La Caravane solidaire consiste en une tournée de sensibilisation au Québec en compagnie d’une délégation de femmes latino-américaines provenant de groupes de base dont les communautés sont affectées par des mégaprojets de développement engendrant des violations de droits humains importantes. Elle consiste à augmenter la sensibilité à l’égard des questions relatives aux violations de droits humains et à l’exploitation des ressources naturelles dans un contexte global caractérisé par une forte inégalité entre les différentes régions du globe. Elle permet de renforcer et de solidifier le travail entre des groupes ou personnes du Québec et des groupes issus des sociétés civiles de tout le continent américain.
La Caravane solidaire visite une dizaine de villes à travers le Québec, organise une quinzaine d’événements publics, mobilise une vingtaine de bénévoles, organise des événements de relations de presse et fait le tour des médias, principalement la radio. Cette campagne vise environ 2 000 personnes.
Plus d’une trentaine d’organisations à travers le Québec participent à cette initiative rassembleuse. Notons entre autres des écoles secondaires, cégeps, universités et groupes de recherche; des organisations syndicales, environnementales, de coopération internationale, communautaires, etc.
La raison pour laquelle nous n’invitons que des femmes est double. D’abord, puisque les femmes sont à la fois créatrices et protectrices de la vie (elles sont les plus proches des enfants, malades et aînéEs), ce sont elles les premières à prendre conscience de l’apparition de nouvelles maladies engendrées par la contamination des sols due à l’exploitation des ressources naturelles (barrages hydroélectriques, exploitation minière ou pétrolière, etc.). Dans de nombreux cas, les hommes acceptent plus facilement des projets de développement, croyant y voir ainsi la panacée économique à leurs maux. Les femmes, quant à elles, possèdent une vision à long terme et sont plus aptes à critiquer des projets si ceux-ci risquent de mettre en péril les générations futures. Ainsi, elles sont souvent les premières à instiguer l’opposition à des projets destructifs. C’est pourquoi il importe d’entendre leurs voix.
La seconde raison pour laquelle le CDHAL invite uniquement des femmes est que celles-ci sont largement sous-représentées au sein des groupes de base latino-américains. En effet, si celles-ci sont présentes, c’est généralement pour occuper le poste de représentante des femmes et elles n’accèdent que très rarement à des postes de décisions ou d’autorité. En obligeant les groupes de base latino-américain à déléguer une femme, nous voulons forcer l’inclusion féminine au sein de ces derniers. Ainsi, les groupes doivent former des femmes, lesquelles deviendront des leaders dans leur communauté.