Selon une alerte qui a circulé le soir du 7 août 2020, la présence de patrouilles militaires et policières a mis la communauté de Guapinol en alarme. La communauté craint que les autorités utilisent l’obscurité de la nuit comme couvert pour commettre de graves abus contre les droits humains de la population, semblables à ceux qui se sont produits en 2018.
En octobre 2018, un important contingent militaire et policier a procédé à une violente expulsion forcée au cours de laquelle des hommes, des femmes, des enfants et des journalistes ont été torturé.e.s, semant la terreur dans la communauté de Guapinol. Cette action a permis de déterminer clairement de quel côté se trouvent les organes répressifs de l’État. Cette communauté se bat depuis plusieurs années pour que le projet minier Minera Inversiones Los Pinares quitte la région, mais l’État a favorisé les activités criminelles de l’entreprise et, par le biais du ministère public et des tribunaux, a envoyé huit défenseur.e.s en prison depuis 2019.
Alertes et responsabilités
Dans l’alerte diffusée, le Comité de Bienes Comunes de Guapinol (Comité des biens communs de Guapinol), a tenu la société minière Inversiones Los Pinares responsable de toutes situations pouvant affecter la vie des habitant.e.s de Guapinol.
Pendant ce temps, dans une autre alerte, le Comité por la Defensa de los Bienes Comunes y Públicos de Tocoa, Colón (Comité pour la défense des biens communs et publics de Tocoa, Colón), a dénoncé que vers 21h45, dans la nuit du 7 août dernier, des patrouilles militaires et policières sont arrivées et sont restées dans le secteur, ce qui a mis les organisations de défense des droits humains en alerte rouge.
Les mêmes pratiques des années précédentes, alors utilisées contre les paysan.ne.s d’Aguán dans la communauté de Guapinol, sont employées : huit défenseur.e.s sont emprisonné.e.s depuis l’année dernière pour avoir défendu la rivière Guapinol contre la contamination par la compagnie minière Inversiones Los Pinares. Les propriétaires de cette entreprise sont le gendre et la fille du défunt propriétaire Miguel Facusse, qui a semé la terreur contre les paysan.ne.s pour les dépouiller de leurs terres.
Depuis le 26 août 2019, date à laquelle ils se sont présentés volontairement à l’audience des accusés, les défenseurs de l’environnement Daniel Márquez, Arnold Javier Alemán, Ever Alexander Cedillo, Kelvin Alejandro Romero, Orbin Nahún Hernández, Porfirio Sorto Cedillo et José Abelino Cedillo ont été emprisonnés pour les deux crimes, ainsi que pour association illicite et dommages et intérêts. L’accusation a également été portée contre Jeremías Martinez, détenu dans une prison de La Ceiba depuis décembre 2018, et contre un défenseur décédé depuis 2015.
Le Réseau des femmes défenseures des droits humains au Honduras a alerté la communauté nationale et internationale des intimidations dont fait l’objet la population de Guapinol.
Ceci est l’alerte du Comité por la Defensa de los Bienes Comunes y Públicos de Tocoa, Colón (Comité pour la défense des biens communs et publics de Tocoa, Colón).
Cliquez ici pour plus d’informations sur le sujet
Source de la photo : Denuncia