

Mouvement contre le viol et l’inceste (MCVI)

Projet Accompagnement Solidarité Colombie (PASC)

Relations publiques sans frontières

Rencontre Interculturelle des Familles de l’Estrie

SalvAide Canadá

Service de Préparation à la Vie (SPV)

Syndicat québécois des employés et employées de service – SQEES 298 (FTQ)

Syndicat des employé-e-s professionnel-le-s et de bureau – SEPPB Québec (FTQ)

Syndicat des Métallos (FTQ)

Union des employé(e)s de service – UES 800 (FTQ)

Unifor Québec (FTQ)

United Steelworkers