L’Union Syndicale Ouvrière de l’industrie du pétrole de Colombie -USO- dénonce la nouvelle vague de détentions du 4 décembre 2013 durant laquelle ont été arrêtés CAMPO ELIAS ORTIZ, JOSE DILIO NARANJO et HECTOR SANCHEZ travailleurs et dirigeants syndicaux d’entreprises sous-traitantes de la Multinationale PACIFIC RUBIALES dans le département du META. Ces arrestations s’ajoutent à celle de DARIO CARDENAS, Vice-président de la USO régionale du département du Meta il y a quelques semaines.
ANTECEDENTS:
C’est à Puerto Gaitàn (Meta) que se trouvent les gisements de pétrole du champ pétrolier de Rubiales qui ont fait de la région une nouvelle enclave pétrolière avec plus de 10 000 travailleurs soumis à des conditions de travail humiliantes en marge de la législation colombienne. C’est dans ce contexte que l’organisation syndicale a en diverses occasions réclamé l’amélioration des conditions de travail et le respect des droits constitutionnels. Pacific Rubiales a répondu à ces demandes par des licenciements massifs, la stigmatisation, la militarisation et toutes sortes d’agressions contre les travailleurs.
Depuis 2011, la région a été le théâtre d’innombrables mobilisations du secteur ouvrier et des communautés de Rubiales pour exiger le respect du droit du travail et de la liberté syndicale, des mobilisations qui ont reçu un traitement inhumain de la part des forces de l’ordre de la région ; une répression qui s’est manifestée par des lésions physiques et des détentions arbitraires. L’entreprise tout comme le gouvernement colombien ont renoncé aux solutions sociales préférant la voie judiciaire, en judiciarisant par exemple le vice-président régional du département du Meta de la USO Dario Cardenas Pachon le 2 novembre 2013, il est présentement détenu à la prison de Villavicencio (capitale du département).
FAITS :
1 – Le 4 décembre 2013 des membres du CTI ( Corps technique d’investigation) ont procédé à l’arrestation de CAMPO ELIAS ORTIZ, JOSE DILIO NARANJO et HECTOR SANCHEZ travailleurs et dirigeants syndicaux d’entreprises sous-traitantes de la multinationale PACIFIC RUBIALES dans le département du Meta rendant effectif le mandat d’arrestation émis par le procureur général. Il convient de mentionner que HECTOR SANCHEZ a été arrêté dans le canton de Rubiales et transféré à Bogotá en charter.
2 – Le mandat d’arrestation a été émis par LUISA FAJARDO, procureure de l’unité 239 section des libertés individuelles sous les graves chefs d’accusations de séquestration aggravée, obstruction de voie publique, complot (association pour commettre un acte criminel), menaces et violation du droit du travail ; appliquant probablement l’obscure loi sur le « Statut de Sécurité Citoyenne » qui ouvre le pas à une nouvelle phase de judiciarisation de l’exercice du droit d’association et de manifestation.
3 – Durant les audiences, le risque de nouvelles arrestations contre des membres ou des dirigeants de la USO a été évoqué, prouvant que l’État colombien et plus particulièrement le bureau du procureur général se met au service de la multinationale Pacific Rubiales en concordance avec la politique de « sécurité des investissements » au risque de piétiner les droits de travailleurs, le droit d’association et la liberté syndicale pour garantir le pillage de nos ressources naturelles et l’insensée mise en péril de l’environnement.
4 – Le 6 décembre, la cour a ordonné la détention préventive à la prison de la Picota des 3 accusés alors que leur seul délit à été de défendre les droits du travail et l’exercice des droits syndicaux.
5 – Il est important d’ajouter que Hector Sanchez a été victime à plusieurs reprises au cours de l’année de menaces, actes qui ont été dénoncés auprès du procureur, l’investigation n’ayant donné aucun résultat à ce jour. De plus, il faut ajouter que les trois détenus sont des témoins clefs dans la plainte déposée par notre organisation syndicale au cours de l’année 2013 contre la multinationale Pacific Rubiales Energy pour les délits de violation du droit d’association et complot (association pour commettre un acte criminel).
NOUS EXIGEONS DU GOUVERNEMENT COLOMBIEN :
1 – La libération immédiate des détenus
2 – La fin de la persécution par contre les travailleurs de l’industrie du pétrole et contre le mouvement syndical et social en général,
3 – La reconnaissance des libertés syndicales et du droit des travailleurs,
4 – La souveraineté de la justice colombienne face aux intérêts des multinationales,
5 – L’abrogation de la loi sur le « Statut de Sécurité Citoyenne » et les autres lois arbitraires qui mènent à la judiciarisation de la mobilisation sociale et piétinent les droits des travailleurs mettant en place une dictature civile dans le pays.
NOUS SOLLICITONS LA COMMUNAUTÉ NATIONALE ET INTERNATIONALE POUR
1 – Faire appel au gouvernement et à l’État colombien afin qu’il suspende les processus de persécution et judiciarisation de la mobilisation sociale et libère les camarades DARIO CARDENAS, CAMPO ELIAS ORTIZ, JOSE DILIO NARANJO y HECTOR SANCHEZ, en l’attente d’un procès juste et équitable,
2 – La solidarité morale, juridique et politique ainsi que l’accompagnement et le soutien de la USO et des camarades détenus,
3 – Faire appel au bureau du procureur général pour qu’il cesse de persécuter les travailleurs affiliés et dirigeants de cette organisation syndicale.
COMISSION NATIONALE DE DROITS HUMAINS ET PAIX DE LA U.S.O .
CONSEIL EXECUTIF DE LA U.S.O NATIONALE
Bogota, 6 décembre 2013
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JUAN MANUEL SANTOS CALDERÓN , Presidente de la República
ANGELINO GARZÓN, Vicepresidente de la República
JUAN CARLOS PINZÓN, Ministro de la Defensa
Fernando Carrillo Flórez, Ministro del Interior y de Justicia
Eduardo Montealegre Lynett, Fiscal General de la Nación
Jorge Armando Otálora Gómez, Defensor del Pueblo
ALEJANDRO ORDOÑEZ MALDONADO, Procurador General de la Nación
cc
: OFICINA EN COLOMBIA DEL ALTO COMISIONADO DE NACIONES UNIDAS PARA LOS DERECHOS HUMANOS
ORGANIZACIÓN INTERNACIONAL DEL TRABAJO