Déclaration du Comité International pour la VIE et les droits humains en Colombie (CIVDH)
Montréal, le 7 mai 2019
Face aux récents actes de violence et attentats et face à la tentative d’assassinat perpétrée par des hommes armés le samedi 4 mai contre divers.e.s défenseur.e.s des droits humains −dont Francia Márquez, PRIX GOLDMAN POUR L’ENVIRONNEMENT− dans la région de Cauca, en Colombie (Semana, Contagio Radio, El Tiempo, El Espectador, France24), nous réaffirmons notre soutien au processus de paix et aux défenseur.e.s des droits humains en Colombie et exhortons la communauté internationale à dénoncer l’expansion du narco-paramilitarisme.
Peu de temps après cette tentative d’assassinat effectuée à l’aide de pistolets et de grenades, un des porte-paroles a reçu une menace d’extermination: « Ce n’est que le début de ce qui sera votre extermination à tous. » (Semana, le 6 mai 2019).
Nous exigeons que le gouvernement d’Iván Duque assume la responsabilité effective de la protection de la vie des défenseur.e.s des droits humains et qu’il évite catégoriquement leur assassinat, leur disparition forcée, leur viol ou torture, ainsi que toute violation de leurs droits humains ayant lieu sous son mandat.
Nous nous associons en outre à l’ONIC (Organisation Nationale Autochtone de la Colombie) et rejetons catégoriquement les propos récents de l’ancien président et Sénateur Álvaro Uribe Vélez, par lesquels il incite à massacrer les membres de la minga (Luis Fernando Arias, conseiller principal de la ONIC).
Nous constatons l’augmentation d’actes de violence et d’assassinats de défenseur.e.s des droits humains en Colombie après la signature de l’Accord de paix. Selon le rapport annuel de 2018 du Programa Somos Defensores (le Programme Nous Sommes des Défenseur.e.s), 366 actes de violence eurent lieu en 2013, 626 en 2014, 682 en 2015, 481 en 2016 et 560 en 2017. En 2018, 805 actes de violence auraient été commis. Selon la même source, il y eût 155 meurtres en 2018, soit une augmentation de 43,75 % par rapport à 2017.
La communauté internationale, les associations de défense des droits humains, les organisations civiles et les gouvernements démocratiques observent avec grande inquiétude l’extension de la guerre de faible intensité à laquelle la population civile en Colombie est à nouveau soumise, comme ce fut le cas pendant les deux périodes du gouvernement néfaste d’Alvaro Uribe Vélez, 2002-2010.
Nous amènerons ces plaintes devant les organismes, entités, organisations et gouvernements aux niveaux national et international, afin que les mesures juridiques adéquates soient prises.
Les défenseur.e.s des droits humains NE SONT PAS SEUL.E.S ! Aujourd’hui, plus que jamais, nous sommes solidaires et les accompagnons dans leurs luttes. Quant au gouvernement de Duque et d’Uribe, L’HISTOIRE NE LES ABSOUDRA PAS!
Comité International pour la VIE et les droits humains en Colombie (CIVDH) Montréal, Canada
Source : CIVDH
Photo : COOPERACCIÓN
Pour en savoir plus :
Colombie: attaque contre Francia Márquez, leader environnementale (en espagnol)
