Mamadou Konate, 40 ans et originaire de la Côte d’Ivoire, fait toujours face à la déportation malgré avoir travaillé à temps plein en CHSLD durant la première vague de la pandémie et avoir contracté la COVID-19 dans le cadre de son emploi. M. Konate est au Canada depuis maintenant près de 6 ans et possède un permis de travail. Il est présentement à l’emploi à plein temps. Malgré cela, les autorités canadiennes veulent le déporter sans avoir rendu une décision quant à la demande déposée par son avocat en vertu de l’article 42.1 de la Loi sur l’Immigration et la protection des réfugiés afin qu’il soit déclaré admissible à s’établir au Canada.
M. Konate est menacé de déportation et bloqué dans ses démarches afin d’obtenir un statut car il est considéré comme inadmissible en raison de l’article 34 b) et f) de la Loi, soit b) : être l’Instigateur ou l’auteur d’actes visant au renversement d’un gouvernement par la force » et c) être membre d’une organisation dont il y a des motifs raisonnables de croire qu’elle est, a été ou sera l’auteur d’un acte visé aux alinéas a), b), b.1) ou c).
En 2002, alors que la Côte-d’Ivoire était en guerre civile, des forces rebelles sont entrées dans le village natal de M. Konate, obligeant tous les hommes à s’enrôler à leurs côtés, sous menace de mort. M. Konate s’est vu forcé de rejoindre le groupe armé, assurant de menues tâches d’entretien et de garde et ne participant aucunement au conflit. En 2003, M. Konate quitte son pays, car il se retrouve une fois de plus en danger de mort, cette fois pour avoir déserté le groupe en question. Il a vécu en exil dans plusieurs pays voisins et a même été sous la protection des Nations-Unies, en tant que réfugié. C’est ainsi que débute son long parcours migratoire qui n’est toujours pas terminé.
Les conclusions de cette audience pourraient affecter beaucoup plus de gens que M. Konate. Ce qui est demandé, c’est que les autorités canadiennes prennent une décision informée et juste, en tenant compte des raisons humanitaires et ne puissent pas juger qu’une personne est inadmissible par association sans considérer le contexte dans lequel vit chaque individu, avant de se prononcer sur un renvoi.
Actuellement, nombreuses sont les personnes dont les demandes d’asile et pour raisons humanitaires sont rejetées en raison de l’article 34. Le gouvernement canadien décide donc du renvoi de milliers de personnes en les plaçant dans une même cage, sans aucun regard envers les différentes réalités socio-politiques ou les particularités de chaque individu. Le ministre canadien de l’immigration possède tout de même un pouvoir discrétionnaire lui permettant d’accorder la citoyenneté à qui bon lui veut, ce qui a été fait à maintes reprises dans le cas de hauts dirigeants étatiques qui auraient probablement pu, eux aussi, avoir une interdiction de territoire en vertu de l’article 34 de la Loi.
Le collectif en soutien à Mamadou dénonce le manque d’humanisme du gouvernement canadien. Il s’agit de vies humaines, pas de simples numéros que l’on peut classifier et effacer afin de soulager la bureaucratie étatique.
En soutien à Mamadou Konate et à toutes les personnes migrantes qui font face aux injustices du système d’immigration, nous restons aux aguets et espérons que les conclusions de l’audience représenteront un pas de plus vers une justice tant espérée pour Mamadou et pour toutes les personnes vivant avec un statut précaire.
Justice pour Mamadou Konate! Un statut pour tous et toutes!
Audience en ligne le 9 mai 2022, à 13h00, en ligne. Inscription requise, écrire à HEARINGS-AUDIENCES@FCT-CF.ca pour assister à l’audience.
Contacts :
Philippe T.Desmarais, Collectif de soutien à Mamadou, 514-515-4176
Amelia Orellana, Collectif de soutien à Mamadou, 438 827-0656
Stewart Istvanffy, avocat de Mamadou Konaté, 514- 574-1835