HomeNouvellesÀ la recherche d’Eduardo : “Je sais qu’on m’a droguée, je me demande si lui aussi”

À la recherche d’Eduardo : “Je sais qu’on m’a droguée, je me demande si lui aussi”

Publié par The Rover, le 21 janvier 2023

La nuit où Eduardo Malpica a disparu, deux clientes du bar ont affirmé avoir été droguées et ont indiqué à la police qu’elles suspectaient qu’Eduardo l’ait été aussi.

Trois-Rivières, Québec – Susane tente toujours de reconstituer les événements de cette terrible nuit.

Tout se passait merveilleusement bien jusqu’à ce qu’elle perde le contrôle. Susane a rejoint des ami·es au bar Randolph où ils ont joué à des jeux de société pendant plusieurs heures. Ils se sont ensuite dirigés vers le Café-Bar Zénob pour prendre un verre sur la terrasse chauffée. C’était un soir venteux de novembre et les clients s’amassaient autour du feu ou dans le bar.

« Les gens s’amusaient sur la piste de danse, je me souviens même avoir vu quelqu’un faire du limbo, c’était super », raconte Susane. « Puis vers 2h du matin j’ai commencé à me sentir étourdie. Je n’avais pas tant bu, une pinte et un verre de bière au Randolph, deux grandes canettes de bière au Zénob. Peut-être l’équivalent de 3 pintes en six heures ».

C’est à ce moment-là que Susane a fait quelque chose qui ne lui ressemblait absolument pas. Sans rien dire, elle est sortie du bar et a titubé en direction de sa voiture. Bien qu’elle pouvait à peine marcher, Susane a mis la clef dans le démarreur. Elle ne se souvient de rien après ça.

« Ça aurait vraiment pu mal finir », réalise-t-elle en se remémorant cette soirée du 25 novembre.

Mais ça n’a pas été le cas.

Ses amis l’ont trouvée sur le siège arrière de sa voiture et ont dû la porter pour la ramener chez eux. Elle a dormi sur le canapé plusieurs heures, s’est réveillée, et s’est dirigée vers la salle de bain pour vomir.

« On aurait dit que quelqu’un avait arraché la peau de mon crâne, raconte-t-elle. Ma tête était en feu, j’avais très mal. Ça n’avait aucun sens, j’étais correcte jusqu’à 2h du matin. Je n’ai même pas fini ma dernière bière. La simple idée de perdre le contrôle de mon corps comme ça est terrifiante ».

« Je me souviens avoir dit en plaisantant que quelqu’un avait peut-être mis quelque chose dans ma bière ».

Susane était prête à mettre ça sur le compte d’une étrange coïncidence jusqu’à ce qu’elle entende parler de ce qui était arrivé à Eduardo cette même soirée.

Parce qu’alors que Susane perdait le contrôle cette nuit-là, un autre client du Zénob commençait à tituber. Le client en question, Eduardo Malpica, avait l’air sobre toute la soirée d’après ses ami·es et d’autres témoins. Mais vers 2h du matin il a commencé à avoir un comportement étrange. Des témoins affirment que l’homme de 44 ans a fait des avances déplacées à une jeune femme et semblait à peine tenir sur ses pieds.

C’est là qu’une demi-douzaine de clients l’ont encerclé, l’ont jeté au sol et l’ont frappé. Ils l’ont même traîné dehors, où quelqu’un l’aurait apparemment menacé avec une hache. Une fois qu’ils en ont eu fini avec lui, ils lui ont dit de déguerpir, sans son manteau ou son portefeuille. À ce moment-là, il était faible, avait du mal à articuler et ne s’exprimait qu’en espagnol alors qu’il parle couramment français.

Mais contrairement à Susane, Eduardo n’avait pas d’amis pour lui venir en aide. Ils avaient quitté le bar avant qu’il ne soit attaqué. Il s’est donc éloigné dans la nuit et on ne l‘a jamais revu.

C’était il y a 60 jours.

La police a tout juste commencé à chercher des pistes uniquement concernant cette attaque, mais elle continue d’affirmer que sa disparition est volontaire.

En d’autres termes, juste après avoir été frappé au bar, Eduardo aurait décidé de quitter sa conjointe et d’abandonner son fils de 4 ans sans même un coup de téléphone ou un message. Tout ça sans moyen de paiement ou manteau d’hiver, dans une ville dans laquelle il habitait depuis peu.

Susane a décidé de partager son histoire parce qu’elle ne croit plus en l’enquête de la police.

« Le lendemain, je suis allée sur les réseaux sociaux et j’ai vu une publication à propos de la disparition d’Eduardo et la possibilité qu’il ait été drogué, raconte-t-elle. C’est à ce moment-là que j’ai réalisé que j’avais été droguée. Il n’y a aucun moyen d’être sûre à 100%, mais je sais que j’ai été droguée. Je le sentais dans mon corps. Et maintenant je me demande s’il lui est arrivé la même chose ».

Après avoir entendu parler de la disparition d’Eduardo, et sachant à quel point les 48 premières heures sont cruciales dans une enquête de personne disparue, Susane a immédiatement contacté la police de Trois-Rivières. Elle a laissé un message vocal et a été rappelée dans la soirée.

« J’ai dit à l’agente que j’avais probablement été droguée, que mon comportement était étrange, que j’avais été très malade même si je n’avais pas tant bu, rapporte-t-elle. Je lui ai dit que je pensais que ça pouvait être important pour l’enquête parce que je me trouvais dans le même bar qu’Eduardo quand c’est arrivé. J’ai dit qu’Eduardo avait peut-être été drogué parce qu’il avait l’air totalement normal tout le temps où j’étais présente. La policière a répondu qu’elle en parlerait aux responsables de l’enquête et qu’ils me recontacteraient.

Je n’ai jamais eu d’appel ».

Ce que Susane décrit – un sentiment soudain d’étourdissement, la perte de mémoire, une sensation d’intense enivrement et les vomissements – sont des symptômes courants du GHB

Le GHB, également connu sous le nom de « drogue du viol » peut causer des difficultés à s’exprimer et une sexualité exacerbée, deux symptômes observés chez Eduardo ce soir-là au Zénob. Chloé et un autre témoin ayant vu les images de vidéosurveillance de l’attaque affirment qu’après avoir été battu, Eduardo s’est relevé et semblait totalement déconnecté de la situation.

« Il a croisé ses bras comme s’il attendait le bus, raconte Chloé Dugas, la conjointe d’Eduardo qui a vu les images. Il était sur une autre planète. Il n’avait pas l’air d’être lui-même ».

Un autre personne présente au bar avant qu’Eduardo ne s’évapore dans la nature a rapporté à The Rover suspecter avoir également été drogué cette nuit-là.

Cette personne ne souhaite pas divulguer de détails pouvant l’identifier, mais relate cependant une sensation de muscles ramollis, d’étourdissement et une perte de mémoire aux environs de 2h du matin, bien que n’ayant pas plus bu que n’importe quel vendredi soir.

La police de Trois-Rivières confirme avoir appris que Susane avait été droguée la nuit de la disparition d’Eduardo. Cependant ils croient toujours que sa disparition est volontaire et qu’il erre quelque part à Montréal ou Ottawa.

« Des personnes nous ont informés de la possibilité qu’elles aient été droguées, mais c’est quelque chose de difficile à prouver, confie le porte-parole de la police de Trois-Rivières à The Rover. Le GHB et d’autres substances ne restent pas très longtemps dans le système de quelqu’un ».

Mais la théorie de la disparition volontaire soutenue par la police est-elle plus crédible qu’une possible intoxication? Les proches d’Eduardo ne le pensent pas.

« C’était le genre de conjoint à vérifier constamment que vous êtes correcte, affirme Dugas. Pas de façon agressive, il s’inquiétait vraiment pour moi et notre fils Santiago, c’était dans sa nature de s’assurer que tout le monde allait bien. Quelqu’un qui vérifie quatre fois par nuit que son fils endormi va bien, ne disparaît pas comme ça ».

Au moment de sa disparition, Eduardo et Chloé venaient d’arriver de Montréal et s’étaient installés à Trois-Rivières pour qu’il puisse accomplir son rêve d’enseigner la sociologie au collège. Ils avaient acheté une maison ancestrale datant du début du siècle à quelques pas de l’école de Santiago, Eduardo travaillait dans un organisme avec des militant·es du coin, s’intégrant dans leur communauté d’adoption. Chloé, elle, n’avait pas eu à changer de travail suite au déménagement. Elle pouvait travailler depuis son bureau à la maison.

« La vie était belle », dit-elle.

Des sources proches de l’enquête affirment que la théorie de la disparition volontaire est basée sur un témoin qui a prétendument vu Eduardo dans un parc le lendemain matin. Le témoin a raconté à la police avoir parlé à un homme hispanique qui a dit avoir honte de lui-même et qu’il devait quitter sa famille pour commencer une nouvelle vie. Bien qu’il soit important que la police poursuive une telle piste, un ancien enquêteur de la GRC affirme que les préoccupations de Chloé Dugas sont fondées.

« Je ne sais pas tout ce que les enquêteurs savent, ils retiennent toujours des informations pour protéger l’enquête, mais ils mettent beaucoup d’efforts dans cette seule théorie » commente Dan, un enquêteur retraité qui a travaillé sur des cas de personnes disparues et de meurtres pour la police montée. « Ce qui me saute aux yeux, ce que je ne peux me sortir de la tête, c’est cette violence qui a précédé sa disparition. C’est énorme ».

L’enquêteur, qui souhaite que son véritable nom ne soit pas divulgué, déclare que les enquêteurs devraient suivre le principe de Gestion des Cas Graves, une approche systématique créée pour éviter une « vision tunnel » de leur part.

« Quand on enquête sur ce genre d’affaires, il faut aller au bout de toutes les pistes, souligne-t-il. Et si des personnes se présentent à la police, dans les 24 heures qui suivent la disparition d’un individu, et parlent de ce qu’ils ont vu, racontent qu’ils pensent avoir été drogués, je ne comprends pas pourquoi ils n’étudieraient pas cette piste. Parce que sans la violence, sans la drogue, quelle preuve avons-nous qu’il a tout simplement pris le large? ».

Puisque nous savons qu’Eduardo Malpica n’a pas pris la voiture familiale, comment aurait-il pu quitter Trois-Rivières pour aller à Montréal un samedi matin? Il y a une gare de bus proche du Zénob, mais seulement 3 bus partent quotidiennement pour Montréal et personne n’a signalé l’avoir vu monter dans l’un d’entre eux. De plus, un ticket pour Montréal coûte 47,21$, alors que Chloé affirme que la carte bancaire de son conjoint n’a pas été utilisée après qu’il ait payé ses consommations au bar.

« Je ne pense pas qu’il avait de l’argent cash sur lui. Ça le rendait nerveux d’avoir trop d’argent sur lui, raconte Chloé. Et s’il avait de l’argent cash, pourquoi aurait-il payé ses consommations avec sa carte? »

Une autre possibilité serait qu’Eduardo soit parti vers l’ouest en faisant du pouce. Ceci aussi semble peu probable. La bretelle d’entrée de l’autoroute 40 est à 1 kilomètre du bar et Eduardo ne portait pas de manteau. Ce genre de détail attire l’attention. Il y a une station Petro-Canada avec des caméras dirigées vers l’entrée de l’autoroute. Mais malheureusement, comme personne n’a demandé aux employés de la station de conserver les images, les vidéos du 26 novembre ont depuis été effacées.

Une des possibilités les plus effrayantes, celle selon laquelle Malpica serait tombé dans le Saint-Laurent, n’est pas soutenue par beaucoup de preuves. Les toutes premières équipes de recherches qui cherchaient des signes d’Eduardo n’ont trouvé aucune trace menant au fleuve. Et bien que Trois-Rivières soit une ville portuaire sur la rive nord du Saint-Laurent, l’accès à l’eau est principalement entravé par des clôtures en fils barbelés, des usines à papier et d’autres sites industriels importants.

« J’ai l’impression que peu importe ce qu’on découvre, on revient toujours au bar, déclare Chloé. Je n’accuse personne, je dis juste que c’est le dernier endroit où il a été vu ».

Chloé Dugas et moi sommes assis dans sa Chevrolet, on attend des nouvelles d’une femme qui a été droguée lors d’une soirée à Trois-Rivières.

« Amélie » est nerveuse à l’idée de raconter son histoire et souhaitait que notre conversation ait lieu là où personne ne pourrait nous entendre. Même si 140 000 personnes vivent à Trois-Rivières, on peut parfois se sentir comme dans un petit village. Les habitué·es des bars du centre-ville ont l’air de tous se connaître, on trouve une scène punk et métal de petite envergure, mais bien active, et étant donné la sympathie immédiate des habitant·es, il est difficile de passer inaperçu dans la ville portuaire.

C’est pourquoi, par respect pour Amélie, nous nous sommes mis d’accord pour un appel Zoom dans la voiture de Chloé.

Il y a deux ans, lors d’une froide nuit, Amélie se trouvait dans un bar avec des personnes en qui elle pensait pouvoir avoir confiance. Elle n’avait pas tant bu, mais elle raconte pourtant s’être sentie soudainement étourdie et faible, comme si un brouillard avait pris possession de son esprit. Le groupe avec lequel elle se trouvait a fini dans l’appartement de quelqu’un, où trois personnes l’ont agressée sexuellement.

« Beaucoup des événements de cette nuit me reviennent sous forme de flash, mais ce dont je me souviens c’est que j’ai fini par fuir de l’appartement avec les vêtements que j’avais pu trouver, raconte Amélie qui souhaite garder l’anonymat. Deux jours plus tard, je suis allée à l’hôpital parce que je me sentais mal et j’avais besoin d’en parler à quelqu’un. On m’a fait suivre la procédure du kit de viol. J’avais apporté les vêtements que je portais cette nuit-là, y compris des vêtements qui ne m’appartenaient pas, et un travailleur social est venu me voir pour prendre mes informations et me donner des brochures ».

« Un enquêteur m’a appelée et je me souviens que j’étais terrifiée. Un des hommes présents ce soir-là était venu chez moi et m’avait laissé une lettre pour que je lui rende son chandail. Il disait qu’il savait que quelqu’un m’avait droguée. J’avais peur, ils savaient où j’habitais ».

« Ensuite j’ai parlé à l’inspectrice (de Trois-Rivières) et elle m’a dit “On ne peut rien faire pour garantir votre sécurité. Vous pouvez porter plainte lorsque vous serez prête, mais on n’est pas sûrs de pouvoir accuser quelqu’un d’un crime”. J’ai commencé à douter de ce qui était arrivé. Je n’ai donc pas porté plainte, parce que j’étais fragile et que la police m’avait donné l’impression que ça ne valait même pas la peine d’essayer ».

« Puis j’ai entendu parler d’Eduardo (Malpica) et qu’il avait peut-être été drogué, j’ai alors décidé de porter plainte. J’ai envoyé un courriel à la police leur racontant mon histoire. Ils m’ont rappelée, ont pris mes coordonnées et dit qu’ils me contacteront d’ici la fin de la semaine. Ils n’ont jamais appelé ».

Amélie a insisté et rapidement elle a reçu un courriel lui demandant de venir au poste pour faire une déclaration. Puisqu’elle ne vit plus à Trois-Rivières, cela peut prendre quelques semaines, mais Amélie affirme qu’elle est déterminée à ajouter son histoire au dossier.

« Je dois avouer que mon expérience avec la police a été très décevante, partage Amélie. Mais il faut que je parle, j’ai quelque chose à dire, je dois faire quelque chose parce que ce qu’il se passe présentement est inacceptable ».

Amélie a donné l’identité d’une douzaine de personnes présentes avec elle le soir où elle a été agressée. Et bien qu’elle ne se trouvait pas au Zénob, il n’y avait que des habitués de ce bar, affirme-t-elle ainsi que deux autres sources présentes la nuit de la disparition d’Eduardo Malpica. Bien sûr, il n’y a aucun lien direct avec lui et cela ne constitue pas une preuve, mais cela semble suffisant pour enquêter.

Lors de ma visite au Zénob la semaine passée, un homme qui disait en être le propriétaire a affirmé ne pas vouloir commenter tout article à propos d’Eduardo Malpica. Il a tenu à souligner que le bar coopère avec la police et a dit qu’ils avaient placé des affiches dans l’espoir d’aider à le retrouver.

Soyons clairs, aucune des personnes interrogées ne pense que le bar a quelque chose à voir avec la disparition d’Eduardo. La façon dont ils ont géré l’attaque a été critiquée et ils se demandent si certains clients pourraient être dangereux, mais jusqu’à cette nuit-là la plupart n’avaient que de bons commentaires au sujet de leurs visites dans le bar.

Le recours au GHB, Rohypnol et d’autres drogues par les prédateurs sexuels est, aussi alarmant que ce soit, courant dans les bars à travers tout le Canada. L’été dernier, Manon Massé, porte-parole de Québec Solidaire, a parlé d’une épidémie d’intoxications dans les bars au Québec. Et pour ajouter au problème, peu d’hôpitaux dans la province sont équipés de tests permettant de détecter les drogues.

Finalement, Manon Massé a travaillé avec ses collègues à faire passer une loi pour s’assurer que chaque hôpital au Québec puisse tester et détecter le GHB, Rohypnol et d’autres drogues incapacitantes. Mais les roues du gouvernement tournent lentement et changer la culture du viol ne se fait pas en un jour.

Nous sommes mercredi après-midi et Chloé Dugas est à la maison, seule, encore.

Sa mère est allée chercher Santiago à l’école et Chloé se garde occupée en s’attelant à de petites choses dans la maison.

« Hier je suis allée à la bibliothèque retourner des livres en retard d’Eduardo, il avait des frais de retard, raconte-t-elle. Les bibliothécaires ont vite réalisé qui j’étais et ils ont annulé les frais. Je n’ai rien eu à dire, ils savaient. C’est ce genre de ville. Les gens s’entraident, il y a beaucoup de solidarité ».

« Quand je suis allée au travail d’Eduardo, au collège, ils m’ont dit que son poste serait toujours ouvert pour lui. Lorsqu’il a disparu, plusieurs de ses étudiant·es se sont joint·es aux équipes de recherche. Ils l’aimaient beaucoup ».

Dans quelques minutes, Santiago entrera en courant dans la maison pour aller jouer avec ses Lego, et peut-être regarder la télé avec sa grand-mère en grignotant. Chloé ne travaille plus depuis presque 2 mois. Elle ne réussit pas à dormir plus que quelques heures chaque nuit. Attendre à la maison la rend folle, mais elle est toujours aussi patiente et aimante avec Santiago.

Lorsque Santiago arrive, il raconte à sa mère qu’un autre enfant lui a jeté un camion à la tête et qu’il a besoin qu’elle l’embrasse pour que ça aille mieux. Chloé s’exécute, enlaçant le garçon avec affection.

Ils étaient toute sa vie. Les collègues d’Eduardo Malpica rapportent qu’il parlait toujours de Santiago et Chloé avec beaucoup d’admiration.

« Il a toujours été proche de sa famille, affirme Chloé. Peu de temps après notre rencontre, en 2015, sa mère est décédée d’un cancer du foie. Je me souviens qu’il l’accompagnait lors de ses rendez-vous à l’hôpital, il passait des nuits entières avec elle dans la salle d’attente des urgences quand elle était vraiment malade. La dernière année, elle était à l’hôpital et Eduardo lui rendait visite tous les jours, quoi qu’il arrive. Il était à ses côtés quand elle a rendu son dernier souffle ».

Comment une telle personne abandonnerait sa famille?

Source: https://retrouvons-eduardo.quebec/article-revue-presse/a-la-recherche-deduardo-je-sais-quon-ma-droguee-je-me-demande-si-lui-aussi/