La communauté Tecoltemi, de Ixtacamaxtitlán, Puebla, a exigé la suspension de la réunion convoqué par le Secrétariat à l’Environnement et aux Ressources Naturelles du Mexique (Sermanat) pour discuter sur l’installation de la Mine Gorrion (filiale de l’entreprise canadienne Almaden Minerals) sur leur territoire. Selon la communauté, la minière a violé les conditions d’impartialité de la réunion publique d’informations. Cette réunion était prévue pour le mardi 11 juin; la nouvelle date est fixée au 25 juin prochain.
Pour mieux comprendre le contexte, il faut remonter à une jugement rendu le 22 avril qui a déterminé que les concessions minières remis à l’entreprise Almaden Minerals par l’État mexicain soient annulées. Le jugement représentait une réjection par la Cour des affirmations de l’entreprise minière, qui affirma à plusieurs reprises lors du procès que, dans la municipalité d’Ixtacamaxtitlán, touchée par les concessions minières, il n’y avait pas de population autochtone. En reconnaissant l’identité autochtone de la communauté de Tecoltemi, le juge a invoqué la Constitution mexicaine et la Convention 169 de l’Organisation Internationale du Travail (OIT) en jugeant que l’entreprise et l’État doivent consulter et avoir le consentement de cette communauté pour pouvoir poursuivre avec leurs projets. Néanmoins, ce fut loin d’être le cas.
La réunion publique d’informations a été demandée à la Semarnat par les communautés en tant que recours postérieur à la présentation de la Manifestation d’impact environnemental (MIA). L’autorité environnementale est seule responsable de la convocation, de l’organisation et de la conduite de ce processus participatif. Néanmoins, « ce n’est pas le cas ici. L’entreprise est intervenue directement dans les jours qui ont précédé l’événement », dénonce Francisca Zamora, porte-parole de l’Union des ejidos.
Francisca signale plusieurs irrégularités, notamment le fait que la mine a utilisé des mégaphones et collé des affiches pour encourager les gens à participer et à approuver le projet minier, en insinuant que s’opposer à ce dernier reviendrait à « se laisser manipuler, presser ou désinformer ».
La mine a également placé des agents de sécurité privés dans la communauté de Santa María Zotoltepec, où l’événement devait avoir lieu.
Lire tout le bulletin de l’Union des ejidos et des communautés pour la défense de la vie et du territoire Atcolhua :
Pour plus d’information : Mina desaparecerá comunidad en Ixtacamaxtitlán, acusan.
Contexte : Concede juez amparo a comunidad nahua contra proyecto minero, la empresa lo ignora.
Photo : Union des ejidos et des communautés pour la défense de la vie et du territoire Atcolhua
Source:
EDUCA: “La Minuta”