Article publié le 3 octobre 2022/ Geraldina Colotti
Le dimanche 2 octobre ont eu lieu les élections générales au Brésil, considérées comme les plus importantes depuis le retour du pays à la démocratie. La question était de savoir si le président sortant d’extrême droite Jair Bolsonaro remporterait un nouveau mandat malgré les désastres qu’il a causés, ou si l’ancien syndicaliste Lula, qui a gouverné pendant deux mandats entre 2003 et 2010, l’emporterait.
Alors que tous les sondages attribuaient à Lula une large marge sur son adversaire pour lui permettre de l’emporter au premier tour, ce ne fut pas le cas. Ceux qui suivent le décompte du côté progressiste, et les premières projections, ont souffert de plus d’une inquiétude lorsque Bolsonaro est également apparu en tête de quelques points. Au final, une tendance irréversible a donné la victoire à Lula avec 48,34% des voix contre 43,28% pour l’opposition.
Le match a donc été reporté au 30 octobre, date à laquelle le deuxième tour de scrutin aura lieu. Pour les deux candidats, il s’agira d’agir sur deux fronts : le front électoral, pour rassembler les voix des autres candidats (ils étaient 11 au total), et le front de l’abstention. Sur une population de 217 240 060 habitants et 156 millions d’électeurs inscrits (plus de deux millions de jeunes âgés de 16 à 18 ans), 123 676 685 personnes ont voté, soit 79,05%. Sans les votes blancs ou nuls, il y a eu 118 224 165 votes valides.
En termes de chiffres, Bolsonaro comptera sûrement sur le soutien du rancunier Ciro Gomes, malgré le fait que son Parti démocratique du travail (PDT) puisse être défini comme un “centre-gauche” (c’est le seul parti politique brésilien qui participe à l’Internationale socialiste). Gomes a obtenu 3,4%. Peut-être plus malléable, pour Lula, pourrait être Simone Tebet avec ses 4,16%. Elle s’est présentée pour le Mouvement démocratique brésilien (MDB), qui s’appelait le Parti du mouvement démocratique brésilien (PMDB) jusqu’en 2017.
Un parti centriste, parmi les plus importants du Brésil, présent sur tout le territoire national, qui a joué un rôle de premier plan dans tous les gouvernements depuis la fin de la dictature militaire (1964-1985). Les votes de Tebet représentent l’intolérance de la bourgeoisie traditionnelle brésilienne face aux excès de Bolsonaro, qui s’est montré difficilement malléable pour ceux qui lui ont pavé la voie du pouvoir en 2019, à la tête du Parti libéral.