BRASILIA (Brésil) (AFP)
Des groupes indigènes du Brésil vont occuper le terrain où le gouvernement veut construire le barrage de Belo Monte, censé devenir le troisième plus grand du monde et qu’ils jugent dévastateur pour l’environnement, a indiqué mercredi à l’AFP le cacique Luiz Xipaya.
Des groupes indigènes du Brésil vont occuper le terrain où le gouvernement veut construire le barrage de Belo Monte, censé devenir le troisième plus grand du monde et qu’ils jugent dévastateur pour l’environnement, a indiqué mercredi à l’AFP le cacique Luiz Xipaya.
Le lancement de l’appel d’offres pour un gigantesque barrage en Amazonie était mardi en suspens après qu’Indiens et écologistes ont intensifié leur bataille judiciaire contre ce projet qui, selon eux, menace l’intégrité de l’Amazonie.
Des groupes indigènes du Brésil vont occuper le terrain où le gouvernement veut construire le barrage de Belo Monte, censé devenir le troisième plus grand du monde et qu’ils jugent dévastateur pour l’environnement, a indiqué mercredi à l’AFP le cacique Luiz Xipaya.
« Les embarcations sont en train de partir et nous nous attendons à ce que demain (jeudi) le territoire soit occupé. Nous construirons là-bas un village permanent et nous ne sortirons pas de là tant que le projet sera à l’ordre du jour », a dit Luiz Xipaya par téléphone.
Des écologistes, indigènes et habitants de la région, soutenus par l’Eglise catholique et des personnalités internationales comme le chanteur Sting, le réalisateur d’Avatar James Cameron ou l’actrice Sigourney Weaver, ont perdu mardi la bataille judiciaire qu’ils avaient engagée pour que le projet soit annulé.
Un consortium brésilien, Norte Energia, dirigé par une filiale de la compagnie publique Electrobras, a effectivement remporté l’appel d’offres pour la construction du gigantesque barrage en Amazonie à l’issue d’une bataille judiciaire à rebondissements.
« Les peuples indigènes se sentent menacés par ce projet et sont très agités », a expliqué le cacique, qui préside le Conseil indigène local.
Environ 150 indigènes s’installeront sur les lieux « mais pour la fin du mois nous voulons être 500 et demander des renforts », a dit Xipaya. « Notre objectif est d’y installer mille indiens », a-t-il ajouté.
« Tous ceux qui aiment la nature et veulent se joindre à notre cause seront entendus », a dit Xipaya.
La centrale hydroélectrique est censée devenir la troisième plus grande au monde, derrière le barrage des Trois Gorges en Chine (18.000 MW) et celui d’Itaipu (14.000 MW) à la frontière avec le Brésil et le Paraguay.
Des procureurs locaux avaient estimé que le projet est une « atteinte aux lois de l’environnement » et suscite « des doutes sur le respect à la biodiversité et la survie » de 12.000 familles qui vivent dans la région.
Le gouvernement du président Luiz Inacio Lula da Silva assure que le projet n’a pas d’impact sur les terres où vivent les indiens.
Il fait valoir que le barrage est indispensable pour répondre aux besoins énergétiques du pays, qui doivent être multipliés par 2,5 d’ici à 2030.
Sa construction est défendue par une partie de la population locale qui espère bénéficier des 18.000 emplois directs et 80.000 indirects qui seront générés par le projet, selon le gouvernement.
Pour un coût de construction de 11,2 milliards de dollars, Belo Monte devrait produire dans dix ans 11.000 MW, de quoi alimenter 20 millions de foyers.
© 2010 AFP