Le 21 septembre dernier, Juana Ramirez Santiago, leader autochtone maya Ixil a été assassinée à Nebaj, Guatemala, une des régions les plus affectées par le conflit armé ayant eu lieu dans les années 90. Juana était une des fondatrices et membre de la coordination du Réseau de femmes Ixhiles, qui travaille à la promotion des droits de la femme autochtone.
Depuis le début de l’année, on compte déjà 21 assassinats de personnes défenseures des droits humains au Guatemala, en comptant celui de Juana Ramirez Santiago. Cette défenseure avait dénoncé au Ministère public les menaces qu’elle recevait, liées à sa lutte contre la violence faites aux femmes.
Quelques paroles publiées dans le communiqué du Réseau de femmes Ixhiles suite à l’assassinat de la défenseure Juana Ramirez:
“Depuis 2004, les défenseures du Réseau, tout comme le bureau du Protecteur du citoyen ont été la cible d’intimidations et trois défenseures ont même été victimes d’agressions en pleine rue.”
Ce féminicide s’ajoute à celui de Juana Raymundo, dirigeante du Comité de développement paysan CODECA, assassinée au mois d’août dernier. Une mobilisation a eu lieu dans la localité de Nebaj afin de dire adieu à la défenseure et afin de dénoncer ce crime. Au cours des 4 derniers mois, 9 personnes liées à des associations paysannes et autochtones ont perdu la vie.
Cette vague d’assassinats a lieu dans un contexte d’impunité et de corruption. De plus, la crise politique s’est aggravée lorsque le président Jimmy Morales a annoncé qu’il ne renouvellerait pas le mandat de la Commission internationale contre l’impunité, de l’ONU, au Guatemala (CICIG). Ceci a provoqué l’indignation de la population, qui s’est exprimé par des manifestations dans plusieurs villes du pays. La CICIG jouait un rôle important dans le démantèlement de la corruption qui imprègne les hautes sphères du gouvernement et de ses institutions.
Diverses organisations paysannes, autochtones et internationales se sont prononcées pour exiger la fin des intimidations et de la persécution aux personnes défenseures et aux organisations qui luttent contre la corruption et l’impunité dans le pays. Un appel a été lancé aux organisations internationales afin qu’elles se maintiennent alertes face à la situation critique vécue au Guatemala.