Quatre ans après l’assassinat de l’avocat et défenseur des droits humains Antonio Trejo, nos organisations dénoncent que son crime reste impuni. Antonio Trejo a été tué le 22 septembre 2012, un mois après avoir été accusé de manifestation illégale et de dommages au détriment de la sécurité intérieure de l’État du Honduras avec 25 autres défenseurs des droits humains et des paysans de Bajo Aguán. Ce jugement se terminait en juin 2016 avec reconnaissance de l’innocence des défenseurs et des paysans.
Nos organisations publient aujourd’hui le rapport «Criminalisation à Bajo Aguán: une demi-justice » (en espagnol seulement), qui analyse ce procès et qui dénonce également l’absence de justice dans le cas d’Antonio Trejo.
Le rapport détaille les nombreuses violations des droits humains qui ont eu lieu lors du processus, depuis l’arrestation des 25 défenseur.e.s et paysans le 21 août 2012, jusqu’à leur acquittement le 14 juin 2016. Il rend également compte du contexte de risque et de la stigmatisation à l’encontre des défenseur.e.s. Ce processus judiciaire aurait contribué à augmenter les tensions sociales existantes et même aujourd’hui continue de générer une crise de légitimité du système de justice hondurien, qui est perçu comme un générateur de nouveaux conflits et non pas comme un instrument de défense de droit.
Dimitris Christopoulos, président de la FIDH:
« La situation de l’impunité dans Bajo Aguán est alarmante. Pendant quatre ans, l’enquête sur l’assassinat d’Antonio Trejo n’a pas avancé. S’il n’y a pas de progrès dans ce cas qui a touché la communauté internationale à l’époque, que pouvons-nous attendre des nombreux cas de défenseur.e.s des droits humains assassiné.e.s au Honduras récemment? Nous nous demandons si l’État du Honduras souhaite réellement et s’il est capable d’enquêter sur ces crimes graves et de dûment punir leurs auteurs. »
Bertha Oliva, coordinatrice générale du COFADEH :
«La criminalisation de ces 25 personnes n’aurait pas dû se produire. Elles ont perdu plus de trois ans de leurs moyens et énergie pour se défendre et on les a soumis.e.s à des mesures restreignant leur liberté personnelle. En plus du message grave et nocif intimidant envoyé aux défenseur.e.s et celles et ceux qui utilisent le droit à la protestation pacifique pour revendiquer leurs droits. »