Les énergies renouvelables jouent un rôle crucial dans la lutte contre la crise climatique. Cependant, à l’échelle mondiale, le développement de projets d’énergie renouvelable reproduit, bien souvent, la violence sociale et environnementale qui caractérise le secteur des combustibles fossiles. Il ressort de nos recherches que l’Amérique latine assume une part disproportionnée des violations des droits humains. Avec 61 % de toutes les violations signalées dans le monde, c’est la région qui compte le plus grand nombre de violations des droits humains dans le développement de projets commerciaux d’énergie renouvelable. Et ce nombre ne fait qu’augmenter.
Dans ce rapport, le Business and Human Rights Reporting Centre recueille les accusations de violations et d’abus des droits humains par les entreprises sur son site web. Entre 2010 et 2020, nous avons enregistré 501 cas d’abus dans notre base de données, incluant plus de 2 300 plaintes pour des violations présumées des droits humains perpétrées par 156 entreprises d’énergie renouvelable, et ce dans 17 pays d’Amérique latine. La majorité des abus se situe principalement au Mexique et en Amérique centrale, où sont enregistrés 68 % de tous les cas (343 cas), suivis par l’Amérique du Sud avec 32 % (158 cas). Les pays où le nombre d’abus est le plus élevé sont le Honduras avec 28 % (138 cas), le Mexique avec 27 % (136 cas) et la Colombie avec 13 % (67 cas). Dans toute la région, les catégories d’abus présumés les plus courantes sont les droits fonciers et territoriaux (478 plaintes), les défenseur.euse.s des droits humains (454 plaintes) et les droits des autochtones (324 plaintes).
Aussi bien que les entreprises, les États ont le devoir de mettre en place des mécanismes de recours et de réparation pour les victimes de violations des droits humains. Cependant, malgré les réglementations et les normes, les violations des droits humains restent bien trop fréquentes dans le secteur des énergies renouvelables.
Pour lire le rapport : https://media.business-humanrights.org/