ASSOCIATION DES GUERRIÈRES AUTOCHTONES DE RONDÔNIA (AGIR)
METAREILA- SOENAMÃE-WAYPA-DOATXATÔ- AGRUTA-NEIRO- ASSIZA- PATJAMAAJ- PALAWÁ
Lettre publique de l’AGIR à la société brésilienne et internationale sur l’assassinat du professeur autochtone Ari Uru Eu Wau Wau :
L’Association des Guerrières Autochtones de Rondônia (AGIR) vient au public pour exprimer notre solidarité avec le peuple autochtone Uru Eu Wau Wau pour la perte irréparable de leur professeur guerrier Ari Uru Eu Wau Wau qui a été retrouvé mort et, selon les autochtones de sa communauté, avec des traces de coups ce samedi matin 18 avril 2020, sur la ligne 625 de Tarilandia, dans le district de Jaru, dans l’état de Rondônia.
En raison de la forte possibilité que cet assassinat soit lié aux invasions et aux appropriations illégales par de personnes non autochtones dans le territoire autochtone d’Uru Eu Wau Wau, il est nécessaire que la police fédérale prenne en charge l’enquête et que le bureau du Ministère Public Fédéral suive les investigations sur la mort du professeur Ari Uru Eu Wau Wau depuis son début.
Nous n’accepterons pas que ce cas soit traité comme un accident de la route ou un simple homicide sans une enquête sérieuse qui tienne compte de tout le contexte des invasions et des menaces dont ces personnes ont été victimes. Depuis un certain temps déjà, le peuple Uru EU Wau Wau et ses allié.e.s dénoncent l’invasion et les lotissements de personnes non autochtones dans cette zone et, en même temps, ils dénoncent aussi les menaces de mort dont souffrent les membres du peuple Uru EU Wau Wau.
Nous demandons qu’une fois le(s) tueur(s) identifié(s), il(s) soit(soient) immédiatement arrêté(s). Nous demandons également à la FUNAI et à tous les autres organismes responsables de la surveillance de cette zone autochtone d’exercer une surveillance continue et pas seulement ponctuelle dans cette zone afin d’éviter d’autres décès parmi les peuple Uru EU Wau Wau.
Nous continuons à crier « Plus de gouttes de sang autochtone » ! Mais l’État brésilien ne se soucie pas de nos vies !
Rondônia, 18 avril 2020