Le 15 septembre 2016, dans le cadre de la 33e session ordinaire du Haut-Commissariat des droits humains des Nations Unies, une plainte a été déposée
contre l’État du Chili parce qu’il n’a pas respecté la Convention 169 de l’OIT en ne consultant pas les communautés autochtones et en favorisant l’installation d’une centrale hydroélectrique de la compagnie transnationale autrichienne RP-Global dans le secteur de Tranguil, commune Panguipulli.
La plainte a été présentée par Pedro Arenas, avec l’appui de l’ONG Auspice Stella, une organisation consultative du Conseil Économique et Social des Nations Unies, qui a également fait référence à la mort de Macarena Valdés, la compagne de Rubén Collío, werken de la Coordination de Newen de Tranguil, dans le cadre de l’installation de lignes électriques de la centrale et une série de menaces de mort envers les familles du territoire.
Ci-bas, l’intervention retranscrite de Pedro Arenas de Auspice Stella, devant le Haut-commissariat des droits humains.
« Monsieur le Président,
C’est avec plaisir que nous recevons le rapport du Haut-Commissaire, en particulier ce qu’il dit sur le développement. Comme la Convention 169 de l’OIT le stipule, les peuples autochtones ont le droit de décider de leurs propres priorités concernant le développement. Mais cela est trop souvent ignoré par les autorités chiliennes. On ne peut parler de développement lorsque celui-ci a un impact négatif sur l’environnement, sur le système social et sur les croyances du peuple mapuche. Beaucoup de ces problèmes découlent d’un manque de volonté politique pour lutter contre la voracité capitaliste des entreprises qui détruisent les terres, le territoire, la forêt, l’eau et l’environnement. Le conflit historique pour les terres en territoire mapuche a débouché sur une dispute pour l’eau qui a émergé après la mise en place de dizaines de projets hydroélectriques, comme dans le cas RP-Global Chili, avec la construction en Tranguil, commune de Panguipulli, d’une mini-centrale hydroélectrique pour laquelle il n’y a eu aucune consultation des autochtones et qui porte atteinte à nos espaces culturels et spirituels. L’implantation des lignes de câblages est faite sur du terrain de familles sans leur autorisation. Ce conflit à Tranguil été marqué, en août dernier, de la mort de Macarena Valdés, l’épouse de Rubén Collío, porte-parole de l’opposition du câblage que tient l’entreprise Saesa. Monsieur Collío s’est opposé à l’installation du câblage, quand il a été expulsé par des carabiniers et menacé de mort par des membres de l’entreprise et les partisans du projet. Son épouse a été retrouvée morte le lendemain dans des circonstances étranges. Nous exigeons que la lumière soit faite rapidement sur ce cas et nous terminons en signifiant que des conflits comme ceux-ci pourraient être évités s’il y avait une réelle volonté politique à mettre en œuvre les lois internationales que les autorités chiliennes violent systématiquement. »