Publié par Desinformémonos, le 4 mars 2024
La criminalisation du défenseur communautaire David Hernández Salazar se poursuit, avec le début des audiences d’un nouveau procès fédéral intenté par le ministère des Communications et des Transports (SCT), pour le délit présumé d’attaques sur les routes, ont rapporté l’Assemblée communautaire de Puente Madera et l’Assemblée des peuples indigènes de l’Isthme en défense de la terre et du territoire (APIIDTT).
Le procès, qui a débuté le 27 février et a été notifié en octobre 2023, s’ajoute à la plainte pour laquelle Hernández Salazar a été condamné à 46 ans et six mois de prison, à une amende de 182 818 dollars et à des dommages et intérêts d’un montant de 1 000 001 500 dollars pour s’être opposé à la construction d’un parc industriel pour le corridor interocéanique sur les terres communes de la montagne El Pitayal à Puente Madera, dans l’État de Oaxaca.
L’Assemblée communautaire de Puente Madera et l’APIIDTT ont souligné que, depuis le début du procès intenté par le SCT, le représentant légal du ministère et le ministère public ont demandé à tout moment la détention préventive immédiate et de facto de Hernández Salazar, « en vertu d’arguments punitifs et criminels contre le camarade, le présentant comme un criminel et un délinquant très dangereux qui ne devrait pas être libre en raison de la peine de 46 ans d’emprisonnement ».
Le procès fédéral intenté par le SCT accuse le défenseur de Binnizá d’avoir attaqué des voies de communication, tandis que la plainte pour laquelle il a été condamné le 7 février, déposée par la municipalité de San Blas Atempa et le Registre national agraire (RAN), l’accuse d’avoir mis le feu aux véhicules d’un groupe de personnes. Le 12 février 2022, des personnes auraient pénétré sur les terres communes de la montagne El Pitayal pour mesurer « illégalement » les terres « afin d’obtenir des preuves de possession et d’accélérer le processus d’appropriation par le Corridor interocéanique ».
« La sentence est la preuve que le Droit Pénal de l’Ennemi (l’Etat), en tant que mesure de punition sociale, n’est qu’un processus qui montre l’inégalité devant la justice et en même temps est la réactualisation du processus colonial d’extermination de ceux qui ne suivent pas les règles du jeu, dans ce cas pour ceux qui remettent en question les promesses de Développement et de Progrès déguisées sous une rhétorique « anti-néolibérale » », ont souligné les assemblées.
Face à l’ouverture d’un nouveau procès contre Hernández, l’assemblée de Puente Madera et l’APIIDTT ont exigé que le SCT rejette le procès fédéral criminalisant le défenseur de Binnizá, ainsi que la révocation de la sentence et l’acquittement de la peine de 46 ans de prison et le rejet de son affaire pénale 445/2022 par le bureau du procureur général de l’État de Oaxaca.
Le texte intégral de la déclaration est le suivant :
« Criminalisation, sanctions et menaces
à ceux qui défendent la terre, le territoire et les droits humains »
Deux semaines après l’urgence de l’Etat à repousser et intimider la Résistance de l’Assemblée Communautaire de Puente Madera, contre le Corridor Interocéanique de l’Isthme de Tehuantepec, par la condamnation et la sentence absurde de 46 ans et 6 mois de prison contre le camarade David Hernandez Salazar, le 27 février dernier, le procès fédéral notifié en octobre 2023 par le Ministère des Communications et des Transports (SCT) a été rendu public. Mardi dernier, le 27 février, s’est ouvert le procès fédéral notifié en octobre 2023 par le Ministère des Communications et des Transports (SCT) pour le délit d’attentat contre les voies de communication.
Dès le début de ce procès, le représentant du SCT et le ministère public ont demandé la mise en détention provisoire immédiate et de facto de David Hernández Salazar. Des arguments punitifs et criminalisants ont été avancés contre le camarade, le présentant comme un criminel et un délinquant très dangereux qui ne devrait pas être libre en raison de sa condamnation à 46 ans de prison.
La sentence est inégale parce qu’un défenseur du territoire comme David Hernández Salazar et d’autres habitants de Puente Madera sont condamnés. Ils ont entrepris une lutte pour défendre les formes bioculturelles et les modes de vie qui émanent du territoire, ce qui confère l’identité du sujet humain – communautaire et individuel – de Puente Madera et de San Bla Atempa.
Face à tout cela, nous rappelons qu’AVEC LE SANG DES PEUPLES, IL N’Y A PAS DE TRANSFORMATION, NI DE PRINTEMPS :
* Nous exigeons que le SCT retire les poursuites fédérales contre David Hernández Salazar.
* Révocation de la condamnation et acquittement de David Hernández Salazar de la peine de 46 ans de prison.
* Abandon de l’affaire pénale 445/2022 par le bureau du procureur général de l’État d’Oaxaca.
* Mettre fin à la criminalisation de David Hernández Salazar et de la communauté indigène Binnizá de Puente Madera.
* Arrêter la criminalisation, la persécution et les menaces du Corridor interocéanique dirigé par l’amiral Raymundo Morales Ángeles.
Enfin, nous souhaitons vous informer et vous faire part de ce qui suit :
> La semaine prochaine, nous convoquerons une conférence de presse pour informer de la situation juridique actuelle du camarade David Hernández Salazar, des 17 personnes faisant l’objet d’un mandat d’arrêt, de l’injonction fédérale contre le PODEBI de San Blas Atempa, ainsi que des actions juridiques, médiatiques et organisées qui seront entreprises lors d’une journée de lutte.
> Ceci est le deuxième appel et invitation à la célébration de trois ans de résistance en défense de la montagne El Pitayal, qui aura lieu le 14 mars 2024, dans la communauté en rébellion de Puente Madera, San Blas Atempa, Oaxaca.
Depuis la barricade d’El Pitayal
s’ils touchent l’un d’entre nous, ils nous touchent tous!
ASSEMBLÉE COMMUNAUTAIRE DE PUENTE MADERA
Assemblée des peuples indigènes de l’isthme pour la défense de la terre et du territoire – APIIDTT
Source: https://desinformemonos.org/inicia-nuevo-juicio-contra-el-defensor-david-hernandez-en-oaxaca/
