Trois femmes du Guatemala ont dénoncé les mauvaises conditions de travail auxquelles elles étaient soumises dans une ferme située dans la province de la Colombie-Britannique. La ferme s’appelle Golden Eagle Berry Farms, propriété de la famille Aquilinis, qui compte parmi les 30 familles les plus riches du Canada.
Après la plainte, la Direction des droits du travail de la province a découvert qu’au cours de l’été 2018, au moins 174 personnes migrantes ont travaillé pour cette entreprise sans revenus équitables. Les Aquilinis devront compenser près de 150 000 dollars de salaires payés en retard, de vacances, et d’autres droits auxquelles les travailleuses et travailleurs étrangers temporaires ont été négligée.
Gloria Hernández, Deysi Martínez et Osmery Arteaga sont arrivées au Canada en 2018. Lors d’une entrevue avec Radio Canada International, elles ont raconté de diverses situations d’abus au travail. Elles ont dû travailler plus de 10 heures au soleil, sans boire de l’eau. Elles transportaient des boîtes très lourdes durant plus de 12 heures. Les logements étaient insalubres, entre autres plaintes.
En plus de la fatigue physique, Deysi Martínez a mentionné que le propriétaire de la ferme restait souvent sur le lieu de travail pour intimider et mettre de la pression sur les travailleurs et travailleuses.
“Trois femmes et moi voulions aller chercher de l’eau. Le propriétaire de la ferme était présent, et il nous a dit que si nous ne travaillons pas pendant une heure de plus, prenant au moins 15 livres de bleuets dans chaque main, qu’il nous ne laisserait pas boire de l’eau. »
Les trois femmes ont pris connaissance leurs droits et ont décidé de dénoncer la ferme grâce au soutien de Dignité Migrante, une organisation non gouvernementale formée et gérée par des travailleuses et travailleurs étrangers temporaires. Cette organisation offre des services gratuits à des milliers de personnes qui arrivent dans le pays sans savoir leurs droits. Deysi, par exemple, avait déjà eu une mauvaise expérience quand elle est venue au Canada en 2017.
« J’ai toujours pensé que, comme ils nous avaient traités pareil en 2017, que c’était comme cela qu’ils traitaient les travailleuses et travailleurs temporaires ici au Canada. Mais maintenant, comme on nous parle toujours de nos droits, je constate que ce n’est pas le cas. »
Malheureusement, les plaintes concernant les conditions de travail précaires au Canada sont nombreuses. Le cas de ces femmes démontre l’importance de chercher du soutien et d’obtenir la justice, même si ce n’est pas toujours facile, car de nombreuses personnes arrivent au Canada dans une situation très vulnérable.
Sources :
Radio Canada International : Campesinas guatemaltecas en Canadá rompen silencio sobre condiciones de vida y laborales en granja (en espagnol)
Dignidad Migrante Society
Photo : ©Ben Nelms/CBC)