Un groupe de scientifiques européens, ainsi que 300 organisations autochtones, ont exhorté l’Union Européenne (UE) à modifier les négociations commerciales en cours avec le Brésil afin de pousser son président d’extrême-droite, Jair Bolsonaro, à respecter l’environnement et les droits humains.
« L’UE a dépensé plus de 3 000 millions d’euros en fer brésilien en 2017, et ce malgré les normes de sécurité jugées dangereuses et la déforestation extensive provoquée par l’exploitation minière », ont déclaré les chercheurs.euses dans une lettre ouverte publiée le 25 avril dans le magazine Science.
Le Brésil est l’un des pays les plus riches en biodiversité au monde ainsi que celui qui abrite la plus grande partie de la forêt amazonienne. Seulement en 2011 (selon les signataires de la lettre ouverte), le vieux continent a importé du Brésil des quantités de nourriture associées à plus de 1000 kilomètres carré de déforestations, une superficie « équivalant à plus de 300 terrains de football par jour ».
« Les consommateurs.trices européen.ne.s n’ont aucune façon de savoir quelle quantité de sang se trouve réellement dans ses hamburgers. L’UE a l’opportunité de faire du développement durable la pierre angulaire de ses négociations commerciales avec le Brésil », indique la déclaration chapeautée par l’écologiste Laura Kehoe de l’Université d’Oxford, au Royaume-Uni.
Kehoe est une chercheuse postdoctorale à Oxford qui a travaillé sur des projets environnementaux en Bolivie, en Afrique du Sud, en Guinée, au Canada et au Mexique. Selon les études qu’elle a conduites, « l’UE dépense chaque année plus de 2 000 millions d’euros en produits alimentaires pour le bétail acheté au Brésil, même si ses consommateurs.trices ne savent pas si cette nourriture provient de terres déboisées ». Selon la chercheuse, « le génocide est une possibilité réelle si rien n’est fait pour protéger les peuples autochtones et leurs terres ».
La Finlandaise Heidi Hautala, vice-présidente du Parlement européen et responsable du Groupe des Verts/Alliance Libre Européenne, a publiquement appuyé la lettre ouverte des scientifiques. Les députés espagnols Jordi Solé, d’Esquerra Republicana de Catalunya, et Florent Marcellesi, d’Equo, ont également apporté leur soutien aux signataires.
Le politicien d’extrême-droite Jair Bolsonaro a accédé à la présidence brésilienne en proclamant qu’il mettrait fin à « l’activisme environnemental » et à « l’industrie de démarcations » des terres autochtones. Bien qu’il ait finalement renoncé à retirer le Brésil de l’Accord de Paris, il a néanmoins réussi à annuler la participation du pays au prochain Sommet sur le climat, qui se tiendra finalement au Chili.
Sources et photo :
OCMAL: « Paren de deforestar el reclamo de 600 científicos a los negocios mineros de Brasil y la Unión Europea »
Foro ambiental: « Paren de deforestar el reclamo de 600 científicos a los negocios mineros de Brasil y la Unión Europea«