Dans un procès impliquant un trafic de drogue sponsorisé par l’État au Honduras,le frère de l’actuel président hondurien Juan Orlando Hernandez (lui même procès contre le trafic de drogue soutenu par l’État se poursuit à la ville de New York contre Tony Hernandez, le frère du président Juan Orlando Hernandez, soutenu par les gouvernements des États-Unis et du Canada, étant lui-même directement impliqué dans le trafic de drogue. Le Conseil civique des organisations populaires et autochtones du Honduras ,COPINH, les membres de la famille de Berta Cáceres et leurs avocats continuent avec le procès t à Honduras contre un des « auteurs intellectuels » du meurtre de Berta le 2 mars 2016. Cet assassinat a un lien avec les plus hautes sphères de ce régime corrompu, répressif et trafiquant de drogue.
SOA Watch (School of the Americas Watch)
October 10, 2019
Aujourd’hui le 10 octobre 2019, il y aura lieu une audience par rapport au dossier porté contre l’ancien officiel de l’intelligence militaire, Roberto David Castillo Mejia pour le meurtre de l’activiste en chef du mouvement indigène et social, Berta Cáceres. Le résultat de cette audience décidera si Castillo, le seul auteur intellectuel accusé jusqu’à maintenant contre le meurtre de Berta, passera un jugement ou non. Castillo est le président du conseil d’administration et le PDG de l’entreprise hondurienne DESA qui essayait de construire le projet hydroélectrique d’Agua Zarca sur la rivière Gualcarque. Cáceres s’opposait au projet.
Rapport important : « Violence, corruption et impunité dans le secteur énergétique du Honduras »
Le mois passé, la School of the Americas Watch (SOAW), la Commission des droits de l’homme du Guatemala, la Plateforme internationale contre l’impunité, la Fondation pour le droit à un procès équitable et la Robert F. Kennedy Human Rights ont publié un rapport extensif pour construire le profil de Castillo, intitulé « Violence, corruption et impunité dans l’industrie de l’énergie du Honduras » :
Le rapport décrit la preuve admise dans le procès contre les sept premières personnes inculpées du meurtre de Berta Cáceres, ce qui procure des renseignements importants quant à la planification et l’exécution du meurtre. Des données tirées du téléphone et d’autres informations démontrent que Douglas Bustillo, diplômé de l’école d’entraînement militaire de la School of the Americas (SOA), et ancien employé de Castillo en tant que chef de sécurité pour DESA, a coordonné avec Henry Hernandez, ancien soldat, le meurtre contre une rémunération pécuniaire.
Hernandez a été condamné pour son rôle de chef de bande du groupe de tueur à gages qui a exécuté le meurtre de Cáceres (le 2 mars 2016) et Bustillo a aussi été condamné pour son rôle d’intermédiaire. Le commandant de l’armée Mariano Diaz, aussi diplômé de la SOA, a également participé dans la planification et par conséquent il a été condamné. Une de ses lignes téléphoniques a été mise sur écoute par les autorités durant la planification du meurtre parce qu’il était sous investigation à cause de trafic de drogue et du kidnapping.
La preuve insinue que durant la planification du meurtre, Bustillo agissait comme l’intermédiaire qui communiquer avec son ex-patron, Roberto David Castillo, avec Diaz et Hernandez. Par conséquent, le 5 février 2016, la première tentative d’assassinat de Cáceres a eu lieu. Ce jour-là, Castillo a envoyé un message Whatsapp à Bustillo lui rappelant de « se souvenir des accidents et de la scène » (la traduction originale anglaise du message en espagnol ; les citations et les notes de bas de page se trouvent dans le rapport)
Bustillo a rencontré Hernandez dans la ville hondurienne de Siguatepeque afin de préparer la tentative d’assassinat. Il lui a procuré un fusil et des photos de Cáceres sur son téléphone cellulaire. Hernandez a voyagé à la ville de La Esperanza, apparemment accompagné d’une personne dont on ne connaît pas l’identité. Cependant, plus tard dans la nuit, il a dit à Diaz qu’ils n’ont pas pu effectuer l’assassinat à cause qu’il y avait beaucoup de personnes chez Cáceres.
Le lendemain, Hernandez a confirmé à Diaz qu’ils ont été sur place et qu’ils ont déterminé qu’ils auraient besoin d’une auto et d’un plan différent pour la deuxième tentative d’assassinat. Puis, Hernandez a parlé avec Bustillo quatre fois, après quoi Bustillo a écrit un message Whatsapp à Castillo pour lui informer que la mission a été annulée et qu’ils attendraient pour ce que Castillo avait dit, vu qu’ils n’avaient plus d’argent pour la planification. Bustillo a répété qu’il avait besoin d’argent pour le budget concernant la planification. Castillo a répondu, « reçu, mission annulée » (la traduction originale anglaise du message en espagnol ; les citations et les notes de bas de page se trouvent dans le rapport).
Les messages Whatsapp entre Castillo et Bustillo indiquent que le 29 février 2016, ils ont arrangé un rendez-vous pour le lendemain, 1er mars 2016, afin que Castillo donne à Bustillo de l’argent. Le 2 mars 2016, des hommes ont fait irruption chez Berta Cáceres et l’ont tirée un coup de feu mortel tout en tirant et blessant aussi Gustavo Castro, entre 23 h 30 et 23 h 40. Peu après le meurtre, Hernandez a envoyé un message à Bustillo.
Des heures plus tard, selon les rapports de l’entreprise téléphonique, Bustillo est parti de Tegucigalpa et il a voyagé en direction nord vers le département de Cortes, il communiquait avec Hernandez sur le chemin, probablement pour remettre l’argent promis aux tueurs à gages. Pendant qu’il était à Cortes, Bustillo a communiqué avec Castillo par téléphone et par messages.
Le rapport « Violence, corruption et impunité dans l’industrie énergétique du Honduras » expose en détail des informations téléphoniques et d’autres informations admises au procès de l’année 2018 qui indique un patron d’abus aux droits humains et de corruption de la part de Castillo et d’autres de l’entreprise DESA, spécialement dans la façon dont ils ont cherché à neutraliser Berta Cáceres et l’opposition du COPINH contre le projet d’Agua Zarca.
Les renseignements tirés des téléphones de Bustillo et de Sergio Rodriguez, responsable des communications sociales et environnementales de DESA, en plus de conversation téléphoniques mises à l’écoute, démontrent que les cadres de DESA et leurs employés ont cherché à surveiller et neutraliser Berta Cáceres et le COPINH en se servant des informateurs payés. Ces informateurs se sont fait passer par des membres du COPINH, mais en secret ils ont procuré DESA avec de l’information concernant les plans et les activités de Berta Cáceres et le COPINH.
La preuve admise dans le procès démontre également que les cadres, les directeurs et les employés de DESA, y compris Castillo et ceux sous son contrôle, ont engagé les forces de sécurité du Honduras ainsi que des juges. La preuve montre qu’ils sont utilisés leurs contacts avec des représentants du gouvernement afin d’assurer la présence des policiers et des soldats dans le site du projet d’Agua Zarca. Des forces de sécurité ont souvent été à disposition de DESA afin d’éliminer l’opposition au projet. Cela inclut les forces policières spéciales entraînées aux États-Unis connues comme TIGRES.
Castillo est accusé du meurtre de Berta Cáceres et il est aussi inculpé des accusations telles que la fraude et l’utilisation des documents contrefaits en relation avec les permis obtenus pour le projet d’Agua Zarca. Castillo travaillait pour l’entreprise fédérale de l’énergie, ENEE, lorsqu’il a signé le contrat avec DESA afin de vendre l’électricité à l’ENEE produite par le projet d’Agua Zarca. De plus, la Cour suprême des comptes a trouvé que Castillo a reçu de façon illégale le double de son salaire par les Forces armées et par l’ENEE. La Cour a aussi trouvé qu’une entreprise dont il est le propriétaire a vendu de l’équipement aux Forces armées à un prix plus élevé. Pour plus de détails, lire le rapport complet ici.
Photo : Amnesty