Aux communautés de San José del Golfo et de San Pedro Ayampuc,
En ce 2 mars, nous souhaitons rendre hommage aux 10 années de courageuse résistance pacifique pour la défense de l’eau, de la vie, de la santé communautaire et contre l’exploitation minière et le projet minier Progreso VII Derivada de la compagnie minière américaine Kappes, Cassiday & Associates (KCA).
Nous rappelons que le 2 mars 2012, avec un sit-in devant l’entrée du site minier, a débuté la Résistance pacifique La Puya, un mouvement qui se poursuit encore aujourd’hui. Au cours de cette décennie, plusieurs membres du mouvementont souffert d’intimidation, de criminalisationet dans des cas plus extrêmes, de tentative de meurtre et d’une expulsion violente en mai 2014. Pendant tout ce temps, ils ont également intenté plusieurs actions en justice, obtenant en novembre 2015 que la Cour suprême de justice suspende les activités de la mine et plus tard, en juin 2020, que la Cour constitutionnelle confirme la suspension de l’exploitation du projet minier jusqu’à ce qu’une consultation communautaire soit réalisée.
Ce fut un long chemin de lutte avec des difficultés notables, mais aussi d’importantes victoires. Face à la violence exercée par l’État et l’entreprise, la Résistance pacifique La Puya a eu comme alliés leur foi et la conviction que ce qu’ils défendent est leur richesse la plus précieuse : l’environnement, l’eau et par conséquent leur vie, celle de leurs enfants, celle de leurs petits-enfants et celle des générations futures.
Nous exprimons notre reconnaissance, notre admiration et notre solidarité pour ces 10 années de lutte légitime. La Puya est devenue un exemple de résistance pacifique au niveau national et international grâce à son engagement en faveur de la non-violence et à ses efforts soutenus de recherche et de formation pour défendre son territoire et son environnement avec des arguments solides.
Les défis rencontrés par la résistance pacifique de La Puya n’ont pas été minimes, tout au long de l’histoire du mouvement. La résistance a dû faire face à des actes irréguliers, dénoncés aux moments opportuns, comme la falsification du permis municipal de construction, sur la base duquel la société a obtenu l’approbation de son projet. Bien que consciente du manque de consultation de la communauté de la part de l’État, la société minière a maintenu son intention de poursuivre le projet, violant ainsi les droits à l’autodétermination et au consentement libre, préalable et éclairé des communautés affectées. Par ailleurs, les acteurs impliqués dans ce projet ont ignoré les graves impacts environnementaux qui seront causés sur le territoire, où l’on constate déjà une pénurie d’eau. En outre, selon des études réalisées par le ministère de la santé lui-même, l’eau présente des niveaux élevés d’arsenic, qui augmenteraient dangereusement avec l’exploitation minière, mettant ainsi la vie de la population en danger. Bien que consciente de cette situation et sans se soucier des conséquences environnementales et humaines, KCA a exploité son projet aurifère pendant deux ans, en recourant à l’agression, l’intimidation et la répression policière dont la résistance pacifique a été victime.
Actuellement, devant le Centre international pour le règlement des différends relatifs aux investissements (CIRDI), une poursuite de 400 millions de dollars est intentée contre l’État guatémaltèque par la société KCA, en vertu de l’accord de libre-échange entre les États-Unis, l’Amérique centrale et la République dominicaine (CAFTA-DR). Par cette action, l’entreprise ne fait que démontrer sa voracité économique, d’abord en dépossédant la population de son eau et de son territoire, et maintenant avec l’intention de dépouiller l’État guatémaltèque de millions de dollars.
Aujourd’hui, la demande des communautés de San Pedro Ayampuc et de San José del Golfo de respecter leur vie et leur décision d’avoir un territoire libre d’exploitation minière et que plus jamais les intérêts privés des entreprises transnationales ne soient placés au-dessus du bien-être des communautés et de la nature est plus valable que jamais.
Vive les communautés de San José del Golfo et de San Pedro Ayampuc !
Vive la Résistance pacifique de la Puya !
Avec notre admiration et notre respect à leur lutte:
Régional:
- Alianza Centroamericana Frente a la Mineria (ACAFREMIN)
- JASS Mesoamérica
- Protección Internacional Mesoamérica
Bolivie
- Terra Justa
Guatemala
- Alianza Política Sector de Mujeres (APSM)
- AME Guatemala
- Apostolado Social de la Compañía de Jesús
- Colectivo Ovejas Negras Guatemala
- Colectivo Vida Independiente de Guatemala
- Equipo de Estudios Comunitarios (ECAP)
- Ixmucane
- Observatorio de Industrias Extractivas (OIE)
- Sector Interreligioso Centinelas
Mexique
- Acción Colectiva Socioambiental, A.C.
- Americas Program/AMERICAS.ORG
- Articulación por la vida en contra de la minería en el Valle de Ocotlán, Oaxaca
- Asociación Jalisciense de Apoyo a los Grupos Indígenas, A.C.
- Bios Iguana, A.C.
- Comité Ixtepecano en Defensa de la Vida y el Territorio
- Frente Popular en Defensa del Soconusco, Chiapas
- Fronteras Comunes
- Otros Mundos Chiapas, A.C.
- Procesos Integrales para la Autogestión de los Pueblos
- Red Mexicana de Afectadas/os por la Minería (REMA)
Canada
- Atlantic Regional Solidarity Network
- CoDevelopment Canada (CoDev)
- Comité de Derechos Humanos para America Latina
- Maritimes-Guatemala Breaking the Silence Network (BTS)
- Mining Injustice Solidarity Network (MISN)
- Mining Justice Action Committee
- MiningWatch Canada
- Projet Accompagnement Québec-Guatemala (PAQG)
Europe
- CNT-AIT Tarragona, España
- El Comité Noruego de Solidaridad con América Latina, Norüega
- Grupo latinoamericano en Noruega (LAG), Norüega
- Project HEARD, Netherlands
- Red de Solidaridad con Guatemala de Berna, Suiza
- Red Latina Sin Fronteras, España
- Salva la Selva, España
- Soldepaz Pachakuti, España
États-Unis
- American Friends Service Committee (AFSC)
- Center for International Environmental Law (CIEL)
- Denver Justice and Peace Committee
- Earthworks
- Guatemala Human Rights Commission (GHRC)
- Guatemaya L. A. Mujeres en Resistencia
- Guatemaya Mujeres en Resistencia
- The Human Rights Defenders Project
- Institute for Policy Studies – Global Economy Program
- Network in Solidarity with the People of Guatemala (NISGUA)
- SHARE Foundation
- Sisters of Mercy of the Americas Justice Team
Individus
Africa Garcia del Rincón, Espagne
Angélica Denice Cen Ignacio, Guatemala
Begoña Navarro, Espagne
César Padilla, Chili
Claudia Estrada C, Guatemala
Eduardo Delgado Duatis, Espagne
Erenia Vanegas, Guatemala
David Pereira, Guatemala
Francisco Chavez C., Guatemala
Janette Murillo, Mexique
José Fernando Gómez Toro, Colombie
Leticia Hartleben, Guatemala
Margie Noonan, Canada
María Candelaria Carrera Catalán, Guatemala
Matilde Angeltveit, Norvège
Nacho Hernández, Espagne
Pat Davis, États-Unis
Paula Flores, Mexique
Rachel Radvany, États-Unis
Rebeca Zúniga-Hamlin, États-Unis
Rosalinda Hidalgo, Canada
Ruth Leckie, Canada
Sara Díaz, Mexique
Valerie Croft, Canada
Source du communiqué original: Protection International
Source de la photo: PBI Guatemala