À : Juan Orlando Hernández
Presidente de la Republica
Presidencia de la Republica
Honduras, Centroamérica
info@presidencia.gob.hn
CC : Honorable Chrystia Freeland
Minister of Foreign Affairs
Ottawa, Canada
chrystia.freeland@parl.gc.ca
Oficina del Alto Comisionado de las Naciones Unidas
para los Derechos Humanos en Honduras.
onuddhh@ohchr.org
Prof. Leonel Escoto
Colegio de Profesores de Educación Media de Honduras-COPEMH
Honduras, Centroamérica.
contacto@copemh.org
Suyapa Figueroa
Presidenta
Colegio Médico de Honduras
contacto@colegiomedico.hn
Canada, 17 juin 2019
Halte à la violence contre le peuple hondurien. Oui à l’inclusion et au dialogue avec la Plateforme pour la défense de la santé et de l’éducation.
En tant qu’organisation canadienne qui oeuvre pour la promotion et la défense des droits de la personne et des droits du travail, et qui a développé une relation de solidarité avec ses homologues de la République du Honduras, nous voulons exprimer notre profonde inquiétude face aux actes de répression, aux violences extrêmes et aux violations des droits humains par le gouvernement Juan Orlando Hernández envers la population qui exerce ses droits et ses libertés constitutionnels en termes de droits de réunion, d’expression et d’association dans le contexte d’organisation des secteurs sociaux et de protestations.
Médecins, enseignant.e.s et étudiant.e.s ont mené des mobilisations massives dans tout le Honduras depuis le 28 avril 2019, après l’adoption par le Congrès national d’une loi restructurant le système de santé et d’éducation qui prévoit des licenciements massifs et l’ouverture à la privatisation, les rendant encore plus inaccessibles à la majorité de la population du pays. Les collèges de médecins et les organisations d’enseignant.e.s du Honduras ont formé un espace politique de convergence, la Plateforme pour la défense de la santé et de l’éducation, et ont mené une grève nationale qui mobilise depuis plus de 10 jours des centaines de milliers de Hondurien.ne.s qui refusent les mesures arbitraires du gouvernement de facto de Juan Orlando Hernandez.
Les mobilisations massives et le mécontentement populaire ont donné le ton à l’abrogation de certaines des dispositions qui menaçaient de permettre la privatisation de la santé et de l’éducation par le Congrès de la République. Cependant, le pouvoir exécutif a utilisé des décrets présidentiels en Conseil des ministres — PCM, des décrets d’urgence qui visent à criminaliser la protestation publique et l’organisation sociale, et qui affectent également en ce sens le système de santé publique et l’éducation. Au mécontentement populaire se sont ajoutées les expressions du mouvement des étudiant.e.s universitaires, ainsi que du mouvement paysan et du mouvement autochtone. Suite à cette convergence des syndicats et des organisations populaires honduriennes, la Plateforme pour la défense de la santé et de l’éducation a identifié le problème des droits sociaux en général, et de la santé et de l’éducation en particulier, comme un problème structurel lié à la corruption et aux intérêts des élites.
La Plateforme stipule que cette question doit être abordée et discutée avec tous les secteurs sociaux et politiques du Honduras, y compris le gouvernement, afin que les grands besoins des systèmes de santé publique et d’éducation au Honduras puissent être examinés.
Ainsi, le mardi 18 juin 2019, la Plateforme pour la défense de la santé et de l’éducation propose un dialogue alternatif à celui proposé par le gouvernement, incluant la présence d’experts internationaux en la matière et invite le gouvernement présidé par Juan Orlando Hernandez à participer à ce dialogue élargit.
En tant qu’organisation canadienne qui travaille à promouvoir et à défendre les droits de la personne, y compris les droits sociaux et du travail, et qui propose le dialogue comme un mécanisme essentiel de la démocratie, nous exprimons ce qui suit :
• Notre solidarité avec les revendications du peuple hondurien et la Plateforme pour la défense de la santé et de l’éducation.
• Nous saluons la présence d’experts internationaux en santé et en éducation qui garantissent l’objectivité du dialogue.
• Nous rejetons la présence et l’utilisation d’armes militaires et d’escadrons de police spéciaux dans les manifestations pacifiques de la population civile.
Nous exigeons que le gouvernement hondurien mette fin à la répression et à l’usage indiscriminé de la violence contre la population hondurienne qui exige un dialogue pour la santé et l’éducation.
Cordialement,
Comité pour les Droits Humains en Amérique latine (CDHAL)
1425, boul. René-Lévesque Ouest, 3 étage, Montréal (Québec) H3G 1T7
Tél.: 514.257.8710 poste. 334
solidared@cdhal.org
Photo : RadioProgreso