À la population du Mexique
Aux organisations sociales du pays
À la population de Tixtla
Les citoyenNEs de Tixtla dans l’état de Guerrero ont une fois de plus souffert de cruelles infamies, pour la première fois depuis plusieurs années, et les injustices venant du narco-état mexicain augmentent. La disparition de 14 étudiants de Tixtla, parmi les 43 étudiants disparus du collège d’enseignement de Ayotzinapa, est juste un élément de la longue liste d’injustices qui s’accumulent dans la ville.
Ceci constitue un exemple tangible de l’échec d’un état et d’un gouvernement. Les garanties de sécurité pour la communauté ont été entachées par les faveurs politiques de ceux qui gouvernent la ville et le désengagement du gouvernement provincial. Dans notre ville, il y a eu une augmentation du nombre d’enlèvements, de disparitions, d’assassinats, de corps retrouvés démembrés et décapités, et de menaces envers nous tous/tes.
Le coordonnateur régional des autorités communautaires – police communautaire (CRAC-PC) de la municipalité de Tixtla dénonce publiquement le manque de jugement politique démontré par le sous-secrétaire du gouvernement de l’état Jose Martin Maldonado Del Moral lorsqu’il a émis
des menaces directes envers nos camarades, affirmant que si ceux-ci continuaient de réclamer justice, il émettrait des avis d’arrestations contre eux. Ces menaces ont été proférées en présence du président de la municipalité Hossein Nabor Guillen. À la lumière de ces menaces provenant
du gouvernement, nous appelons la population entière de notre municipalité, les commerçantEs, vendeurs/euses, enseignantEs, paysanNEs, éboueurs/euses, femmes au foyer, étudiantEs et leaders de la communauté à se joindre à nos demandes afin d’éviter que cette sale guerre ne réussisse à terroriser notre société et à voler nos vies. Ensemble, évitons, par tous les moyens nécessaires, que le narco-gouvernement ne vole nos propres destinées et nos vies. Pour cette raison, nous affirmons publiquement qu’à partir de ce moment, nous établissons un pacte moral et social avec nos communautés et avec chaque citoyenNE indignéE dans cette ville.
À partir de jeudi 1er décembre, nous commencerons à passer à l’action étant donné le désengagement, l’insensibilité et le manque de tact politique et d’action de la part du gouvernement. Nous sommes forcéEs de passer à l’action comme forme de pression politique, incluant bloquer des autoroutes et toute autre action nécessaire jusqu’à ce que nos demandes
soient entendues. Nous demandons:
– Une rencontre urgente avec le gouverneur de l’état de Guerrero
– Justice pour les personnes assassinées, enlevées, extorquées, et la sanction pour les responsables de l’assassinat du professeur Irineo Salmeron Dircio, de Luis Tenero Encarnación, et autres innocentEs assassinés par l’appareil actif du gouvernement.
– L’intervention immédiate de la commission nationale des droits humains et l’ouverture d’un bureau permanent de la CNDH dans notre ville.
– L’installation d’un observatoire international de droits humains dans la municipalité de Tixtla.
– La démission immédiate du procureur public de Tixtla Gloria Martínez Martínez.
– La destitution et l’investigation du directeur de la sécurité publique de Tixtla, Aníbal Sánchez García pour ne pas avoir fait son travail.
– L’implantation de missions conjointes permanentes entre les forces fédérales, provinciales, municipales et communautaires en coordination avec la société civile.
– La mise en place d’une équipe de droits humains afin d’élaborer un mécanisme de décence des droits des militantEs et autres groupes vulnérables.
– La création d’un conseil de sécurité municipale permanent Independent du bureau du maire.
– Des groupes de travail portant sur les communautés et groupes vulnérables.
Cordialement,
Coordonateur régional des autorités communautaires, police communautaire de la municipalité de Tixtla
29 novembre 2016