Des groupes autochtones ont accepté jeudi de rencontrer les responsables de l’entreprise publique brésilienne qui doit bâtir le barrage géant de Belo Monte en Amazonie, a indiqué jeudi à l’AFP le cacique Luiz Xipaya.
Mercredi, des Amérindiens de la région du Xingu avaient annoncé qu’ils construiraient un village permanent près d’Altamira (Etat amazonien du Para) sur le terrain où les autorités veulent construire le troisième plus grand barrage du monde, afin de marquer leur opposition au projet qu’ils jugent dévastateur.
«Le peuple Xicrin qui était en train d’arriver (en bateau) pour commencer l’occupation a décidé de faire une halte à Altamira pour rencontrer les responsables d’Electronorte», filiale de la compagnie Electrobras, a précisé le cacique. L’occupation de la zone dépendra du résultat des discussions à Altamira.
8,2 milliards d’euros
Des écologistes, indigènes et habitants de la région, soutenus par l’Eglise catholique et par plusieurs personnalités comme le chanteur Sting, le réalisateur James Cameron ou l’actrice Sigourney Weaver, ont perdu mardi la bataille judiciaire qu’ils avaient engagée pour obtenir l’annulation du projet.
Un consortium brésilien, Norte Energia, dirigé par Electrobras, a effectivement remporté l’appel d’offres pour la construction du gigantesque barrage, dont le coût est estimé à plus de 11 milliards de dollars (8,2 milliards d’euros).
Jeudi à Brasilia, le président Luiz Inacio Lula da Silva a défendu ce projet en évoquant les investissements pour protéger l’environnement à hauteur de 2 milliards de dollars (1,5 milliard d’euros). Le chef de l’Etat a également souligné l’importance de Belo Monte pour «devenir la cinquième économie de la planète au cours de la prochaine décennie et offrir des garanties d’énergie aux investisseurs».
Belo Monte sera le troisième plus grand barrage au monde (11.000 MW), derrière celui des Trois-Gorges en Chine (18.000 MW) et celui d’Itaipu (14.000 MW) à la frontière entre le Brésil et le Paraguay.
(Source AFP)