Alors que les élections au Brésil approchent, la montée du candidat d´extrême droite inquiète.
La décomposition du paysage politique brésilien favorise l’émergence du candidat Jair Bolsonaro, surnommé le Trump brésilien. L´ancien président Lula n’étant pas autorisé à se représenter, son successeur au Parti des Travailleurs, Fernando Haddad peine à convaincre.
Ancien militaire et candidat du Parti Social Libéral, Bolsonaro est reconnu pour ses propos misogynes, racistes et homophobes et pour son apologie à la dictature militaire qui a sévit au Brésil jusqu’à la fin des années 80. Malgré cela, d’après les derniers sondages il arriverait en tête des intentions de vote.
Un large mouvement de contestation, sous le slogan “Lui Non” mené par les femmes se fait entendre contre Jair Bolsonaro. Et si la contestation est née sur les réseaux sociaux, les mobilisations se poursuivent désormais dans la rue, où des manifestations massives ont été convoquées le samedi 29 septembre.
Écoutons quelques paroles de Priscylla Joca, membre du Coletivo Brasil Montréal lors du rassemblement dans cette ville (4:26-5:45):
“Lui non” ne représente pas qu’un refus face à la candidature de Bolsonaro, mais également un rejet de cette manière violente, agressive, destructive et fasciste de faire de la politique. Si, au Brésil, nous vivions un état d’exception permanent, comme conséquence d’une forme de faire de la politique de manière classiste, élitiste et sexiste, nous nous trouvons aujourd’hui devant un risque imminent et réel d’exacerbation de tout cela. Nous risquons de vivre une intensification de la situation que nous ne désirons ni pour nous, ni pour nos enfants, ni pour nos petit-enfants. Si nous n’arrivons pas à freiner ce qui est en train d’arriver, il nous faudra des générations pour reconstruire, comme il nous a fallu des générations pour reconstruire ce qui avait été fait sous la dictature militaire au Brésil.”
Des milliers de personnes se sont réunies ce jour-là au Brésil, et dans plusieurs grandes villes du monde. Celui qui menace de vendre des terres autochtones et de donner plus de liberté à la police représente une menace pour toutes les populations marginalisées au Brésil qui subissent déjà une discrimination et répression systémique.
Photo: Rassemblement Todxs contra o fascismo organisé par le Coletivo Brasil-Montréal, 29 septembre 2018