22 de marzo de 2021- Servindi
La leader autochtone María Bernarda Juajibioy est la dernière victime en date des groupes armés en Colombie.
Deux jeunes et une leader autochtone ont été tué.e.s en Colombie, un pays qui compte désormais 34 dirigeant.e.s et défenseur.e.s des droits humains assassiné.e.s au cours de la seule année 2021.
En une semaine seulement, trois leaders sociaux ont été assassiné.e.s en Colombie, selon l’Institut d’études sur le développement et la paix (Indepaz).
Il s’agit des deux jeunes autochtones Miguel García Paí et Álvaro Pascal García, ainsi que de la leader autochtone María Bernarda Juajibioy, assassinée avec sa petite-fille d’un an.
Avec ces nouveaux crimes, 34 dirigeant.e.s et défenseur.e.s des droits humains ont été tué.e.s en Colombie au cours de la seule année 2021 et 1148 depuis la signature de l’Accord de Paix.
Trois assassinats
Indepaz a enregistré le premier double crime le 16 mars. Ce jour-là, les corps sans vie de Miguel García Paí et Álvaro Pascal García ont été retrouvés.
Les deux jeunes hommes appartenaient au groupe des protectrices et protecteurs autochtones Awá de El Gran Sábalo et Hojal la Turbia, situées dans le département de Nariño.
Miguel et Álvaro étaient portés disparus depuis le 16 février, date à laquelle ils étaient partis à la recherche d’opportunités de travail et n’étaient jamais revenus.
Après presque un mois de disparition, le 10 mars, une mission humanitaire Awá a été formée pour les rechercher. C’est cette mission qui les a trouvés le 16 mars dans le village de Llorente, avec des signes de torture et en état de décomposition.
Deux jours après cette découverte, le 18 mars, la dirigeante autochtone María Bernarda Juajibioy a été assassinée dans le village de La Esmeralda, à Orito, dans le département du Putumayo.
María Bernarda était maire du Reguardo du Cabildo Camentzá Biyá, qui fait partie des 15 peuples autochtones du Putumayo.
Récemment, ces communautés ont signalé la présence de groupes armés illégaux dans la région, tels que le groupe « Commandements frontaliers » (« Comandos de Frontera »), dissidents du 48e front des FARC.
Ce groupe dispute le contrôle du trafic de drogue dans les zones du Putumayo aux hommes de Gaor Primero, selon un rapport d’Infobae.
Exiger la fin des assassinats
À la suite de ces récents crimes, les organisations de défense des droits humains en Colombie ont demandé qu’il soit mis fin aux assassinats de dirigeant.e.s autochtones dans le pays.
Ces dernières ont demandé au gouvernement d’Iván Duque d’enquêter sur les faits liés à ces assassinats, et de mettre en œuvre des plans pour rétablir la paix dans les régions en conflit. Les organisations ont également demandé la création de mécanismes de protection pour les alertes précoces qui sont traitées par le bureau du médiateur.
Un récent rapport présenté par diverses organisations révèle que la Colombie est le pays qui présente le taux le plus élevé d’assassinats de défenseur.e.s des droits humains en Amérique latine.
Entre novembre 2016 et juin 2020, 944 assassinats de dirigeant.e.s, de leaders sociaux et sociales et d’ancien.ne.s combattant.e.s des FARC ont été enregistrés en Colombie, signale le document.
Le rapport attire également l’attention sur les obligations que le gouvernement colombien ‘a pas accomplies en ce qui concerne la protection de la population située dans les zones de conflit.
Source: SERVINDI