Crédit photo : Jonathan de Sousa | LINyM
« Nous continuons de nous réunir en tant que peuple en lutte et en résistance pour la vie et la dignité. »
Plus de 22 organisations de peuples autochtones, de personnes de couleurs et d’agriculteurs de la région centraméricaine ont donné naissance, le 16 et 17 novembre, à la Réunion régionale de communautés et de peuples autochtones contre les industries extractives, qui a eu lieu à Tegucigalpa au Honduras.
L’objectif principal de la réunion était de créer un espace de dialogue, d’échange d’expériences, d’analyse du contexte, qui permettrait de générer des approches stratégiques, des mécanismes d’articulation et d’identification de questions clés de plaidoyer au niveau régional.
Dans la Proclamation de la réunion régionale, les plus de 40 délégué-e-s ont donné leur opinion contre le modèle extractif, qu’ils et elles considèrent « une manifestation du système patriarcal et raciste » et partie « d’un programme prédateur qui cherche le soutien et la réinvention du capitalisme ».
« Ce modèle -continue le document final de la Réunion- a été encore plus difficile en particulier dans les territoires des populations les plus ravagées, surtout les population autochtones et paysannes, en essayant d’assurer ainsi l’extinction de leurs populations et l’appropriation de leurs biens communs» .
Pendant deux jours, les personnes déléguées ont présentés la situation de chaque pays de la région ainsi que le genre de dommages subis par les communautés, quelles expériences de lutte ont été expérimentées contre les projets d’extraction et quels peuvent être les moyens communs de créer un seul front de lutte contre ce modèle destructeur et prédateur.
« Nous avons identifié notre région comme étant un territoire d’exploitation des capitaux locaux, régionaux et mondiaux. Ces capitaux appuient et soutiennent les actions des industries extractives. Il est important que nous démasquions les nombreux visages qu’a le modèle extractif », remarque la Proclamation.
En plus de dénoncer le manque de respect des traités et des conventions internationales ratifiées par les États qui promeuvent la défense des peuples autochtones et de dénoncer l’approfondissement de mécanismes de criminalisation contre les défenseur-e-s de biens communs, le document souligne également l’hypocrisie des gouvernements qui continuent de signer des traités de libre-échange (TLÉ) qui promeuvent des projets d’extraction, tandis qu’ils affirment soi-disant lutter contre le « changement climatique ».
Devant cette situation, les organisations ont demandé « l’annulation de tous les projets sur nos territoires et communautés» et aussi « des fonds et mécanismes financiers de ces projets ». Les membres ont également exigé que soit mis « un terme à la persécution et la criminalisation des défenseur-e-s des biens communs» et « le respect aux cadres juridiques de protection existants et au plein consentement des communautés ».
Finalement, les organisations ont fait un appel aux peuples de la région à se mobiliser et à prendre des mesures nécessaires pour rejeter le modèle extractif et à « se réunir en tant que peuples en lutte et en résistance pour la vie et la dignité ».