Le Conseil civique d’organisations populaires et autochtones du Honduras dénonce à l’opinion publique nationale et internationale les tentatives d’assassinat contre les camarades Tomás Gómez Membreño, Coordonnateur général du COPINH et Alexander García Sorto, leader communautaire de Llano Grande, Colomoncagua.
Dans la journée d’hier, 9 octobre, à deux occasions différentes, les camarades mentionnés ont été la cible de tirs de fusil. Aux petites heures du matin, des inconnus sont arrivés à la résidence du camarade Alexander García et ont tiré à plusieurs reprises sur la porte principale et sur la fenêtre de la chambre dans laquelle il dormait avec sa femme et ses deux filles. Les coups de fusil ont été tirés dans l’objectif d’assassiner Alexander ou les membres de sa famille.
Dans la nuit de la même journée, une personne a tiré des coups de feu sur la camionnette du COPINH, conduite par le camarade Tomás Gómez Membreño, Coordonnateur général du COPINH, alors qu’il sortait du centre de rencontres Utopia et se dirigeait vers sa résidence.
C’est la deuxième tentative d’assassinat contre Alexander Garcia. Le 6 mai dernier, à deux mois de l’assassinat de notre coordonnatrice générale Berta Cáceres, alors qu’Alexander sortait de chez lui, l’ex-militaire Enedicto Alvarado avait tiré contre lui, lui infligeant une blessure par balle qui a failli le tuer. Cette nouvelle agression par balles contre la résidence d’Alexander Garcia a lieu suite au processus judiciaire mené contre l’ex-militaire et après que la famille de celui-ci ait proféré des menaces contre Alexander pour ne pas avoir retiré sa plainte.
Le COPINH dénonce ces tentatives d’assassinat contre le camarade Tomas Gomez, qui a assumé la coordination générale du COPINH après l’assassinat, le 2 mars dernier, de la camarade Berta Caceres, et contre Alexander Garcia. Il voit ces actes comme des tentatives de faire taire la lutte du COPINH contre les projets de mort imposés dans les territoires Lenca, appuyés par ce gouvernement corrompu, à genoux devant les intérêts économiques nationaux et transnationaux.
En ce sens, le COPINH dénonce l’existence de coups de feu et de rafales dans la communauté Lenca de Rio Blanco de la part de tueurs à gage payés par DESA, afin d’intimider et de menacer la communauté qui s’oppose à la destruction de la rivière Gualcarque et au dépouillement des territoires du peuple Lenca.
À 7 mois de l’assassinat de notre camarade Berta Caceres, on continue de porter atteinte à la vie de ceux et celles qui nous opposons à la construction de projets de mort comme celui du barrage Agua Zarca-DESA sur la rivière Gualcarque et celui du barrage de l’entreprise Hidrosierra sur la rivière Negro, dans la municipalité de Colomoncagua. Les agressions mortelles continuent contre ceux et celles qui défendons les droits du peuple Lenca et qui voulons construire des alternatives viables pour le développement de nos communautés et du monde entier, et non pas pour le développement des poches de minorités.
À 7 mois de l’assassinat de notre coordonnatrice générale, ni le gouvernement, ni les institutions n’ont répondu à nos demandes d’annulation des projets non consultés avec les communautés, d’enquête indépendante de cet assassinat, de démilitarisation des territoires Lenca et d’arrêt de la persécution et de la stigmatisation contre le COPINH. Nous exigeons des réponses.
Nous exigeons la fermeture d’Agua Zarca-DESA et de tous les projets de mort, sans consultation et illégitimes, qui se trouvent sur nos territoires.
Nous exigeons le respect à la vie de toutes et tous les membres du COPINH.
Nous exigeons justice pour le cas de l’assassinat de Berta Caceres.
Berta n’est pas morte, elle s’est multipliée.
Avec la force ancestrale de Berta, Lempira, Mota, Iselaca et Etempica, se lèvent nos voix pleines de vie, de justice, de dignité, de liberté et de paix.
Publié au 10e jour du mois d’octobre 2016, à La Esperanza, Intibuca.
Photo: Coups de feu contre la porte d’Alexander Garcia
Source: COPINH