Le Canada construit présentement une nouvelle prison pour migrants qui sera prête d’ici 2021. Ce projet a lieu suite à des plaintes concernant les conditions précaires des personnes migrantes dans les centres de détention existants, qui font face, entre autres, à la surpopulation, à la température inadéquate et aux abus psychologiques.
En effet, le gouvernement de Justin Trudeau a promis une prison plus moderne, qui contiendrait supposément des espaces verts et des garderies. Cependant, le réseau Solidarité sans Frontières dénonce le fait que cette campagne de relations publiques sert à cacher la réalité des personnes migrantes puisque l’emprisonnement de familles et d’enfants est toujours violent, ce sans exception. Dans les dernières années, des milliers de personnes ont été emprisonnés et plusieurs sont même décédées dans ces centres.
Selon Mostafa Henaway du Centre des travailleurs et travailleuses migrant.e.s, le système d’immigration nuit également aux personnes qui cherchent à dénoncer des conditions de travail injustes au Canada.
« Les travailleurs et travailleuses migrant.e.s qui se trouvent dans ces centres de détentions font face à une menace quotidienne d’expulsion parce qu’ils et elles défendent leurs droits et tentent simplement de survivre. Ces hommes et femmes sont considéré.e.s comme des objets jetables, et non comme des personnes avec des droits, et sont ainsi facilement déporté.e.s. C’est malheureusement la réalité de notre système d’immigration, ici au Canada. »
Mostafa Henaway se préoccupe également des effets psychologiques de la détention.
« Il y a des mères avec leurs enfants qui ne savent pas quand ils pourront sortir du centre de détention, ni combien de temps ils devront rester là-bas. Ces personnes ont été arrachées à leurs communautés, à leurs familles, à leur mode de vie qu’elles ont construit ici au Canada. »
Pour le Comité pour les droits humains en Amérique latine (CDHAL), allié du réseau Solidarité sans Frontières, ce projet de modernisation des centres de détention témoigne du cynisme et de l’hypocrisie du gouvernement canadien, qui a toujours été complice de l’exploitation massive de l’environnement et de peuples par le biais de ses sociétés extractives opérant dans plusieurs pays d’Amérique latine. Par conséquent, le CDHAL dénonce le fait que le gouvernement canadien criminalise ces familles et exige qu’il assume sa responsabilité d’accueillir les victimes de ses propres politiques.
« Nous n’avons pas besoin de quelconque centre de détention, mais plutôt d’une régularisation pour toutes et tous. »
Pour lire et signer la déclaration du réseau Solidarité sans Frontières, cliquez ici.
Sources et photo :
La Presse: « Opposition à un nouveau centre de détention provisoire pour migrants »
Journal Métro: « Opposition au nouveau centre de détention pour les migrants de Laval »
CTV News: « Fifty groups unite to speak out against new refugee detention center in Laval«