Nouvelle de Sister Cities (Mario Guevara) parue le 11 janvier 2023
La communauté historique de Santa Marta à Cabañas s’est réveillée avec une opération de police dans laquelle plusieurs dirigeants ont été arrêtés. Voici leur déclaration :
DÉNONCIATION URGENTE !
À la communauté nationale et internationale, aux organisations de la société civile, aux amis de Santa Marta et à l’Association pour le développement économique et social (ADES), nous vous informons d’urgence de ce qui suit :
Le Bureau du procureur général et la Police nationale civile ont exécuté aux premières heures de ce matin, le 11 janvier 2023, l’ordre administratif d’arrestation de Miguel Ángel Gámez, Alejandro Laínez García et Pedro Antonio Rivas Laínez dans la communauté de Santa Marta à Victoria. Simultanément, les camarades Teodoro Antonio Pacheco et Saúl Agustín Rivas Ortega ont été arrêtés dans les bureaux de l’ADES dans la municipalité de Guacotecti.
Devant les habitants de la communauté de Santa Marta, le Bureau du procureur a lu le mandat d’arrêt et de perquisition, liant les camarades susmentionnés à une affaire survenue pendant « le conflit armé », ajoutant à cette accusation celle d’appartenir à des associations illicites, avec tout le poids que ce terme revêt dans le contexte salvadorien actuel.
Le but réel est d’attaquer la communauté de Santa Marta et l’association en s’en prenant à ses dirigeants. C’est pourquoi nous tenons à souligner ce qui suit :
1. Nous trouvons scandaleux et suspect que près de 31 ans après la fin de la guerre civile salvadorienne et plus de 40 ans après les atrocités commises contre la population civile de Santa Marta, où d’innombrables violations des droits humains et crimes contre l’humanité ont été commis, l’État salvadorien n’ait pas été en mesure de poursuivre un seul cas. Aujourd’hui, lorsqu’ils prétendent agir, ils le font pour victimiser à nouveau la même communauté dans le cadre d’une action qui semble être une vendetta politique.
2. Les porte-paroles du ministère public présents dans la communauté ont assuré que l’affaire n’a rien à voir avec le régime d’exception. Nous espérons donc qu’avant 72 heures, l’audience initiale aura lieu et que la procédure sera respectée.
3. Santa Marta et ADES dénoncent et exigent un processus conforme à la loi, sans les procédures du régime d’exception et où prévaut le respect des droits humains et de la justice.
4. Santa Marta et ADES exigent le respect de l’intégrité physique et morale des camarades capturés tôt ce matin dans des circonstances suspectes.
5. Santa Marta et ADES alertent l’opinion publique et les organisations de la société civile sur le risque de poursuivre ce type d’arrestations dans les circonstances décrites ci-dessus.