10 décembre 2020 – Journée des droits humains
CAMPAGNE INTERNATIONALE POUR LA LIBÉRATION DES PRISONNIERÈS ET PRISONNIERS POLITIQUES AU CHILI
Au Chili, le 18 octobre 2019, dans un geste de rébellion à la grandeur du pays, des centaines de milliers de personnes ont envahi les rues pour demander plus d’égalité sociale et économique. On a appelé ce mouvement « el estallido social » (la révolte sociale).
Le lendemain, soit le 19 octobre, le gouvernement déclarait l’état d’urgence envoyant les forces armées et la police anti-émeute dans les rues avec ordre de réprimer les manifestations, en plus d’imposer un couvre-feu. Ces choix du gouvernement ont causé un bris de démocratie ainsi que des violations graves, massives et répétées des droits humains du peuple chilien et des peuples autochtones.
Ces violations ont été dénoncées dans les rapports produits par différents organismes internationaux tels qu’Amnistie Internationale, le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme, Human Rights Watch, la Mission québécoise et canadienne d’observation des droits humains au Chili constituée de parlementaires, dirigeant.e.s syndicaux et professeur.e.s-chercheurs.euses universitaires, la Mission internationale d’observation des droits humains de la société civile (avec la participation du CDHAL), entre autres. Les conclusions de ces rapports dénoncent des détentions arbitraires, un usage non nécessaire et excessif de la force causant des morts, un nombre alarmant de blessures aux yeux ou au visage, des cas de torture, mauvais traitements et violence sexuelle.
À ce jour, il y a plus de 2500 prisonnières et prisonniers politiques au Chili, jeunes, hommes et femmes, qui sont toujours détenu.e.s dans différentes prisons du pays. Emprisonné.e.s injustement, sans preuve, accusé.e.s à l’aide de mises en scène orchestrées par la police chilienne, ces personnes ne sont ni criminelles ni terroristes : elles sont des prisonnières politiques. En ce sens, la Commission interaméricaine des droits humains (CIDH) a récemment condamné le Chili pour la violation de la liberté de pensée et d’expression ; elle a de plus établi que le pouvoir chilien étant hiérarchique, il ne peut assurer la protection des droits humains en son sein même.
Des organismes chiliens ont lancé un appel à dénoncer les violations systématiques des droits humains perpétrées par l’État chilien. En tant qu’organisations québécoises et canadiennes, nous signons cette déclaration, afin d’appuyer les dénonciations internationales et condamner le silence du Gouvernement fédéral du Canada.
Par conséquent, devant la violente répression instaurée depuis un an au Chili, nous demandons au Gouvernement canadien de concrétiser son engagement envers la démocratie et les droits humains en Amérique latine et à se prononcer face aux violations dont le peuple chilien est victime de la part du Gouvernement de Sebastián Piñera.
Pour voir l’ensemble des personnes et organisations qui ont signé la déclaration, cliquez ici