Traduction vers le français de Anne Lemieux
DÉCLARATION DU 5e FORUM POUR LA DÉFENSE DE L’EAU, DU TERRITOIRE ET DU DÉVELOPPEMENT DES PEUPLES INDIGÈNES.
Au cours des dernières années, le capitalisme néolibéral et le gouvernement fédéral et étatique ont imposé des politiques économiques de développement à travers l’Accord de libre-échange nord-américain et le Plan Puebla Panamá, aujourd’hui le Projet d’intégration et de développement d’Amérique centrale. Ces politiques se sont reflétées dans nos communautés à travers des projets d’exploitation minière, de construction d’entreprises pour la génération d’énergie, d’éoliennes et d’infrastructure routière qui facilitent les échanges commerciaux. Ce modèle de libre marché a coûté cher à la terre, aux rivières, aux forêts, à l’eau et aux minéraux, sans oublier les territoires propres des peuples indigènes et des paysans. Dans ce contexte s’inscrit le projet hydroélectrique d’usages multiples Paso de la Reina, qu’ils prétendent imposer dans les municipalités de Santiago Ixtayutla, de Santa Cruz Zenzontpec, de Santiago Tetepec, de Santiago Jamiltepec, de Tataltepec de Valdés et de San Pedro Tututepec.
Pour les raisons mentionnées précédemment et devant la nécessité de la Commission Fédérale d’Électricité de mener à bien ce projet, les peuples mixtecos, chatinos, métisses et de descendance africaine vivant dans les communautés affectées ont décidé d’établir le Conseil des peuples unis pour la défense du fleuve Vert dans le but de mettre fin à ce mégaprojet qui affecte nos communautés; il ne convient pas au type de développement dont nous avons besoin.
Les hommes et les femmes des municipalités et des communautés affectées, les organisations civiles et communautaires, ainsi que les réseaux nationaux de mouvements sociaux se sont réunis à Tataltepec de Valdés les 27 et 28 février 2009 pour participer au 5e forum pour la Défense de l’eau, du territoire et du développement des peuples indigènes et ce, dans le but de renforcer la coordination régionale et les alliances, ainsi que d’entreprendre des actions communes pour la défense des ressources naturelles.
Au cours de ce forum, nous avons vécu plusieurs expériences, telles La Parota à Guerrero, Le Zapotallillo à Jalisco et La Venta et La presa Miguel Aleman à Oazaca. Nous avons aussi appris davantage sur les impacts sociaux, culturels, environnementaux et politiques qui sont occasionnés par les mégaprojets hydroélectriques instaurés dans les communautés. De cette manière, nous considérons :
1º Que le projet hydroélectrique d’usages multiples Paso de la Reina met en danger la vie des peuples indigènes et des paysans de la région;
2º Qu’il représente une menace pour l’écosystème du bassin du fleuve Vert et du Parc national de Chacahua, entre autres;
3º Que ce projet obéit aux politiques économiques néolibérales dont seules les grandes entreprises transnationales bénéficient, et qu’il engendre le déplacement forcé des communautés de leurs territoires;
4º Qu’il viole les droits les plus fondamentaux des peuples indigènes et des paysans, tels l’autodétermination, la consultation et l’information, en plus de la décision d’exploiter leurs terres, les territoires et les ressources naturelles;
5º Que ce type de projets de “développement”, qui se croient être en mesure d’améliorer la qualité de vie des communautés, génèrent une très grande pauvreté et marginalisation.
Selon ce qui a été mentionné antérieurement, les participantes et les participants du 5e Forum pour la Défense de l’eau, du territoire et du développement des peuples indigènes, nous déclarons :
1. Que pour aucune raison, nous permettrons la construction du projet hydroélectrique d’usages multiples Paso de la Reina;
2. Que nous reconnaissons l’importance du travail accompli par les universités et les instituts de recherche, mais que les connaissances doivent être appliquées pour le bénéfice de la population, les peuples et les communautés, et non à leur préjudice. Selon cette considération, nous lançons un appel à toutes les institutions académiques et de recherche pour qu’elles cessent de collaborer avec les études de faisabilité du projet hydroélectrique d’usages multiples Paso de la Reina, puisque ce dernier viole les droits fondamentaux des peuples et des communautés;
3. Que les postes de représentations populaires ne doivent pas être utilisés comme tremplin pour faire une carrière politique ou des affaires personnelles. C’est entre autres la raison pour laquelle nous dénonçons publiquement le candidat potentiel au poste de débuté fédéral du Parti Révolutionnaire Institutionnel, Antonio Iglesias Arreola, pour avoir commis des actions de provocation, de disqualification et d’intimidation qu’il a entreprises contre les opposants au barrage hydroélectrique Paso de la Reina de la région affectée, plus concrètement dans la communauté Paso de la Reina.
Nous réaffirmons :
1º. Que la lutte du Conseil des peuples unis pour la défense du fleuve Vert est une lutte qui s’alimente de l’indignation de nos peuples pour l’application de projets contraires aux intérêts de la population;
2º. Que les efforts sont fournis par les peuples affectés et non par les partis politiques;
3º. Que nous faisons de cette lutte celle des autres peuples et mouvements sociaux qui s’opposent à ces projets de développement néolibéraux;
Nous exigeons :
o Au gouvernement de l’État qu’il s’abstienne de promouvoir la division et la confrontation de nos communautés à travers l’utilisation de programmes sociaux pour étayer la construction du barrage hydroélectrique Paso de la Reina, mais en promouvant, par exemple, un programme d’alphabétisation pour adultes;
o L’annulation des études de faisabilité, la sortie immédiate de la Commission Fédérale d’Électricité de la région, ainsi que le démantèlement des campements établis dans nos communautés;
o L’arrêt immédiat des actions de répression contre les mouvements sociaux et la sortie de l’armée mexicaine et des forces policières de nos communautés.
o L’annulation des mandats d’arrêt délivrés contre les partisanes et les partisans du Mouvement de résistance contre l’arrêt de la hausse des tarifs au Chiapas, à Veracruz, à Tabasco y à Campeche.
Le 5e forum manifeste sa solidarité dans les luttes suivantes :
o Avec la communauté indigène de Ayuujk de Jaltepec de Candayoc, Mixe, pour que leur soient reconnus indemnes 18 648 hectares de terres expropriées et que soit relocalisée la population pour la construction du barrage « Miguel Alemán » en 1956 et 1958;
o Avec le Conseil des terres exploitées en commun et des communautés opposées au barrage La Parota, pour que soit annulé définitivement ce projet hydroélectrique dans l’État de Guerrero;
o Avec la population affectée par le barrage El Zapotillo, à Temacapulín,
Jalisco;
o Avec le Groupe solidaire La Venta et les communautés affectées pour le projet éolien dans l’Isthme de Tehuantepec;
o Avec le mouvement des victimes des États du Chiapas, de Veracruz et de Campeche, pour les hauts tarifs qu’encaisse la Commission Fédérale d’Électricité pour le service d’énergie électrique;
o Nous manifestons notre solidarité y notre appui aux familles qui défendent les droits humains de Raúl Lucas et Manuel Ponce, qui sont portés disparus et exécutés dans la montagne de Guerrero. Nous exigeons l’application de la justice contre les responsables.
NOUS DÉFENDONS LA VIE, CONSERVANT LA TERRE, LES TERRITOIRES ET LES RESSOURCES NATURELLES
NON AU BARRAGE HYDROÉLECTRIQUE PASO DE LA REINA
Tataltepec de Valdés, le 28 février 2009.
AttentIvement,
Les peuples et les communautés affectées par le projet hydroélectrique Paso de la Reina, le Conseil des peuples unis pour la défense du fleuve Vert, le Comité de la Diocèse de Puerto Escondido en appui aux peuples du fleuve Vert contre la construction de barrages, les organisations civiles et les mouvements sociaux.
MUNICIPALITÉS et COMMUNAUTÉS :
Santiago Ixtayutla
Cabecera Municipal.
La Humedad.
San Lucas Atoyaquillo.
Corral de Piedras.
Xinuyuva.
La Cuchara.
Pueblo Viejo.
El Mosco.
Tierra Colorada.
Tataltepec de Valdés
Cabecera Municipal.
El Ocotillo.
Plan del Aire.
El Ocote o La Palma
Santa Cruz Zenzontepec
Cerro Ceniza.
Templo Viejo.
Cerro Luna.
Piedra Amarilla.
Piedra Móvil.
Municipalité de Santiago Jamiltepec
Paso de la Reina.
Municipalité de Santiago Tetepec
Guadalupe el Tambor.
Municipalité de San Pedro Tututepec
Santa Cruz, Tututepec.
San José del progreso.
La Consentida.
Santiago Jocotepec.
Jaltepec de Candayoc, Mixe.
Pinotepa Nacional.
Pinotepa de don Luis.
Pochutla.
San Pedro Pochutla.
Santa María, Zacatepec.
San Marcos, Zacatepec.
ORGANISATIONS DE OAXACA
Unión de Comunidades Indígenas de la Zona Norte del Istmo (UCIZONI)
Asamblea Oaxaqueña por la Defensa del Territorio.
Consejo de Pueblos por la Defensa del Río Verde (COPUDEVER)
Coalición de Maestros y Promotores Indígenas de Oaxaca (CMPIO)
Foro de los Pueblos Indígena de Oaxaca.
Servicios del Pueblo Mixe.
Unión de Organizaciones de la Sierra Juárez de Oaxaca (UNOSJO)
Centro de Estudios y Desarrollo de las Lenguas Indígenas de Oaxaca
(CEDELIO)
Centro de derechos humanos Ñu’ u Ji Kandii.
Servicios para Una Educación Alternativa.
Grupo solidario la Venta.
Red de Humedales de la Costa de Oaxaca.
La Ventana.
Centro de Derechos Humanos Bartolomé Carrasco Briseño.
Comité Unión Linda vista
Unión Popular Revolucionaria Emiliano Zapata (UPREZ)
UGOCM Costa.
VOCAL
ECOSTA.
PARTICIPANTS D’AUTRES ÉTATS DE LA RÉPUBLIQUE MEXICAINE.
Consejo de Ejidos y Comunidades Opositores a la Presa la Parota (CECOP)
Instituto Mexicano para el Desarrollo Comunitario (IMDEC)
Centro de Derechos Humanos Miguel Agustín Pro Juárez.
Universidad Veracruzana Intercultural.
Temacapulin, Jalisco.
Tatahuicapan de Juárez, Veracruz.
Zapotitlan, Veracruz.
Candelaria, Campeche.
Huazotlan, Veracruz.
RÉSEAUX NATIONAUX
Alianza Mexicana por la Autodeterminación de los Pueblos. (AMAP)
Red Mexicana de Acción Frente al Libre Comercio (RMALC)
Movimiento de Afectados por las Presas y en Defensa de los Ríos. (MAPDER)
Red de radios comunitarias del sureste del Istmo de Tehuantepec.
Red Nacional de Resistencia Civil en Contra de las Altas Tarifas de la Comisión
Federal de Electricidad.
PRÉSENCE NATIONALE
Peace Watch Suiza
Water koepers Alliance
Comité por los derechos en América Latina.