“Nous subissons un déplacement forcé à cause des opérations de l’entreprise Muriel Mining et de la militarisation subie sur notre réserve et sur nos sites sacrés, et nous seront dans cette situation jusqu’à ce que cesse l’exploration et l’exploitation qu’ils veulent réaliser sur notre territoire. Plusieurs bébés sont morts, et cela, équivaut à tuer notre communauté. Depuis janvier, il n’y a que des larmes et l’espérance de la “Consultation des Peuples”… Que l’humanité empêche l’entreprise et les militaires, que notre décision soit respectée !”, indique Remelina Bailarin
Les communautés autochtones Embera des “réserves” d’Uradá au Jiguamiandó, de Chageradó et Turriquitado du Río Murindó, reliés aux municipalités de Carmen del Darién et de Murindó, qui se situent dans le bas et moyen Atrato au Choco et en Antioquia, ont indiqués qu’ils ne reconnaissent pas et n’autorisent pas les accords signés par quelques indigènes avec l’entreprise Muriel Mining Corporation concernant l’acceptation du projet d’exploration et d’exploitation “Mandé Norte” sur leurs territoire.
Les peuples autochtones affectés par l’exploration sans consultation qui se réalise depuis janvier par l’entreprise Muriel, dénoncent les dommages environnementaux déjà causés dans la zone forestière et les mécanismes de pression et de séduction dont l’entreprise a usé face à eux, afin que s’autorise les opérations d’extraction minière.
Ils ont également rejeté les déclarations faites en avis de presse, celles-ci certainement financés par Muriel Mining, dans lesquels ont accusa la Commission de Justicia y Paz de manipuler les communautés et l’organisation de la Consultation des Peuples, où les communautés autochtones Emberas et afro-colombiennes se prononcèrent avec un « NON » unanime à l’exploration et l’exploitation minière sur leurs territoires et dans le Cerro Careperro.
"Nous voulons dire que Justicia y Paz nous accompagne par notre libre choix depuis l’année 2007, durant laquelle nous leurs avons fait la demande. À ce moment, nous avons vu que notre situation s’est fait connaitre et cela à fait en sorte que de nombreuses personnes de différents peuples de Colombie et du monde connaissent désormais notre problématique.” ont-ils déclaré.
De la même façon, ils ont dénoncé que se sont présentées plusieurs irrégularités de la part du Ministère de l’Intérieur, ainsi que de la Direction des Affaires Ethniques qui n’ont pas consultés les communautés touchées, se sont seulement réunis avec quelques dirigeants où ont participé des conseillers et des personnes qui ne représentaient pas la voix des “réserves” concernés par le projet Mandé Norte. Des réunions, dénoncent t’ils, qui furent réalisées à la sauvette et dans les zones urbaines où ne vivent pas les communautés indigènes Embera.
"Maintenant, le ministère de l’Intérieur donne raison à une procédure de consultation préalable à la phase d’exploration du projet Mandé Norte, validant l’acte du 12 juillet 2008 de cette dite « consultation » illégitime, dans lequel les quelques délégués qui ont participés aux réunions et signés les accords que les communautés ne connaissaient pas, l’ont fait sans notre consentement.”
Au même moment, ils soulignent que l’entreprise Muriel a même mis en place des pots de vin pour les communautés et que l’État colombien a arbitrairement permit les première explorations dans le Cerro Careperro par l’entreprise Muriel. Les géologues de l’entreprise qui entrèrent sur les terres sacrés des Emberas avec la Brigade 15 de l’Armée Nationale, provoquèrent une incursion qui conduisit au déplacement forcé des autochtones.
Les communautés autochtones ont indiquées que sur leur territoire, il existe un conflit armé interne et ont demandé à la fois à la guérilla et aux militaires le respect de leurs réserves, de leurs lieux d’habitation et de leurs sites sacrés. "Des dispositifs de sécurité ont été installés et ont nous a appris, à nous, les propriétaires du territoire, que nous ne pouvions pas passer la nuit. Ces soldats assurent la sécurité de l’entreprise, et non pas de nos droits ancestraux et mettent en péril nos droits fondamentaux, ceux des communautés.”
Par conséquent, ils se sont prononcés afin d’exiger au gouvernement et à l’entreprise Muriel le respect du résultat de la Consultation des Peuples, où les communautés autochtones Embera et Afrocolombiennes situés dans les affluents des rivières Jiguamiandó et Murindó, votèrent unanimement « NON » à l’exploration et l’exploitation minière sur leur territoire.
« Nous considérons qu’à force d’exploration et d’exploitation sur le territoire traditionnel, ils en finiront avec les peuples autochtones, car un peuple sans culture, un peuple sans eau, un peuple sans esprit et un peuple sans forêt, c’est un peuple détruit et, par conséquent, les peuples autochtones nous continuerons à défendre notre mère la terre », ont t’ils soulignés dans le communiqué.
Les procès-verbaux de la consultation confirment la réalisation d’une Consultation Interethnique participative, dans laquelle ils ont clairement démontré leur opposition à l’exploration et l’exploitation minière. Les modèles de développement des entreprises privées couvertes par l’État et par des lois qui ne tiennent pas compte de la sagesse des peuples sont contraires aux plans de vie des communautés.
L’action de l’entreprise Muriel, qui tient un de ses sièges dans le Colorado aux États-Unis, n’a pas tenu compte des principes des Nations Unies, ni des éléments de conditionnalité quant aux démarches de quelconque entreprise dans les territoires collectifs. La Brigade 15, à travers la protection de l’exploration non consulté du Cerro Careperro, a commit de graves abus contre les peuples autochtones et afro-colombiens. La destruction environnementale, la violation des droits des communautés par l’entreprise, accompagnée par les opérations militaires, a généré un déplacement interne qui est jusqu’à aujourd’hui, toujours en vigueur. Pour les communautés autochtones, tant que perdurera le risque d’exploitation de leur territoire par une entreprise, ils seront dans cette situation de déplacement. En pièce jointe : Le communiqué des groupes autochtones Emberas des réserves d’Uradá, Jiguamiandó, Chageradó Turriquitado et Río Murindó, des municipalités de Carmen del Darién et de Murindó, et l’enregistrement des votes de la Consultation des Peuples ainsi que les procès verbaux des observateurs nationaux et internationaux.
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