HomeAction urgenteAlerte! Entreprise qui appartient à des investisseurs canadiens menace le patrimoine bioculturel et la santé de la communauté Mapuche Williche d’Alto Fundo Gamboa

Alerte! Entreprise qui appartient à des investisseurs canadiens menace le patrimoine bioculturel et la santé de la communauté Mapuche Williche d’Alto Fundo Gamboa

Fond de pensions des enseignants et enseignantes de l’Ontario
Pav Jordan
Directeur supérieur des Communication d’Investissements

Alberta Investment Management Corporation
1100-10830 Avenue Jasper
Edmonton, Alberta T5J2B3, Canada

Madame, Monsieur,

Le Comité pour les droits humains en Amérique latine (CDHAL) est une organisation de solidarité internationale canadienne qui travaille à la défense et à la promotion des droits humains en réciprocité avec les mouvements sociaux et les communautés d’Amérique latine dans la lutte pour la justice sociale, environnementale, économique et culturelle. Nous vous écrivons aujourd’hui pour exprimer nos préoccupations concernant les violations des droits des communautés locales, paysannes et autochtones qui sont directement liées aux projets énergétiques auxquels vous êtes associé.

L’objectif de cette lettre est de transmettre les demandes de la communauté Mapuche Williche du domaine d’Alto Fundo Gamboa, situé sur l’île de Chiloé, au Sud du Chili. Cette communauté sera prochainement affectée par l’installation d’une station de distribution électrique par l’entreprise SAESA, dont vous êtes les principaux propriétaires. Comme vous pouvez le voir dans la lettre en annexe écrite par la communauté, ce projet menace une partie importante du patrimoine bioculturel, ainsi que la santé de la population. La communauté demande que le projet soit relocalisé.

En tant qu’organisation de droits humains, c’est la seconde fois que nous recevons des plaintes des communautés Mapuche affectées par les actions de l’entreprise SAESA (voir le document ci-joint). Le 15 Novembre 2016, nous avons exposé la situation de la communauté Tranguil, affectée par l’usine hydroélectrique de RP Global. L’entreprise SAESA a été en charge de la ligne de moyenne-tension qui a transmis l’électricité à ce projet. L’entreprise a installé les lignes de transmission sur les propriétés Mapuche sans le consentement des propriétaires et grâce à une intervention policière disproportionnée. Le conflit s’est intensifié jusqu’au point où une leader fut assassinée après avoir été menacée par des travailleurs du projet hydroélectrique.

Comme organisation de droits humains, nous avons réalisé un travail d’observation de la situation conflictuelle entre la communauté Mapuche et les projets énergétiques du Chili. Nous pensons qu’il est important d’informer les entreprises canadiennes physiquement présentes au Chili qu’il y a un nombre croissant de communautés Mapuche et également non-autochtones qui s’organisent socialement pour garantir le respect de leurs droits. En effet, la loi chilienne est extrêmement faible en termes de protection des droits autochtones, ajoutant à cela le fait que ce soit un des seuls pays en Amérique qui ne reconnaisse pas constitutionnellement les peuples autochtones.

Il s’organise diverses mobilisations sur le territoire Mapuche pour protester contre les gouvernements et entreprises qui ne respectent pas les droits humains des peuples autochtones. Dans ces cas, la communauté dénonce un processus de consultation terni par les irrégularités et les absences de consentement. Pour les raisons mentionnées ci-dessus, nous vous demandons de surveiller les activités de l’entreprise SEASA dans la communauté d’Alto Fundo Gamboa et de prendre les moyens nécessaires pour respecter la décision de la communauté affectée comme il est stipulé par le droit international des peuples autochtones.

Cette lettre est supportée par différentes organisations canadiennes qui ont été informés au sujet des réclamations de la communauté Mapuche de Alto Fundo Gamboa et des faits de la compagnie SAESA dans cette région, et qui maintenant supportent cette cause et les déclarations de cette lettre.

Sincèrement,

c.c. Madame Diane Dewing, Présidente de la Fédération des Professeur de l’Ontario

Ont signés cette lettre :
Le comité pour les droits humains en Amérique latine (CDHAL)
Le comité chilien pour les droits humains – Montréal
Le comité d’appui au peuple Mapuche de Montréal
Ontario Mapuche support group

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>> Cliquez ici pour lire la lettre de la communauté Mapuche Williche d’Alto Fundo Gamboa
>> Lettre du CDHAL addressant la situation de la communauté Mapuche Tranguil en 2016 (en français)
>> Rapport socio-culturel de la communauté Mapuche Williche d’Alto Fundo Gamboa (en espagnol)

Photo : David Núñez Maldonado