Des femmes du Guatemala, du Honduras et du Salvador ont dénoncé les effets causés par les industries extractives sur les femmes dans les pays mentionnés ci-haut.
Plusieurs organisations environnementales et sociales d’Amérique centrale ont organisé une tournée dans la région appelée: « La Caravane centre-américaine des femmes latino-américaines qui tissent les territoires». Ces organisations ont visité les communautés des pays du «triangle nord d’Amérique centrale» (Guatemala, Honduras et le Salvador).
Les femmes qui ont participé à cette tournée ont pu confirmer que dans ces pays-là, le développement extractif menace et endommage les territoires et les populations qui y vivent, a souligné Vidalina Morales, représentante de l’ADES Santa Marta du Salvador.
« Le réseau latino-américain des femmes qui défendent les droits sociaux et environnementaux exposent leurs préoccupations concernant les impacts des industries extractives sur les femmes dans les pays mentionnés. La voracité des compagnies extractives menace la pérennité de la vie des peuples du monde » a averti Morales.
D’autre part, Ana Luisa Reyes, représentante de la société civile de Mataquescuintla, au Guatemala, a exposé les efforts locaux contre les projets miniers dans son pays.
Depuis 2010, les communautés se battent contre le projet minier de San Rafael ainsi que d’autres concessions minières qui ont généré des conflits sur le territoire. Par conséquent, les autorités locales et religieuses ont décidé d’organiser une consultation citoyenne où 99,42% ont exprimé leur opinion contre le projet minier dans la ville de Mataquescuintla. Cela a ensuite été approuvé par «la Cour suprême du pays comme une loi municipale contraignante avec la législation nationale de la municipalité », a expliqué Reyes.
La plupart des projets extractifs promeuvent un contexte de violence, de stigmatisation et de criminalisation contre les leaders communautaires, en particulier envers les femmes dans les territoires d’Amérique centrale. En effet, de multiples violations des droits humains sont commises, a déclaré Xiomara Gaitán, représentante du Réseau des communautés affectées par l’exploitation minière au Honduras.
« Avec le gouvernement actuel du Honduras, nous n’avons pas réussi à faire avancer avec nos luttes et propositions, au contraire nous sommes en train de régresser en ce qui à trait à la garantie de respect des droits humains, nous sommes persécutés, assassinés. » « Comme ce qui est arrivé à notre camarade Berta Cáceres qui a été assassinée pour s’être opposée à un modèle économique qui menaçait la souveraineté des peuples », a déclaré Gaitán.
Cependant, il y a certaines situations qui génèrent de l’espoir et qui sont un exemple pour le monde comme le cas du Salvador qui a marqué l’histoire, devenant le premier pays d’Amérique latine à interdire l’exploitation minière métallique. Une lutte qui a été menée depuis 12 ans par diverses organisations environnementales, communautaires et des groupes sociaux qui se sont exprimés contre ces projets de mort.
Malgré cela, il reste encore beaucoup à faire en Amérique latine où 58 millions de femmes vivent dans la campagne, et seulement 30% possèdent des terres. Les gouvernements accordent de grandes étendues de territoire à des sociétés transnationales pour l’exploitation minière, hydroélectrique, monocultures et/ou pétrolière.
Face à ces violations, la Red Latinoamericana de Mujeres Defensoras de Derechos Sociales y Ambientales (Réseau latino-américain des femmes défenseures des droits sociaux et environnementaux) a exigé que les gouvernements respectent pleinement l’exercice de leurs droits en tant que défenseurs. Elles ont également fait appel aux organisations nationales et internationales de défense des droits humains à faire preuve de vigilance face à n’importe quel incident qui pourrait aller à l’encontre de leur travail comme défenseures.