3 ANS APRÈS LE SOULÈVEMENT POPULAIRE, NOUS SORTONS POUR PROTESTER
Continuez la lutte contre le classisme et la combativité! La réorganisation des puissants derrière le gouvernement des démolibéraux, des progressistes et des faux communistes a laissé la classe patronale en paix et depuis la Moneda ils ont tout fait pour que nous ne reprenions pas la rue, laissant la majorité des familles de la classe ouvrière dans l’impuissance totale face à une escalade sans précédent des hausses des prix et de la précarité de la vie.
L’accord des puissants du 15 novembre 2019 nous a permis de voir plus clairement où sont les vrais amis du peuple et qui, déguisés en populaires, cherchaient des accommodements mesquins dans les accords de « paix » dans les mairies et les ministères. La « paix » de novembre nous a apporté de pures difficultés. Beaucoup ont confondu l’objectif et ont suivi la farce constituante comme un caboteur, contribuant à la stratégie de démobilisation, de criminalisation de la protestation populaire et d’isolement des révolutionnaires, devenant ainsi de véritables complices de la stratégie de la bourgeoisie pour éteindre la flamme de la rébellion.
D’autres organisations du camp populaire et ouvrier, et aussi ceux d’entre nous qui continuent à être articulés dans le Polo Clasista, ont maintenu les tâches de construction dans les appels à la protestation et dans le débat permanent pour la continuité du soulèvement populaire. Nous savons que ce n’est pas suffisant. Il est encore nécessaire de construire un mouvement populaire révolutionnaire qui nous permettra d’affronter les gouvernements de la bourgeoisie de manière articulée et qui parviendra à arracher nos droits légitimes et historiques en tant que classe ouvrière aux propriétaires du pouvoir et des richesses.
Cependant, le voile imposé par les riches et les puissants commence à tomber. Les mobilisations étudiantes ont encore secoué les plus actifs et les plus sensibles. Nous constatons à nouveau la solidarité et le soutien aux camarades qui reprennent les banderoles des lycées pauvres abandonnés par le propre boycott de l’enseignement public par le ministère de l’Éducation.
La conscience et l’élan des jeunes nous montrent que la lutte est juste et nécessaire, qu’elle est un acte collectif qui sert la classe ouvrière et le peuple. Leurs revendications ne sont pas négociables, au contraire, le chemin d’octobre est l’exemple d’organisation, de lutte et de combat que nous devons porter.
Aujourd’hui, nous assistons à une offensive de l’impérialisme et du grand capital, la mise en œuvre du TPP-11 et les mesures économiques annoncées par le gouvernement ne visent qu’à assurer les intérêts économiques des grandes entreprises. D’autre part, l’État a renforcé sa stratégie de contre-insurrection en augmentant le budget de la police, en promouvant un programme législatif visant à améliorer le système de renseignement et la sécurité publique, ainsi qu’en criminalisant tout soupçon de lutte populaire qui émerge de la classe ouvrière et du peuple.
La dictature médiatique n’a pas été spectatrice et a joué un rôle de premier plan depuis le soulèvement d’octobre jusqu’à aujourd’hui, générant un sens commun anti-populaire, et liant la lutte à des actes criminels qui ne cherchent qu’à isoler ceux d’entre nous qui continuent à lutter pour mettre fin à ce système d’injustice.
Le Polo Clasista grandit dans l’articulation de ceux qui luttent, ceux d’entre nous qui exigent du travail, du pain, de la santé et du logement; la liberté immédiate et inconditionnelle de tous ceux qui sont emprisonnés pour avoir lutté; la fin de l’éducation marchande; la fin de la double exploitation et de la violence contre les femmes; la fin de la militarisation de Wallmapu et de la persécution du peuple Mapuche, entre autres revendications justes.
Nous ne sommes pas un espace d’attente ou une coordination pour l’analyse académique. Nous sommes un regroupement d’organisations populaires, ouvrières, révolutionnaires, anticapitalistes, anti-impérialistes et anti-patriarcales, qui comprennent que ce n’est qu’en s’unissant au combat que nous pourrons affronter la bourgeoisie et son gouvernement fantoche.
Nous devons multiplier nos efforts pour être articulés afin de rendre visible une alternative qui nous permette de récupérer l’initiative politique pour la classe ouvrière. Il est urgent de soulever une liste de revendications ouvrières qui nous permettra de faire face à l’offensive des patrons et au gouvernement Boric et de contribuer à l’élaboration d’un programme qui nous permettra d’avancer dans les luttes anticapitalistes et révolutionnaires.
Ce 18 octobre, nous descendrons dans la rue avec nos propres revendications et nous mettrons notre programme de classe dans la protestation populaire. Nos demandes ne s’inscrivent pas dans votre institutionnalité. Seule la lutte nous donne ce que les riches nous prennent. Contre la collusion et les hausses, le peuple se lève!
Clasista Chile, octobre 2022