La Presse Canadienne, Québec
Mis à jour le 11 avril 2009 à 22h19
Une coalition contre le libre-échange canada-colombien
Une coalition tente de bloquer le processus de ratification d’un accord de libre-échange canado-colombien en raison de la violence et des violations répétées des droits de la personne qui sévissent en Colombie.
Le temps commence à manquer à SOS-Colombie, un regroupement d’organismes tels que Développement et Paix et le Comité pour les droits humains en Amérique latine. Le ministre du Commerce international Stockwell Day a déposé en chambre, le 26 mars dernier, le projet de loi mettant en application les dispositions de l’accord. Si l’opposition ne bloque pas le projet de loi, celui-ci devrait être adopté avant la fin de la session parlementaire.
Selon les termes de l’accord, les tarifs douaniers entre les deux pays seraient supprimés sur les marchandises, et les fournisseurs de services auraient un accès élargi aux deux marchés nationaux. Des groupes humanitaires et syndicaux, le NPD et le Bloc québécois s’opposent à ce traité, et le Conseil canadien pour la coopération internationale (CCCI) craint qu’il n’aggrave davantage la situation. L’accord porterait «préjudice aux petits exploitants agricoles; entraînerait l’expulsion d’autochtones, d’Afro-Colombiens et de populations rurales au profit des sociétés minières canadiennes qui, fortes de leurs droits d’investisseurs, pourront exploiter les ressources sans réelles contraintes», peut-on lire dans un récent rapport du CCCI.
«C’est pour ces raisons que Barack Obama et les démocrates refusent de ratifier un pareil accord entre les Etats-Unis et la Colombie», a plaidé José, un Colombien installé à Québec depuis quelques années, qui recueillait samedi des signatures pour une pétition visant à contrecarrer l’accord de libre-échange. Affirmant avoir quitté son pays en raison des violences dont la population est victime, José craint encore de subir des représailles. «Le gouvernement colombien et les milices paramilitaires n’apprécient pas les prises de position pour les droits humains», a-t-il indiqué.
Il souhaite que ses efforts et ceux de SOS-Colombie puissent faire changer d’idée le gouvernement Harper ou à tout le moins l’opposition, qui pourrait bloquer l’accord de libre-échange canado-colombien.