Publié par Constanza R.D., dans Relampago Informativo, le 14 avril 2024.
L’insécurité en République dominicaine n’est un secret pour personne, elle se ressent dans tous les coins du pays.
Où que vous alliez, le danger vous guette… Les criminels sont aux aguets.
Mais même à l’intérieur de sa maison, le citoyen n’est pas en sécurité.
Et cette réalité, que le gouvernement refuse de reconnaître, est illustrée par deux exemples récents, survenus d’une part dans une communauté rurale de Hato Mayor, et d’autre part dans un quartier de la capitale, le District National.
Deux femmes ont été assassinées, l’une une jeune diplômée en éducation de 29 ans, tuée par des criminels dans son commerce à San Valerio, dans le district municipal de Guayabo Dulce à Hato Mayor, il y a 9 jours, et l’autre, une femme âgée de 77 ans, tuée par des agresseurs chez elle à Cristo Rey, un quartier du District National, il y a 2 jours.
Dans tout le pays, les médias rapportent fréquemment des actes de violence, des crimes et des agressions et, ces derniers mois, les exécutions policières, qualifiées d »échanges de coups de tirs », ont également été fréquentes.
Des supposés délinquants ont été abattus, la plupart du temps pour les faire taire, car selon des militants des droits de l’homme, beaucoup d’entre eux agissaient sous la protection de policiers de tous grades.
D’ailleurs, en moins d’une semaine, deux militants des droits de l’homme ont été tués par des gangs de quartier liés au trafic de drogue.
Le premier, Kelvin Valerio, dans le secteur Los Frailes de Santo Domingo East, et le second, Marino Antonio Moreta Rivera, à Boca Chica.
La défense d’une rivière lui a coûté la vie
Le seul crime de Francisco Ortiz Báez a été de faire ce que le président Luis Abinader avait promis de faire, et qu’il n’a pas vraiment fait, à savoir défendre l’environnement.
Ce jeune agriculteur a été assassiné pour avoir défendu l’environnement… Pour avoir défendu une rivière contre les prédateurs, contre ceux qui volent son sable ou son gravier.
Francisco a disparu de chez lui, à Tireo Abajo, dans la municipalité de Constanza, tôt jeudi matin, le 11 avril 20224, alors qu’il empêchait l’extraction de sable de la rivière Tireo.
Pour empêcher l’opération illégale, le vol de sable de la rivière Tireo, l’agriculteur a placé un tracteur, bloquant la route.
Les assassins étaient deux individus, l’un d’eux étant identifié comme « El Cojo », le conducteur d’un camion chargé de sable.
Selon des proches et des voisins, Francisco a tenté à plusieurs reprises d’empêcher l’extraction de matériaux (gravier ou gravats) de la rivière Tireo.
Sa dernière tentative a eu lieu jeudi dernier, à l’aube, lorsqu’il a été attaqué par deux prédateurs. Quarante-huit heures plus tard, il a été retrouvé mort sur la route Blas Olivo, dans la municipalité de Bonao.
Il est mort en faisant ce que le ministère de l’environnement, le gouvernement du président Luis Abinader, n’a pas pu faire.
Son frère, Narciso Ortiz, a exhorté les autorités à clarifier les faits et à traduire les responsables en justice.
Entre-temps, les habitants de Constanza ont exprimé leur consternation face à ce meurtre et ont demandé au ministère de l’environnement de prendre des mesures efficaces pour mettre fin à l’extraction illégale de sable dans la région.