Source: M4
Le 29 mars 2017 marque un fait historique dans l’histoire des Salvadoriens et Salvadoriennes, alors qu’a été approuvée une loi interdisant définitivement l’industrie minière métallique sur le territoire. Depuis l’aube, des leaders et représentants d’organisations environnementales et sociales étaient présents à l’Assemblée législative, en attente de la décision qui a finalement été approuvée par 70 député.e.s de différentes factions politiques. Ce développement, qui a été accueilli avec satisfaction et enthousiasme, est un pas vers la justice pour plusieurs des victimes sacrifiées au long de ce processus.
30 mars 2017
Dans un développement sans précédent, l’Assemblée législative du Salvador a adopté en session plénière une loi prohibant l’industrie minière métallique, avec 70 votes favorables et aucun vote contre le projet de loi. Malgré la forte campagne mise en place dans les dernières semaines par l’entreprise minière OceanaGold pour bloquer l’adoption imminente de la loi, les 70 députés présents à l’Assemblée ont ratifié le projet de loi, et seuls les votes des 14 députés absents n’ont pas appuyé la loi. Il s’agit d’un consensus historique, considérant qu’il est rare que les partis politiques représentés à l’Assemblée législative parviennent à un tel accord.
L’adoption de la loi est le fruit d’un long processus de lutte des organisations environnementales salvadoriennes et des communautés organisées du département de Cabañas. Ainsi, lors de la discussion préalable au vote, le député Guillermo Mata a rappelé la mémoire des environnementalistes assassiné.e.s pour leur opposition à l’industrie minière: « Cette loi est tachée de sang. Nos remerciements posthumes aux personnes qui ont donné leur vie dans leur lutte contre l’exploitation minière », a exprimé le député Mata.
L’environnementaliste de renom Ricardo Navarro a pour sa part déclaré devant la presse qu’avec cette décision, c’est la vie de tout un pays qui est en train d’être assurée alors que l’on freine l’implantation d’une industrie vorace et hautement polluante.
La loi a comme objectif d’interdire l’industrie minière métallique dans le sol et le sous-sol du territoire de la République. L’interdiction inclut les activités d’exploration, d’extraction, d’exploitation et de transformation, qu’elles soient à ciel ouvert ou souterraines. L’utilisation de produits chimiques toxiques tels que le cyanure, le mercure et autres produits dans tout processus de mines métalliques est également interdite. De plus, la loi est d’ordre public, ce qui signifie qu’elle a un caractère rétroactif. Ainsi, les permis et demandes pour l’exploitation et l’exploration minière ayant été accordés ou qui sont examinés par le Ministère de l’Économie se trouvent maintenant suspendus.
L’adoption de cette loi est la réalisation d’une revendication adressée depuis presque deux décennies au Parlement par les organisations environnementales comme le Movimiento de Víctimas Afectados y Afectadas por el Climático y Corporaciones (Mouvement de victimes affectées par le climat et les entreprises-MOVIAC), qui mène une campagne permanente de conscientisation et de dénonciation des graves impacts de l’industrie minière métallique. Là où il y a des mines, il n’y a pas d’agriculture, pas d’élevage, pas de tourisme, pas de santé, pas de communautés pacifiques et libres. C’est ce qu’exprimait une lettre remise par le MOVIAC à l’Assemblée législative le 24 novembre dernier, pour exiger une loi prohibant définitivement l’industrie minière métallique dans le pays. Cette revendication se voit aujourd’hui réalisée.
¡POR LA DEFENSA DE LA VIDA Y DEL TERRITORIO!