Arnold Joaquín Morazán Erazo a été assassiné par des personnes inconnues, dans sa propre maison dans la ville de Tocoa, département de Colón au Honduras. Jusqu’à présent, les causes de ce crime sont inconnues et ce qui a été rapporté dans les médias est qu’il est mort après avoir été abattu à plusieurs reprises.
Morazán Erazo faisait partie du groupe de 32 personnes qui ont été accusées dans le dossier Guapinol de crimes d’usurpation et de dommages, d’association illicite, de vol, d’emprisonnement injuste et d’incendie criminel aggravé. Cependant, Morazán n’a jamais comparu devant les tribunaux.
L’affaire Guapinol a débuté en 2018, lorsque des résident.e.s des secteurs de Guapinol et de San Pedro ont installé un campement pour protester contre les dommages environnementaux causés par Los Pinares Investments, une société qui détient deux des 854 concessions minières enregistrées au Honduras, jusqu’en juillet 2018. La compagnie minière était située près de la rivière Guapinol, ce qui a endommagé la flore et la faune de la région, affectant les habitant.e.s des communautés environnantes, qui s’approvisionnent en eau à partir de la rivière.
Le meurtre d’Erazo s’ajoute au harcèlement, à la persécution, à la criminalisation et à la judiciarisation des 12 défenseur.e.s et dirigeant.e.s de Guapinol, emprisonné.e.s depuis près d’un an. Le crime d’Arnold n’est pas clair, mais personne n’ignore qu’il était un adversaire acharné des actions de la compagnie minière de son vivant. Ses ami.e.s proches disent qu’il était bien connu et aimé dans la communauté en tant que prédicateur et chanteur de musique chrétienne.
Depuis le Centre d’Etudes pour la Démocratie (CESPAD), nous dénonçons ce vilain meurtre et nous exigeons :
- Pour l’État et le gouvernement du Honduras, l’annulation de la concession à l’entreprise minière Inversiones Los Pinares, depuis sa présence dans la région, a laissé un deuil et une douleur dans les communautés de Guapinol et du secteur de San Pedro.
- Au ministère public, sans parti pris politique ni interférence d’aucune sorte, d’ouvrir l’enquête correspondante pour élucider le crime et traduire les responsables en justice.
- Au secrétaire des droits humains, pour mener à bien les procédures correspondantes qui permettront la protection de l’intégrité physique des responsables environnementaux de la région, qui persistent à défendre les biens communs de la nature dans la région.
- De même, nous exigeons la libération immédiate des 12 prisonniers environnementaux de Guapinol, comme l’ont demandé diverses organisations nationales et internationales.
Source et photo : Centro de estudios para la Democracia