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Chile: Plus de 80 groupes et des centaines de personnes ont adhéré à la pétition internationale pour exiger la liberté de toutes les prisonnières et prisonniers politiques

Plus de 80 organisations et groupes de la société civile, des organisations de droits humains, syndicats, centre de recherches académiques et des collectifs de la communauté chilien-n-e-s à l’étranger et de centaines de personnes ont adhéré à la pétition internationale pour exiger la liberté de toutes les prisonnières et prisonniers politiques. Cette pétition internationale demande au Sénat de traiter et d’approuver de toute urgence le projet de loi de grâce pour raisons humanitaires. La pétition a été ouverte du 11 septembre au 17 octobre 2021. Ce 18 octobre lors de la commémoration de deux ans du soulèvement social au Chili, un rassemblement a eu lieu devant le consulat du Chili à Montréal, afin de dénoncer l’impunité face aux graves et systématiques violations de droits humains, ainsi que la répression et criminalisation de la protestation sociale. Une lettre accompagnée des résultats de la pétition a été remise au Consulat du Chili à Montréal pour qui soit transmise à la présidente du Sénat Ximena Rincón.

Liberté aux prisonnier-e-s pour lutter!

Cette pétition a été possible grâce au travail conjoint du colectivo Chile Despertó internacional-Québec, Comité pour les droits humains en Amérique latine (CDHAL), Colectivo Place de la Dignité, Colectivo Le Droit de vivre en paix Montréal/El derecho de vivir en paz Montreal, Comité chileno por los derechos humanos-Montreal (CCDDHH ), Colectivo No + impunidad en Chile – Montréal.

Pour plus de détails sur la pétition et les organisations, groupes et collectifs qui ont adhéré, lisez le document complet en français, espagnol et anglais.

Pour consulter le résultat des signatures individuelles de la pétition, vous pouvez le faire sur ce lien.

 

Pétition: « Liberté pour toutes les prisonnières et les prisonniers politiques au Chili »

Nous faisons un appel à la solidarité internationale afin d’exiger la libération de toutes les prisonnières et prisonniers politiques au Chili. Nous invitons la communauté chilienne à l’étranger et ses organisations et collectifs, les organisations de droits humains et de la société civile, le milieu syndical, académique, militant, ainsi que les individus à signer cette pétition. Nous exigeons que le Sénat chilien traite et approuve avec toute urgence le projet de loi de grâce pour des raisons humanitaires. Ce projet de loi de grâce favoriserait les « personnes qui sont accusées et condamnées pour des faits survenus lors de protestations, de manifestations ou de mobilisations sociales ». Ce projet de loi a été proposé en décembre 2020. Cependant, il n’a pas été traité avec la diligence attendue, lors de l’étude réalisée par les différentes commissions d’évaluation.

Nous condamnons et dénonçons la répression policière et militaire et la criminalisation de la protestation sociale, ainsi que la persécution politico-judiciaire de l’État chilien contre les personnes qui revendiquent leurs territoires et leurs droits ancestraux et ceux et celles qui exigent le droit à une vie digne. Les violations des droits humains au Chili ont été systématiques contre le peuple de la nation Mapuche dans son conflit avec l’État chilien. Ces violations ont revêtu le même caractère contre le peuple chilien lors du soulèvement social de 2019.

Les différentes missions internationales d’observation des droits humains présentes au Chili1 ont largement documenté la violation du droit de manifester, du droit à la vie et du droit à l’intégrité personnelle. Cependant, cette situation n’est pas nouvelle, comme le démontrent les recommandations faites à l’État chilien au cours des dernières décennies concernant l’usage excessif de la force, l’absence de mécanisme de prévention de la torture et l’abstention de l’application de la loi antiterroriste contre les processus de revendication des droits du peuple Mapuche.

Le 2 février 2021, l’Institut national des droits humains (INDH) du Chili a dénoncé le fait que les violations des droits humains commises par des agents de l’État n’ont pas cessé au cours de l’année 2020 et que même les recommandations les plus fondamentales n’ont pas été mises en place de façon intégrale. Le recours massif à la détention illégale, les cas de violence sexuelle, les blessures aux yeux, les mutilations et les blessures causées par les coups de fusil des Carabineros (la police chilienne) n’ont pas cessé.

C’est dans ce contexte que le recours à la prison politique a été un outil pour saper la contestation sociale au pays. Bien que l’on ait parlé d’un chiffre (non-officiel) de 2500 prisonnières et prisonniers politiques, les institutions de l’État n’ont pas documenté cette situation. Au contraire, il y a eu un déni de l’emprisonnement politique par le gouvernement de Sebastián Piñera.

Le Chili fait actuellement l’objet d’un processus de convention constituante qui vise à modifier la constitution héritée de la dictature. Après plus d’un an et demi d’emprisonnement politique, nous exprimons notre soutien aux mobilisations au Chili. À cet égard, les mobilisations ont maintenu la pression dans le processus portant sur l’urgence d’approuver la loi d’amnistie pour les prisonnières et prisonniers politiques et dans le cadre de la persécution et la répression du peuple Mapuche.

Nous dénonçons l’utilisation systématique et étendue de la détention préventive pour les personnes qui ont été arrêtées dans le cadre des protestations sociales massives. Nous condamnons le déni de justice, l’absence de présomption d’innocence et les lois qui ont été mises en œuvre pour accroître la criminalisation de la protestation et la persécution politique, telles que les lois anti-barricades et anti-pillage.

Nous attirons l’attention sur la répression historique exercée par l’État chilien contre le peuple Mapuche face à ses revendications sur ses territoires ancestraux. Le peuple Nation-Mapuche souffre depuis des décennies de détention et d’emprisonnements politiques. « Depuis les années 2000, la loi antiterroriste a été utilisée comme le principal outil de criminalisation de la protestation sociale mapuche. L’État chilien a été condamné par la CIDH en 2014 pour cette raison ». En outre, « le taux élevé d’acquittements obtenus dans le cadre des procédures judiciaires engagées en vertu de la loi antiterroriste témoigne de son utilisation discrétionnaire et politique en tant qu’outil de criminalisation ». Nous exigeons la démilitarisation du territoire mapuche qui maintient les forces militaires dans la région d’Araucanie.