Elle compte 200 communicateurs au Mexique, au Guatemala, au Nicaragua, au Salvador, en Bolivie, au Brésil, aux États-Unis, en Argentine, au Chili et au Pérou.
Un projet unique en son genre en Amérique latine est né le jeudi 7 avril. Il s’agit de Notimia, une agence de presse de femmes autochtones et afrodescendantes, qui cherche à promouvoir les processus de communication venant des populations autochtones de la région.
La genèse de Notimia a eu lieu suite à trois rencontres de communicateurs autochtones et afrodescendantes organisées par la Alianza de Mujeres Indígenas de Centroamérica y México (l’Alliance des femmes autochtones d’Amérique centrale et du Mexique), entre 2014 et 2016. Par la suite, le lancement inaugural, en 2017, lors de l’Instance permanente des Nations Unies sur les questions autochtones à New York a marqué un « jalon pour la communication autochtone régionale », explique Guadalupe Martínez Pérez, une des chefs de file du projet.
L’agence est composée de plus de 200 communicatrices au Mexique, au Guatemala, au Nicaragua, au Salvador, en Bolivie, au Brésil, aux États-Unis, en Argentine, au Chili et au Pérou qui publient des textes en langues autochtones, en espagnol, en anglais et en portugais.
“L’importance de Notimia représente toute une histoire de travail, de lutte, de droits, parce que d’autres femmes ont ouvert ces portes avant nous. Grâce à diverses femmes dans toute l’Amérique latine qui développent des travaux, aussi bien féministes que communautaires, nous sommes ici », soutient Martínez Pérez à ce sujet.
Bien qu’elles puissent compter sur la collaboration de l’Agence espagnole de coopération internationale pour le développement (AECID), ils ont agi jusqu’à présent avec leurs propres ressources, « provenant souvent d’autres métiers », explique la bolivienne Nidia Bustillos, porte-parole de Notimia – Région Sud.
‘Nous ne sommes pas une agence de presse de masse’
Leur objectif est de fortifier les processus de communication au sein des peuples autochtones d’Amérique latine, de raconter leur histoires en se basant sur leurs propres contextes. « Combien de femmes autochtones ou afrodescendantes voyons-nous dans les médias? », remarque Martínez. Elle présente immédiatement une donnée pour que le public en déduise la réponse : seulement un communicateur sur cinq est une femme.
Après l’ouverture de l’agence, le projet se concentrera sur son épanouissement, ainsi que sur la création d’un réseau de formation de communicatrices dans les peuples autochtones. C’est dans ce contexte, souligne Paloma Villareal, d’ONU-Femmes, que Notimia a réussi à professionnaliser les femmes autochtones et afrodescendantes en matière de communication.
« Nous ne sommes pas une agence de presse de masse, nous sommes une agence de presse de femmes autochtones et afrodescendantes qui veut raconter, dire, mais selon sa propre réalité, de ses propres préoccupations et sentiments, et qui souhaite, à partir de notre point de vue, mettre en évidence les choses que nous avons normalisées » précise Martínez.
Source : La actualidad RT
Crédit photo : Paola Morales / RT