Afin de souligner la St-Valentin avec un autre regard, le CDHAL s’allie annuellement à l’organisme colombien Cactus et aux centaines de milliers de travailleurs de la floriculture oeuvrant dans des conditions de travail difficiles au Sud.
Un petit aperçu de la situation en Colombie et des ressources web pour en savoir davantage…
En Colombie et ailleurs dans le monde, les propriétaires de serres de fleurs se défendent bien de respecter les normes minimales du travail et quelques-uns offrent des certifications écologiques et sociales. Bien que cela soit souhaitable, plusieurs témoignages recueillis auprès des travailleurs démontrent que le paiement du salaire minimum et des avantages sociaux qu’ils comportent ne sont souvent pas payés en bonne et due forme puisque le secteur favorise la sous-traitance. Ceux-ci, ne disposant pas de contrat, doivent faire de nombreuses heures extras, peuvent être congédiés facilement, ont peine à faire respecter leurs droits et à mettre fin à leurs sérieux problèmes de santé, douleurs au dos, tendinites, problèmes respiratoires, infertilité et malformations congénitales, causés, entre autres, par l’utilisation d’herbicides et de pesticides. Les journées de travail sont exténuantes, spécialement lors de la période qui précède la St-Valentin, où les journées de travail peuvent durer jusqu’à 20 heures et où les exigences de rendement varient entre 250 et 300 coupes et 1250 à 1500 classification à l’heure. Ces exigences démesurées aggravent les risques reliés à la santé du travailleur.
Devant toutes les difficultés rencontrées par les travailleurs pour faire respecter leurs droits à des conditions de travail décentes et à un milieu de travail sécuritaire pour leur santé et pour l’environnement, UNTRAFLORES, un syndicat colombien indépendant, a réussi à se former mais peine à se faire reconnaître et respecter. Dans un pays où sont assassinés chaque année une centaine de syndicalistes, ce qui constitue le plus haut taux au monde, créer un syndicat autonome relève de l’exploit et les travailleurs s’associant à UNTRAFLORES doivent subir toutes sortes de mesures diffamatoires et discriminatoires (par exemple, le prix du repas à la cafétéria est plus élevé pour les membres du syndicat indépendant que pour les membres du syndicat patronal).
La Colombie est le deuxième exportateur mondial de fleurs après la Hollande et le premier pourvoyeur des Etats-Unis. Au Canada, selon Statistique Canada un peu moins de 50% des fleurs coupées importées proviennent de la Colombie, principalement les roses et les oeillets. L’exportation de fleurs a aussi ses conséquences environnementales, voyageant quotidiennement par avion, la production massive de fleurs met en danger la nappe phréatique des régions cultivées par son usage excessif d’eau, contamine les sols par l’usage de pesticides toxiques et les rend infertiles en plus de déplacer une agriculture traditionnellement tournée vers l’autosuffisance alimentaire au profit de monocultures de fleurs dédiées à l’exportation.
Ressources web
Blog À Fleur de peau
Ce blog cherche à renseigner toute personne s’intéressant aux gens responsables de la production de ces belles fleurs trouvées chez les fleuristes. Impacts humains et environnementaux désastreux, la floriculture d’exportation n’est pas rose…
http://www.afleurdepeau2009.blogspot.com
Dernier bulletin du syndicat Untraflores en Colombie (PDF espagnol)
Site du seul syndicat indépendant de la floriculture en Colombie (espagnol)