Le 15 septembre 2019, à Arequipa, a eu lieu la convention minière Perumin, qui est la seconde plus grande convention minière au monde, après celle au Canada. Cette convention a pour objectif de promouvoir l’industrie minière comme étant un élément majeur du développement. Cependant, cette année, la convention a vu une chute importante de participant.e.s.
Plusieurs communautés affectées, organisations sociales et chercheur.e.s ont profité de cette occasion pour se réunir dans la même ville où avait lieu cette convention pour protester et partager sur les conséquences de l’exploitation minière sur divers territoires. Au moment où la rencontre prenait son envol, la population locale s’est aussi mobilisée dans la Vallée de Tambo, où deux individus ont été blessés par balles lors d’un affrontement entre la police nationale du Pérou et la population qui s’était réunie pour porter support aux populations affectées par la construction du projet minier Tia Maria.
Antécédents
Le 2 septembre, après plus de 50 jours de grève dans la région d’Arequipa, la police nationale a annoncé de nouvelles mesures de force à l’encontre des manifestant.e.s. En effet, au courant de la dernière semaine d’août, huit personnes furent incarcérées suite à leur participation dans les manifestations contre la construction de la concession minière Tia Maria dans la région de la Vallée de Tambo.
Cette construction, à ciel ouvert, produirait 112 000 tonnes de cuivre par an et comporte plusieurs risques environnementaux et sociaux pour l’agriculture familiale de la région. Sans compter que la compagnie opérant cette concession, Southern Copper-Grupo Mexico, a déjà reçue plusieurs amendes en lien avec des infractions aux règles environnementales.
Le 9 août dernier, suite à l’aggravation du conflit dans les rues d’Arequipa, El Concejo Nacional de Mineria a annoncé la suspension de la construction de la concession, sans toutefois, l’annuler complètement. C’est ainsi que la population, en solidarité avec la communauté de la Vallée de Tambo, a insisté en poursuivant la grève dans la région d’Arequipa et en demandant l’appui au reste du pays.
C’est depuis plusieurs années que la construction de la concession de Tia Maria inquiète la communauté pour des questions environnementales, sans compter que ce projet minier peut grandement affecter l’agriculture, l’activité qui génère le plus d’emplois dans cette région. En 2015, l’état d’urgence avait même été déclaré suite à deux mois de manifestation où quatre individus ont perdu la vie. C’est grâce à ces mouvements sociaux que la construction de Tia Maria est retardée depuis 2011. Mais quand va-t-elle être annulé complètement ?
Photo : CooperAccion
Références :
CooperAccion
Observatorio de conflictos mineros en el Peru