Une note technique du Ministère des Mines et de l’Énergie du Brésil défendant la révision des normes actuelles pour autoriser l’exploitation minière dans les forêts nationales cite les intérêts économiques de la société minière canadienne Eldorado Gold en Amazonie et considère comme exemplaire l’exploration du minerai de fer menée par Vale à Carajás dans l’Etat du Pará.
La note publiée en novembre 2019 recommande que l’accord exprimé par le bureau du Procureur général (AGU) dans un avis de 2014 soit revu et modifié, ce qui pourrait affecter 17 millions d’hectares. Elle indique que des milliers de demandes minières ont été impactées et émet des recommandations en faveur des grandes sociétés minières et des mineurs dans les régions critiques de l’Amazonie.
L’avis de l’AGU n’autorise pas l’exploitation minière dans les forêts nationales (Flonas), qui sont des unités de conservation (UC) « d’utilisation durable » conformément à la loi de 2000 sur le Système National des Unités de Conservation de la Nature (SNUC).
Plaidant ouvertement en faveur du secteur minéral, la note technique indique « qu’ il est possible de concilier la conservation de la nature et l’activité minière dans les forêts nationales » et considère « pertinente la demande de révision de l’accord » présentée par l’Avocat Général de l’Union représentant les intérêts de l’Etat brésilien.
Le Ministère des Mines et de l’Energie se montre clairement insatisfait de ces restrictions et recommande une révision qui pourrait mettre en danger 17 millions d’hectares, soit une superficie équivalente à celle de pays comme l’Angleterre et la Suisse additionnés.
L’une des exploitations touchées, affirment les auteurs de la note, serait « la zone de demande d’exploitation minière de Brazauro Recursos Minerais, une filiale d’Eldorado Gold, une société d’extraction d’or basée au Canada. La société, selon ses propres déclarations, a investi 244 millions de R$ dans la recherche minière et prévoit d’investir environ 1,7 milliard de dollars pour les années suivantes.»
Toujours en invoquant l’argument économique, comme il est d’usage dans le secteur minier, en ignorant les avantages fiscaux, l’exploitation de richesses qui ne se traduit pas par une amélioration de la qualité de vie des communautés, les nombreux impacts socio-environnementaux et les risques graves que l’activité minière entraîne.
Il s’agit sans aucun doute d’une manifestation explicite de la défense d’intérêts privés par un organisme public qui devrait agir pour le bien commun de la population brésilienne, et non pas pour le compte d’entreprises.
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Source et photo : Observatório da Mineração