Le gouverneur, Mariano Arcioni, a annoncé qu’il tentera de faire avancer le secteur mégaminier, et ce, malgré une loi provinciale qui l’interdit. Il a qualifié de «500 bruyants» ceux et celles qui s’y opposent. Des mobilisations rejetant ce projet ont eu lieu dans une dizaine de villes.
Comodoro Rivadavia, Rawson, Trelew, Madryn et Esquel, parmi d’autres villes, se sont mobilisées [le 19 novembre] pour rejeter l’annonce officielle de l’expansion des mégamines. Le gouverneur, Mariano Arcioni, a confirmé qu’il tentera le «zonage» (autoriser l’activité dans certaines régions de la province), a souligné le soutien du gouvernement national et a fustigé les organisations socio-environnementales et les peuples originaires qui s’y opposent : «Ce ne sont pas 500 bruyants qui vont me faire taire».
Lors d’une rencontre virtuelle, le gouverneur Arcioni a présenté son projet d’activation de la mégamine sur le plateau (centre géographique de la province). Il l’a fait devant des fonctionnaires provinciaux et nationaux.
«Nous sommes une province minière par excellence», a déclaré le gouverneur. Il a appelé à «discuter sans euphémismes, sans idéologies ni positions dogmatiques». Et il s’en est pris à ceux et celles qui, depuis près de deux décennies, remettent en question l’extractivisme : «500 bruyants ne vont pas m’arrêter».
Il a exprimé son soutien à l’exploitation minière «durable, respectueuse de l’environnement et tenant compte de l’aspect social» et a particulièrement remercié trois personnes : Alberto Hensel (secrétaire des Mines), Matías Kulfas (ministre de la Production) et le président, Alberto Fernández.
Il y a seulement trois ans, en pleine campagne électorale, Arcioni faisait de la publicité pour un spot qui montrait clairement une autre position : «Nous sommes la force politique qui dit non aux mégamines qu’ils veulent imposer depuis Buenos Aires».
À la suite des élections législatives, Arcioni a commencé à se manifester en faveur de l’extractivisme. D’abord par ses fonctionnaires, qui accueillaient favorablement les émissaires du macrismo pour installer des mégamines dans la région. En novembre dernier, lors du lancement de la «Table nationale pour la conception du plan stratégique du développement minier argentin» (impulsée par le gouvernement national), Arcioni a annoncé son plan de développement minier à Chubut.
Toutes les assemblées de Chubut ont rejeté l’annonce d’Arcioni et une dizaine de villes ont organisé des marches aux flambeaux et des manifestations condamnant cette annonce.
Le mardi 17 novembre, l’Union des assemblées communautaires de Chubut (Uacch) a présenté un communiqué détaillé dans lequel elle répudie les actions du gouverneur. «Depuis trois ans, le gouvernement de Mariano Arcioni perpétue de multiples violations à l’égard du peuple de Chubut, portant ainsi atteinte à la paix sociale dans une escalade qui semble sans limite. Le gouverneur Arcioni a menti et n’a pas tenu ses promesses de campagne électorale liées à la protection de l’eau et de l’environnement. Le gouvernement d’Arcioni a plongé une grande partie de la population dans la pauvreté et l’endettement», ont affirmé les assemblées.
Elles ont dénoncé la hausse de la criminalisation et déclaré «l’état d’alerte maximale, de rassemblement et de mobilisation permanente».
Chubut est l’épicentre du rejet des mégamines. Depuis 2002, des dizaines de communautés s’organisent et se mobilisent contre l’extractivisme. En 2003, 82% d’Esquel a voté «non» au projet d’or conduit par la société canadienne Meridian Gold. Le rejet s’est étendu à toute la province, de la cordillère à la côte provinciale, en passant par le plateau (centre géographique de la province). Ils ont obtenu la loi 5001, qui interdit les mégamines.
La principale entreprise qui stimule l’activité minière dans la province est la puissante Pan American Silver, qui depuis une décennie tente d’exploiter le gisement d’argent et de plomb «Noël», sur le plateau de Chubut, près des localités de Gan Gan et Gastre.
Source : Tierra viva : Agencia de noticias