Nouvelle publiée dans Avispa Midia (Sare Frabes) le 5 mars 2023
Vendredi dernier, vers 8 heures du matin, Santos de la Cruz Carrillo, représentant agraire du peuple Wixárika de Uweeni Muyewe-Bancos de San Hipólito, municipalité de El Mezquital, est sorti pour réaliser diverses activités et on n’a plus jamais entendu parler de lui. Cet événement s’est produit 15 jours seulement après le début de la procédure d’exécution du jugement du procès agraire 037/2011, rendu par le tribunal agraire unitaire du district 7 de la ville de Durango, par lequel près de 11 000 hectares, fruit d’une lutte de plusieurs décennies, ont été légalement réintégrés dans la communauté.
Ce samedi, en pleine session du Congrès national autochtone (CNI), dont cette communauté est membre, ils ont tiré la sonnette d’alarme et lancé un appel urgent aux collectifs de solidarité appartenant à la Sixième Déclaration de la Jungle Lacandone et aux organisations de défense des droits humains pour exiger la présentation de l’autochtone vivant.
Santos de la Cruz, son épouse Carlota et son jeune fils Paulo ont été vus pour la dernière fois alors qu’ils se rendaient dans la municipalité de Jesús María, Nayarit, en traversant les communautés de Calítique, un village appartenant à San Lucas de Jalpa. Le CNI a dénoncé dans un communiqué que le conflit avec ce noyau agraire a conduit au triomphe juridique des Bancos de San Hipólito.
En guise de toile de fond, les membres du CNI avertissent que toute la région, y compris la communauté Wixárika, « a été durement touchée par la violence générée par les bandes criminelles organisées et nous avertissons que la lutte agraire des Bancos est pour la défense de la terre mère, pour la défense de la vie, de leurs sites sacrés et pour les générations à venir ».
C’est pourquoi, depuis Tehuacán, Puebla, où les membres du CNI se réuniront ce week-end, ils exigent « que les gouvernements et les pouvoirs locaux présentent immédiatement le camarade Santos de la Cruz Carrillo vivant ».
Auparavant, l’autochtone disparu a déclaré que cette sentence est un précédent pour la communauté, pour la légalité de la terre, qui permettra l’harmonie et la paix. De plus, a-t-il ajouté, « nous allons aller de l’avant, car non seulement nous allons obtenir ces documents essentiels, mais nous devons aussi avancer dans la réglementation de notre règlement intérieur. Nous allons rédiger les statuts communaux et il sera alors très important que la communauté puisse se réguler et se renforcer de manière organisationnelle dans différents domaines.
Il aura fallu 54 ans de procédure et ce n’est qu’en février 2019 que la plénière du Tribunal agraire unitaire a résolu à l’unanimité la reconnaissance et le titrage du territoire en faveur de Bancos de Calítique. Ces derniers jours, l’exécution de la décision finale de juillet 2020 a commencé dans le cadre du recours en révision 582/2019-7, pour la reconnaissance légale de 11 000 hectares de la communauté.