Aujourd’hui, nous venons dénoncer l’assassinat de Mariano Abarca Roblero, crime commis le 27 novembre 2009, pour lequel tous les suspects sont des personnes liées à l’entreprise minière canadienne Blackfire Exploration Ltd, et restés impunis. Mais 9 ans après les faits, les membres de la famille et les organisations qui soutiennent ce cas ne cessons pas d’exiger justice pour cet acte commis dans la municipalité de Chicomuselo, Chiapas, au Mexique, où il représentait le réseau mexicain des affecté.es par le secteur minier (REMA). Nous continuerons nos efforts devant les autorités de Chiapas, du Mexique et du Canada, jusqu’au auteurs intellectuels.
Aujourd’hui, nous présentons un appel pour exiger une enquête exhaustive par rapport aux faits du 27 novembre 2009, puisque nous n’avons pas vu de volonté de la part de la ¨Fiscalia de Chiapas¨ de réaliser les démarches nécessaires en vue de mettre en place une enquête adéquate. Nous espérons que ce jugement en appel oblige le Ministère publique à enquêter de manière exhaustive les faits et détermine les responsabilités pénales qui correspondent.
De l’autre côté, le 12 octobre 2018, nous avons envoyé à la Cour Fédérale du Canada un rapport où nous exposons les arguments pour lesquels nous sollicitons qu’on exige au Commissionnaire pour l’intégrité de l’Administration Publique du Canada (CIAPC) de réaliser une enquête adéquate portant sur les actions et les omissions réalisées par le corps diplomatique canadien au Mexique durant tout le processus d’harcèlement et de criminalisation dont a souffert Mariano Abarca.
Nous avons envoyé ce rapport dans le cadre d’un processus que nous apportant devant la Cour Fédérale du Canada, à laquelle nous sommes allé.es le 16 mai 2018 afin qu’elle révise la décision du CIAPC de ne pas réaliser la dite enquête sur le corps diplomatique canadien au Mexique. Le CIAPC refuse d’enquêter, considérant que la stratégie canadienne par rapport à ses industries extractives à l’étranger ne représente pas les « politiques officielles » et que pour cette raison, ses fonctionnaires publiques ne sont pas obligés de les respecter.
Dans notre rapport, nous manifestons que le refus du CIAPC n’est pas valide vu que le commissaire n’a pas étudié tous les documents, a interprété de manière erronée certains faits, a rejeté des preuves et en a tergiversé d’autres, a appliqué un standard trop restrictif, n’a pas assuré le dû procès par rapport aux documents et n’a pas sollicité plus de preuves ni d’entrevues, et il n’a pas réalisé une analyse raisonnable par rapport au danger qu’a généré l’incident en faveur de Blackfire de la part de l’ambassade pour la vie de Mariano. Nous dénonçons le fait que le CIAPC ait réalisé une analyse non-raisonnable afin de considérer que les politiques applicables aux actions et omissions de l’ambassade ne sont pas contraignantes. Le CIAPC n’a pas pris en considération l’intérêt publique de réaliser une enquête sur ce cas, considérant les sujets très sérieux qui fondent la dénonciation et qui sapent la confiance publique dans l’intégrité du service publique canadien.
Nous savons que la mission diplomatique était au courant de la détention d’Abarca, que la même entreprise avait interposé de fausses accusations contre lui qu’elle avait reçu son témoignage des semaines plus tôt sur les travailleurs et travailleuses de Blackfire, qui étaient armé.es, menaçant Mariano et d’autres personnes. Mais au lieu d’agir en accord avec la politique du gouvernement canadien en se réunissant avec la famille de l’activiste environnemental et avec la communauté et en faisant des pas pour garantir sa sécurité, l’Ambassade du Canada a activement défendu les intérêts de Blackfire et, après l’assassinat de Mariano, elle a publiquement minimisé l’importance du degré de connaissances qu’elle avait par rapport au cas. Nous soutenons que l’Ambassade était obligée de suivre le code d’éthique du gouvernement canadien, évitant d’adopter une position partielle en faveur de la compagnie dans les réunions tenues avec les fonctionnaires publiques mexicains, réunions dans lesquelles elle a défendu l’entreprise Blackfire malgré les protestations contre la mine. La conduite des fonctionnaires de l’ambassade a augmenté le danger dans lequel se trouvait Mariano Abarca et a montré un certain mépris pour les valeurs éthiques dans le service publique.
Nous sommes en attente d’une date pour le premier semestre de 2019, quand nous participerons à une audience devant la Cour Fédérale du Canada avec notre représentation légale canadienne. Nous ne cesserons pas de dénoncer et d’exiger qu’on reconnaisse le rôle de l’Ambassade du Canada au Mexique dans l’assassinat de Mariano Abarca. Nous le ferons avec l’espoir que cette reconnaissance constitue un précédent qui permette aux autres victimes des crimes perpétrés par l’extractivisme minier canadien au Mexique et en Amérique latine de chercher justice.
José Luis Abarca Montejo
Familia Abarca
Gustavo Castro Soto
Otros Mundos, A.C.
Miguel Angel Mijangos
Red Mexicana de Afectados por la Minería (REMA)
Miguel Angel de los Santos
Centro de Derechos Humanos de la Facultad de Derecho de la Universidad Autónoma de Chiapas
Kirsten Francescone
Mining Watch Canada