HomeNouvellesLes autorités ancestrales du peuple Nasa déclarent l’État d’urgence face aux attaques et aux menaces persistantes

Les autorités ancestrales du peuple Nasa déclarent l’État d’urgence face aux attaques et aux menaces persistantes

Le 29 octobre dernier, le peuple Nasa vivait une tragédie lorsque la Garde autochtone du refuge de Tacueyo, dans le nord du fleuve Cauca, faisait une patrouille de protection territoriale. À ce moment, un groupe armé a ouvert le feu vers les autochtones, sans distinction, laissant cinq mort.e.s et six personnes blessées.

Parmi les mort.e.s, se trouvent Neehswe’sh Cristina Bautista, leader autochtone active, ainsi que les gardien.enne.s autochtones Asdruval Cayapu, Eliodoro Inscué, José Gerardo Soto et James Wilfredo Soto.

Selon une personne rescapée de l’attaque, qui a gardé l’anonymat pour sa sécurité ; « deux personnes ont été apporté dans une voiture, on ne savait pas si elles étaient séquestrées ou amenée pour être assassinées, alors quand nous [la Garde Autochtone] avons voulu arrêter la voiture pour récupérer les personnes, c’est à ce moment que l’attaque a commencé ».

Cette situation alarmante s’ajoute aux menaces que les membres du peuple Nasa ont reçues au courant des derniers mois, mais où les autorités compétentes n’ont pas donné suite. Suite à cette attaque, les autorités ancestrales du peuple Nasa, CXHAB WALA KIWE, ont déclaré un état d’urgence pour que des mesures de sécurité soient adoptées.

Aida Quilcué, conseillère des droits humains de l’Organisation nationale autochtone de Colombie, déplore ce massacre de gardiens.ennes du territoires qui est loin d’être un cas isolé au pays.

En effet, selon le défenseur Carlos Negret, depuis 2016 il y a des preuves de six assassinats de leaders sociaux à Tolima et 20 leaders faisant l’objet de menaces régulières . Selon les rapports de 2018 du Comité Environnemental, 72 personnes activement dédiées à des luttes pour la défense de l’environnement présentent des risques directs en lien avec leurs implications.

Finalement, le coordinateur de la Guarde Autochtone, Luis Costa, affirme que l’attaque survenue lors de la patrouille de la garde est la preuve « d’une grave urgence ». Malgré cela, il envoie un message aux membres de la communauté de Tacueyo : « Nous n’allons pas rester dans la peur […] dans ces moments nous continueront de résister, avec beaucoup de douleur pour la mort de nos camarades, mais nous n’allons pas flancher ».

 

Photo : Avispa 

Références: Avispa, Mongabay, LaFM