Communiqué du mouvement social pour la défense des rivières Sogamoso et Chucurí.
5 décembre 2016
La nuit du 4 décembre 2016 a vu débuter un exode des familles vivant en aval du réservoir Hidrosogamoso en raison de l’angoisse et de la préoccupation causée par la hausse des niveaux d’eau du río Sogamoso et le vacarme permanent généré par l’ouverture du déversoir du barrage. À cette situation s’ajoute le fait que la communauté n’a pas reçu d’informations claires de la part de l’entreprise ou des unités de risque qui auraient dû être activées pour éviter une catastrophe face à la hausse des eaux de la rivière Sogamoso, exacerbée par l’exploitation du réservoir dont ISAGEN est propriétaire.
Cette situation reflète, sans aucun doute, une nouvelle affectation du barrage Hidrosogamoso qui doit être considérée par l’Autorité nationale des permis environnementaux (Autoridad Nacional de Licencias Ambientales-ANLA), alors que ces impacts psychologiques, économiques et sociaux empêchent le développement normal de la vie en aval du réservoir. Face à cette situation, plusieurs familles ont quitté la région, cherchant refuge dans les populations avoisinantes, et d’autres ont perdu une partie de leurs biens à cause de la montée des eaux. La peur et les conditions environnementales présentes n’y permettent pas un développement normal de la vie.
L’entreprise s’est limitée à dire que la communauté est prise en compte dans le plan d’urgence des opérations du réservoir. Cela n’est pas un message clair pour la communauté et ne fait qu’augmenter l’inquiétude de ceux et celles qui vivent à proximité des parois du réservoir.
Cette situation démontre la crainte dans laquelle vivent les communautés depuis que le barrage est entré en service et contraste avec l’expérience habituelle dans la région, où le niveau d’eau de la rivière Sogamoso mettait traditionnellement de 5 à 6 heures pour augmenter. La dynamique naturelle de la rivière apportait dans sa foulée différent matériaux, du bois, du bois de chauffage et des sédiments qui alimentaient la richesse halieutique et les communautés riveraines.
À présent, la montée des eaux génère de l’incertitude et de la peur: la communauté ne peut savoir quelles sont les heures ou les jours auxquels la rivière atteindra un niveau élevé. En 2011, durant la semaine de Pâques, la rivière a monté pendant 17 jours. Selon des témoignages d’habitant-e-s du secteur de Playa de la vereda la Putana, municipalité de Betulia dans le Santander, la situation fut extrême à cette occasion. Plusieurs personnes de la communauté ont décidé de partir et beaucoup d’autres ne pouvaient pas dormir à cause de la force de l’eau et du bruit généré par les chutes d’eau.
D’autre part, dans le secteur de San Luis de Río Sucio, des personnes quittent leurs maisons car le niveau d’eau a déjà atteint leurs foyers. C’est le cas de Mme Carmen Forero et de la famille Pinto Forero. Dans le secteur de la plage, l’eau se trouve à 20 mètres des maisons, alors qu’elle était habituellement à 40 ou 45 mètres.
Cette situation augmente par ailleurs l’inquiétude des habitants et commence à entraîner chez eux des impacts émotionnels qui affectent la santé des personnes, raison pour laquelle est sollicitée une intervention immédiate de l’ANLA et de la Defensoría del Pueblo y Unidades de Riesgo du Département de Santander.
Nous demandons aux autorités locales et nationales de prendre les mesures nécessaires pour sauvegarder la vie des personnes qui se trouvent aujourd’hui sur les berges de la rivière.
Pour contacter la communauté: 300 2742997
Courriel: riosvivossantander@gmail.com // riosvivoscolombia@gmail.com